Pris la main dans le sac lors d'un cambriolage, John Dortmunder ne doit son salut qu'à l'intervention d'un avocat particulièrement retors. Le service n'est pas gratuit et en contrepartie Dortmunder doit voler un tableau pour le compte de son propriétaire désireux d'arnaquer les assurances. Comme d'habitude, son plan se déroule sans accroc jusqu'à ce que...

Exemple de couverture sans rapport avec le contenu

Dans le premier tome, on apprenait que Dortmunder, fraichement libéré de prison après une deuxième condamnation, risquait la perpétuité s'il écopait d'une nouvelle peine, peu importe la gravité de son crime. Cette menace ajoutait donc de la tension à chaque coup entrepris. Aussi est-ce avec un peu d'étonnement, pour ne pas dire de déception, qu'on découvre au début de ce volume que le cambrioleur malchanceux ne risque que quelques années d'emprisonnement pour son vol manqué de téléviseurs. Années auxquelles il échappe heureusement mais on démarre avec un petit soucis de cohérence ou l'impression que l'épée de Damoclès qui pesait jusqu'ici sur sa tête était en fait en plastique.

Qu'importe puisqu'une fois lancés dans le vif du sujet, c'est avec plaisir que l'on retrouve toute la petite bande qui gravite autour de Dortmunder, les anciens et quelques nouvelles têtes mais finalement, à l'exception d'Andy Kelp, ils sont assez effacés. Les rebondissements ne manquent pas avec des complications qui apparaissent dès que l'on touche au but, des personnages qui ne cessent d'essayer de se doubler... mais le résultat est un peu moins délirant que d'habitude. Les cambriolages sont relativement plus classiques que les précédentes opérations du gang, les répliques percutantes moins nombreuses et bien que l'ennui soit toujours absent, le fait que ce roman soit plus long de quelques dizaines de pages que les précédents doit également jouer dans la petite impression de délayage, jusqu'à une fin qui offre une dernière scène amusante mais qui donne le sentiment que Westlake avait du mal à débrouiller le sac de nœuds qu'il avait bâti.

Ce n'est pas un mauvais opus, loin s'en faut, mais il semble bien sage par rapport aux précédentes mésaventures de Dortmunder.