Apprenant que Georgie part pour l'Italie tenir compagnie à Belinda, la reine Mary la charge encore une fois de garder un œil sur le Prince de Galles, invité avec Wallis Simpson dans une villa voisine. Sur place, la jeune femme commence à se poser des questions sur les véritables raisons de plusieurs convives de se trouver là, et l'un d'eux est bientôt retrouvé mort.

Jusqu'ici, la montée du fascisme et du nazisme en Europe était régulièrement évoquée au fil des tomes, mais toujours en arrière-plan: ici, le Prince de Galles mentionnant le bien qu'il pense d'Hitler, là, un(e) quelconque aristocrate ne prenant pas ce petit homme à moustache bien au sérieux, car bien trop ridicule pour s'imposer durablement et faire des dégâts, n'est-il pas? Alors que l'année 1935 est déjà bien entamée, une véritable rencontre diplomatique entre l'Italie, la France et le Royaume-Uni visant à discuter de la menace du IIIe Reich sert de point de départ à une intrigue traitant de tractations nettement plus confidentielles visant au contraire à tâter le terrain pour une alliance avec le Führer.

Une fois n'est pas coutume donc en dépit du titre de la série, il sera vraiment question d'espionnage bien que l'on soit toujours dans du pur cozy mystery avant tout. Le meurtre arrive néanmoins tardivement (et on se doute bien de qui sera la victime), le coupable démasqué finalement rapidement sans gros twist de dernière minute, histoire de prendre le temps de régler quelques intrigues secondaires. Queenie est cette fois-ci en retrait mais on croise la plupart des personnages secondaires familiers, les suspects habituels se débrouillant pour se retrouver tous au même endroits, ce qui se justifie dans le cas de Max et du futur Edward VIII, et donc de leur compagne respective.

Au bout de onze tomes, Georgie reste attachante avec un étonnant mélange de débrouillardise et de naïveté qui ne disparait pas en dépit du nombre de cadavres qu'elle a vu à ce stade. Bien que le fond aborde des questions sérieuses et que l'on sent que la Seconde Guerre Mondiale approche (Rhys Bowen poursuivra-t-elle jusque-là?), le ton reste léger et humoristique et la série conserve son charme.