Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Rendez-vous avec la Peur
Joanna Harrington est certaine que son oncle, qui enquêtait sur l'occultiste Julian Karswell, est mort dans des circonstances surnaturelles. John Holden, psychologue et collègue du professeur Harrington, ne cache pas son scepticisme mais Karswell l'avertit bientôt qu'il ne lui reste que trois jours à vivre.

Jacques Tourneur fait partie de ces réalisateurs qui ont dans leur carrière touché à quasiment tous les genres, du film d'aventures au film noir, mais c'est probablement à l'épouvante que son nom reste lié. Cette série B britannique, sortie outre-manche sous le titre Night of the Demon et aux USA sous celui de Curse of the Demon (amputée d'une bonne dizaine de minutes), est d'ailleurs un des fleurons du genre. Cette histoire aura d'ailleurs une certaine influence et récemment Jusqu'en Enfer de Sam Raimi en aura repris pas mal d'éléments, par exemple: le coup du démon qui vient chercher sa victime dans les trois jours, jours durant lesquels elle aura un petit avant-goût de ce qui l'attend, la séance de spiritisme, la parade pour se débarrasser de la malédiction, et même une conclusion sur une voie ferrée.

Néanmoins, le ton adopté par Tourneur est bien différent, avec une ambiance sombre et angoissante servie par un beau noir et blanc. L'arrivée du professeur Harrington chez son tourmenteur dans les premières minutes ouvre le bal et la tension va rarement descendre, d'une scène de goûter perturbée par une tempête surnaturelle à une séance d'hypnose lors d'une conférence qui tourne mal en passant par une virée dans les bois de nuit.

Dana Andrews offre une performance solide en savant dont la rationalité va être mise à mal, tout comme Peggy Cummins en nièce éplorée qui comprend vite qu'on ne peut pas s'en tenir à la thèse cartésienne de l'accident quant à la mort de son oncle. C'est toutefois Niall MacGinnis qui tire le plus son épingle du jeu dans le rôle de Karswell, affable en surface et châtelain toujours prêt à divertir les enfants du voisinage avec d'innocents tours de prestidigitation mais véritable sorcier maléfique qui n'hésite pas à maudire quiconque le contrarie en réalité.

Tout aurait été pour le mieux sans, comme souvent, l'ingérence d'un producteur qui a contraint Tourneur à filmer le fameux démon et hélas, la créature est du plus profond ridicule et devait déjà l'être dans les années 50. Statique et filmée sous tous les angles pour qu'on ne perde rien de son allure de peluche grimaçante montée sur des roulettes qui grincent, elle entache deux des scènes qui auraient sans cela été formidables, en début et en fin de film.

Dommage donc, car en dehors de cela Rendez-vous avec la peur est un petit bijou d'ambiance. La preuve encore une fois que la suggestion est souvent préférable à trop en montrer, surtout quand on n'a pas beaucoup de moyens.
potion préparée par Zakath Nath, le Samedi 8 Août 2020, 22:22bouillonnant dans le chaudron "Films".