Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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--> Sa Majesté mène l'enquête 4
La première visite d’Élisabeth II en France en tant que souveraine se déroule sans accroc malgré quelques imprévus qui laissent soupçonner la reine que quelqu'un de son entourage cherche à saboter ses déplacements. Tout cela semble sans rapport avec un sordide double meurtre dans le quartier de Chelsea qui pourrait toutefois là encore impliquer des proches de la reine. Celle-ci peut heureusement compter sur une jeune secrétaire, Joan McGraw, pour l'aider à éclaircir les deux affaires.

Quand on se lance dans l'écriture d'une série de romans policiers que l'on souhaite au long cours, choisir un personnage âgé comporte des risques. Passe encore quand on met en scène un limier fictif, on peut toujours rester flou sur les dates et la chronologie. Quand on choisit Élisabeth II comme héroïne et que l'on démarre dans les années 2010, forcément, cela ne laisse pas une fenêtre extensible à l'infini. Aussi, pour ce quatrième tome, S.J. Bennett revient en arrière, en 1957. Le Royaume-Uni se remet péniblement de la crise de Suez tandis que la reine, encore jeune, n'en a pas fini d’étrenner son soft-power. Elle prête cependant le flan à des critiques inédites et son mari est encore un peu trop bouillant pour ne pas craindre des dérapages de son côté. En gros, si vous avez la saison 2 de The Crown, on est dans le même contexte mais avec un ton bien plus cérémonieux. Bon, il y a aussi les meurtres.

D'une part, Élisabeth soupçonne un de ses secrétaires privés d'abriter des intentions hostiles à son égard en jouant de mauvais tours lors de ses déplacements. Ils sont tous fictifs, pas de Tommy Lascelles dans le grand salon avec le chandelier, mais peu nombreux donc en écartant vite le plus désagréable, le qui est assez facile à deviner. Heureusement, ça se corse avec une affaire sans lien a priori impliquant les meurtres d'un Argentin trouble et d'une call-girl parée d'un diadème acheté récemment par un ministre. Pas encore de Rozie à l'horizon mais à sa place une certaine Joan, prolétaire qui détonne au milieu des secrétaires privés de la haute mais qui a une certaine expérience des codes et des opérations délicates depuis la Seconde Guerre Mondiale. Elle est rapidement attachante. Les deux enquêtes parallèles, qui se compliquent avec une bonne dose d'espionnage et un duc d'Édimbourg qui a un alibi bancal, sont bien menées, pas suffisamment complexes séparément mais qui entretiennent la confusion en se croisant.

En ne s'attachant plus à une période précise, Sa Majesté mène l'enquête s'assure une longévité tant que le lectorat suit. Comme on est toujours dans du whodunit de qualité à défaut d'être révolutionnaire (l'autrice est bien trop attachée à la monarchie pour l'être sous une autre forme, peut-être), on a décidément là un rendez-vous annuel plaisant pour encore un bout de temps.
potion préparée par Zakath Nath, le Mardi 16 Avril 2024, 12:08bouillonnant dans le chaudron "Littérature".