Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Mob City
Joe Teague, membre de la police de Los Angeles, accepte contre salaire d'escorter le comique raté Hecky Nash lors d'une rencontre avec des membres de la Mafia. Nash possède en effet des photos compromettantes qu'il espère échanger contre une somme d'argent suffisante pour le mettre à l'abri du besoin. Néanmoins, l'intérêt de Teague dans l'affaire n'est pas entièrement financier et la transaction ne se déroule pas comme prévue.

En 2010, The Walking Dead arrivait sur AMC sous la houlette de Frank Darabont, réalisateur qui s'était notamment illustré par ses adaptations de nouvelles de Stephen King. Si la série de zombies allait connaître une longue existence sur la chaîne, il n'en aura pas été de même de la place de showrunner de Darabont, dégagé à la fin de la première saison. Qu'à cela ne tienne, il s'est vite trouvé un autre bébé: Mob City, une série sur la lutte entre police et gangsters dans le Los Angeles de la fin des années 40. Futur successeur spirituel de Boardwalk Empire qui allait vers sa fin sur HBO? Après tout, on y croiserait des versions plus âgées de Bugsy Siegel et Meyer Lansky. Adaptation déguisée des romans de James Ellroy? Comme dans Le Quartet de Los Angeles qui se déroule à la même période, il est question de policiers intègres, brutaux ou corrompus, et de mafieux connus comme Mickey Cohen. Il est fort probable pourtant que le titre de cette série n'évoque ni l'un ni l'autre mais tout simplement rien: une saison de six épisodes diffusés à l'origine sur TNT, une chaine canadienne, trois petits tours et puis s'en va sans avoir eu le temps d'attirer l'attention. N'y avait-il donc rien à voir avant de circuler?

Si, tout de même. Le premier épisode pose efficacement son personnage principal, Joe Teague, flic en apparence droit dans ses bottes jusqu'à un geste choquant qui semble le compromettre avant que la suite n'éclaire ses véritables motivations. Les différentes forces en présences sont aussi introduites, entre la police très critiquée par la presse, dirigée par un William Parker bien décidé à faire le ménage et de l'autre les gangs: Benny Siegel tient le haut du pavé mais son rival Jack Dragna n'attend qu'un signe de faiblesse de sa part ou de son second Mickey Cohen pour attaquer. Au milieu de tout cela, Joe Teague, personnage fictif qui va jouer les éléments perturbateurs. Ancien soldat et flic dur à cuire, il entretient des liens avec un ancien compagnon d'armes, Ned Stax, devenu avocat mais aussi fixer pour le compte de Siegel. Chantage, règlement de comptes, vaste programme. En six épisodes, il n'y a pas le temps pour que la saison accuse un coup de mou et l'intrigue se suit sans baisse d'intérêt. Sans implication excessive non plus malgré la curiosité de voir comment cela va se dénouer.

On sent que le budget n'a pas du être excessif aux manques de plans larges de la ville ou même des quelques rues dans lesquelles évoluent les personnages, les lieux sont finalement peu variés et surtout, l'image grisâtre, terne, ne met pas vraiment les décors en valeur. Des scènes ressortent, comme la fusillade sur le manège ou la tuerie dans le restaurant mais si les bases sont bien posées, on devine que Darabont en gardait en réserve pour une suite qui ne verra pas le jour: les rapports entre Teague et Stax sont ainsi intéressants à cause de leur passé commun durant la guerre et de leur camp désormais opposé, les dernières scènes annonçaient la naissance d'une police des polices et d'une guerre ouverte entre Cohen et Dragna avec un héros au lourd secret à cacher, du côté de la police l'agent incarné par Jeremy Strong se posait aussi comme antagoniste potentiel sans qu'il y ait eu le temps d'en faire encore quelque chose...

C'est dommage, car le casting proposait une jolie galerie de "gueules" qui n'ont pas perdu de temps à prendre leurs marques. Jon Bernthal, pas encore propulsé par le rôle du Punisher, est impeccable en flic borderline tandis que Milo Ventimiglia offre un contrepoids en avocat cauteleux pour mafieux. Alexa Davalos ne joue pas tout à fait une femme fatale mais elle ne dépare pas non plus dans le seul rôle féminin développé et on croise quelques bonnes têtes de tueurs comme Richard Brake tandis qu'Edward Burns a le physique de l'emploi pour jouer Bugsy Siegel. Jeremy Luke campe un Mickey Cohen truculent et que l'on aurait aimé voir devenir la grande menace de la saison suivante. En revanche Patrick Fishler a peu de temps pour imposer son Meyer Lansky, il est vrai peu impliqué dans les affaires de la Côte Ouest mais il ne s'en sort pas mal avec peu. Peut-être plus surprenante est la présence de Simon Pegg au générique, dans un rôle court mais qui a le mérite de lancer l'intrigue principale.

Mob City fait partie de ces nombreuses séries passées en coup de vent, arrêtée avant d'avoir pu décoller. Dommage, car elle était tout à fait honorable mais il lui manquait une saveur particulière pour être vraiment mémorable. Aussi son annulation est frustrante sur le moment sans que l'on ressente un effet de manque une fois le dernier épisode achevé sur une ouverture.
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 15 Mai 2023, 23:34bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".