David Budd, ancien militaire revenu d'Afghanistan, s'est reconverti comme garde-du-corps et est affecté à la sécurité de la Secrétaire d'État à l'Intérieur, Julia Montague. À l'insu de tout le monde, David nourrit néanmoins une certaine rancœur vis-à-vis de la politicienne va-t-en-guerre.

Créée par Jed Mercurio, la saison 1 de Bodyguard a été le succès d'audiences surprise de la BBC en ce début d'automne. La séquence d'ouverture est en effet particulièrement accrocheuse, une vingtaine de minutes de tension qui va crescendo, démontrant les compétences du personnage principal, ce qui lui vaut immédiatement d'être attaché à l'équivalent de notre Ministre de l'Intérieur, ici jouée par Keeley Hawes. Ou est-ce vraiment pour ses compétences que David attire l'attention de ses supérieurs?

Entre deux séquences chocs (une attaque par un sniper, un tournant en milieu de saison pour le moins inattendu...), Mercurio va balader le spectateur à loisir: David Budd, traumatisé par son expérience en Afghanistan va-t-il se retourner contre la personne qu'il doit protéger? Celle-ci est-elle principalement visée par des terroristes ou le danger vient-il de beaucoup plus près: services secrets, police, ou son propre parti? Est-elle elle-même une menace pour la sécurité du pays?

On se laisse volontiers balader, bien qu'il y ait par moment de quoi tiquer devant certaines ficelles. On a cependant droit parfois à des réponses montrant qu'il ne s'agit pas là d'un heureux hasard mais bien d'un élément significatif, une évolution attendue arrive très vite pour laisser vite place à quelque chose de moins convenu, mais parfois, la volonté de surprendre l'emporte sur la crédibilité, notamment dans le dernier épisode.

Heureusement, le casting fait son office, notamment grâce à un Richard Madden faussement monolithique au premier abord, qui démontre qu'il a les épaules pour un premier rôle. Une galerie de seconds couteaux est là pour le soutenir, tels Vincent Franklin, Paul Ready, Stuart Bowman ou encore Gina McKee, tous plus louches les uns que les autres.

En fin de compte, il ne faut probablement pas regarder Bodyguard en espérant y trouver une représentation totalement vraisemblable du métier de garde-du-corps. Mais le thriller recèle suffisamment de séquences qui tiennent en haleine pour emporter l'adhésion malgré tout.