Au départ, j'avais pensé à une comédie qui me fait rire aux éclats, mais il y a quelque chose comme ça plus tard. Et en effet, un film qui vous apporte une joie immense ne vous fait pas forcément hurler de rire. J'aurais réservé ce film-là pour une catégorie intitulée "La meilleure bonne surprise" mais cette catégorie n'existe pas. Et finalement ça colle assez.

03 – Un film qui vous apporte une joie immense

Pirates des Caraïbes: La Malédiction du Black Pearl de Gore Verbinski 

Découvert en été 2003, sans grandes attentes. Une adaptation d'attraction produite par Disney et Bruckheimer? Wahou, mais qui a eu cette idée? Et si Johnny Depp était un de mes acteurs préférés, une photo dans son look de Jack Sparrow m'avait laissé... dubitative.

Et pourtant, je me suis amusée comme une folle, et je le revois toujours avec autant de plaisir.

Parce qu'il y a la composition alors inattendue de Depp, qui allait éhontément voler la vedette à ses petits camarades. À ce moment-là, c'était frais et surprenant.

Parce qu'Orlando Bloom n'était pas encore sorti du Seigneur des Anneaux, et c'était sympa de voir Legolas ailleurs, même dans le rôle d'un jeune premier un peu fâlot.

Parce que Keira Knightley n'était pas encore suffisamment connue pour qu'on se tape des débats sur sa personne, sur son poids, sur son décolleté. Là encore, il y avait une certaine fraîcheur.

Parce que Barbossa est très méchant et n'a pas volé son sort, mais on est quand même un peu triste quand il meurt.

Parce qu'on a à la fois les clichés du film de pirates (le supplice de la planche) et le contrepieds des clichés du film de pirates (on ne cherche pas à mettre la main sur un trésor, on doit remettre le trésor à sa place).

Et surtout, parce que ce monsieur:

Je dois être un cas désespéré. On me met un film avec un jeune forgeron à la frimousse adorable et un pirate déjanté, mais le film n'a pas commencé depuis plus d'une minute que je suis déjà hameçonnée par le rival du premier et l'ennemi du second joué par un quasi-inconnu dans nos contrées. Et de passer le film à me poser la question: que vont-ils faire de ce personnage?

Parce qu'il aurait bien pu n'être que dans la toute première scène. Et quand on apprend dans la scène suivante qu'il s'intéresse à l'héroïne qui en aime un autre, toutes les craintes sont permises. Parce que neuf fois sur dix, dans ce genre de film, le fiancé imposé à l'héroïne-qui-en-aime-un-autre, c'est une cata, le genre arrogant-méchant-fourbe-lâche que même si elle en aime pas un autre, l'héroïne, on comprend qu'elle traîne un peu les pieds. Le genre Cal Hockley dans Titanic, Gaston dans La Belle et la Bête ou pour rester dans le film de pirates, Ingram dans Le Cygne noir.

Et c'était d'ailleurs ce qui était prévu avant que Ted Elliott et Terry Rossio ne prenent les choses en main, et fassent de Norrington un type plein de noblesse, de courage et d'abnégation, même s'il est un peu pompeux et borné sur les bords. Rien que pour ça, je pardonne à T&T bien de leurs errances futures.