Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Obi-Wan Kenobi
Dix ans après avoir affronté son ancien apprenti, Obi-Wan Kenobi vivote sur Tatooine où il veille de loin sur le jeune Luke Skywalker. L'appel à l'aide d'un ami le force à quitter son poste pour une nouvelle aventure au cours de laquelle il croisera à nouveau la route de celui qui est désormais Dark Vador.

Star Wars en série live, ça avait plutôt bien commencé avec The Mandalorian qui proposait d'emblée de nouveaux personnages mémorables dans un cadre connu. La suite avec un Livre de Boba Fett mollasson qui ne s'éveillait qu'en faisant revenir lesdits nouveaux personnages mémorables, avait été beaucoup moins folichonne. Néanmoins, malgré une idée de base douteuse (une histoire située pendant la carrière d'ermite d'Obi-Wan... qu'y avait-il à dire?), la mini-série centrée sur le maître jedi avait quelques éléments susceptibles de créer une certaine attente. Retour d'Ewan McGregor dans le rôle-titre mais également de Hayden Christensen sous la cape de Vador, dans une moindre mesure de Joel Edgerton et Bonnie Piesse, de John Williams à la BO... Certes, encore une fois, on nage en pleine nostalgie, mais cela suscitait la curiosité. Hélas, la douche fut froide et seulement métaphoriquement, ce qui nous fait une belle jambe en période de canicule.

On va commencer par le positif, ça ira plus vite. L'histoire, aussi inutile soit-elle finalement, ne contredit pas fondamentalement la trilogie originale comme on aurait pu le craindre. Tout ce qu'on voit ne s'imposait pas, mais qu'il y ait eu une autre confrontation entre Obi-Wan et Vador après La Revanche des Sith, que le premier ait mis du temps à réaliser que le second n'était pas mort grillé... D'accord, pourquoi pas. Ewan McGregor reprend facilement la défroque de son personnage avec quelques années de plus, le petit arc le remettant en selle se tient et le retour de Christensen se justifie alors qu'a priori n'importe quel grand gaillard aurait pu revêtir l'armure ou s'imposer des couches de maquillage pour les baignades dans la cuve à bacta. Non seulement ça, mais l'acteur restitue parfaitement lors d'une scène l'arrogance de son personnage sans être aussi agaçant qu'autrefois. De là à dire qu'on a mal jugé sa prestation à l'époque et qu'il est un grand acteur incompris, il y a un pas qu'on ne franchira pas mais il s'en sort avec les honneurs. On ne peut hélas pas en dire autant du reste.

À l'origine, on devait avoir un film mais l'échec de Solo et le succès du Mandalorian ont poussé Disney et Lucasfilm à revoir leur copie. Cela peut expliquer certains problèmes mais non tout justifier: finalement, John Williams ne revient que pour un thème, peu marquant et vu son âge on ne lui en tiendra pas rigueur mais le reste de la BO signé Natalie Holt, tout en singeant bien le style du maître, est insipide (on dirait du Williams quand il fait du remplissage nécessaire entre deux thèmes), et il faut attendre le dernier épisode pour avoir enfin des passages connus et emblématiques. Le scénario, tout en ne dérangeant pas le canon comme dit plus haut, atténue l'impact des duels que l'on connait et accumule les facilités (combien de fois peut-on laisser un ennemi pour mort pour qu'il revienne revanchard? On a ironisé sur Obi-Wan mais il remet ça et n'est pas le seul, le comble est atteint avec l'Inquisiteur qui souligne ce travers... pour faire exactement la même chose dans la seconde qui suit!). La petite Leia, même si ça s'arrange tout de même au fil des épisodes, est insupportable et semble cocher les cases d'une grille de tout ce qu'il ne faut pas faire quand on met en scène un enfant dans une fiction. Le personnage de la Troisième Sœur a bien du mal à être crédible. Moses Ingram n'est pas vraiment en cause mais son rôle exige un fragile équilibre: être assez redoutable pour traquer des Jedis mais pas assez pour faire de l'ombre à Kenobi ou Vador, être implacable tout en ayant des failles. Un équilibre qui demande une écriture rigoureuse et une direction d'acteur solide qui ne sont pas présentes ici.

Le gros point noir reste cependant la réalisation de Deborah Chow et le manque d'ampleur (de moyens?) de l'ensemble. Lucas n'était pas un virtuose mais il avait au moins l'ambition d'en mettre plein la vue et de proposer du jamais vu. Ici tout est étriqué, les personnages se tournent autour dans des carrières dignes d'un vieil épisode de Doctor Who. Le duel entre Dooku et Anakin éclairé seulement par les lames des sabres était expérimental dans L'Attaque des Clones, ici il fait cache-misère. Un exemple flagrant se trouve dans l'épisode 3 où l'on avait quelque chose qui sur le papier aurait pu être terrifiant mais fait petit-bras: l'arrivée de Vador dans le village où se cache Obi-Wan, remontant la grande rue en écartant ou tuant des suspects. Et l'absence de la Marche impériale n'est pas une excuse, Vador était impressionnant dès 1977 alors qu'elle n'avait pas été composée.

Alors c'est vrai, je ne peux nier le plaisir ressenti devant certaines séquences, en gros toutes celles avec Vador/Anakin, mais c'est un plaisir ponctuel et éphémère qui ne peut cacher l'échec artistique global de cette mini-série et l'inquiétude face à cette accumulation de spin-off remplissant des trous qui ne demandaient pas à l'être, rendant commun ce qui doit être exceptionnel et qui loin d'enrichir l'univers, ne font que le replier sur du familier en toujours plus fade et inconsistant, où l'on doit s'exciter devant des répliques anodines juste parce qu'elles ont été prononcées auparavant.
potion préparée par Zakath Nath, le Jeudi 23 Juin 2022, 10:31bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".