Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


mon compte twitter mon tumblr mon compte bétaséries



Les aventuriers de l'article perdu

Archive : tous les articles

Principaux grimoires

Inventaire des ingrédients

Ce qui mijote encore

Potion précédente-Potion suivante
Locke & Key, saison 1
Suite à la mort de leur père dans des circonstances aussi tragiques que violentes, Ty, Kinsey et Bode viennent s'installer avec leur mère dans la demeure où il a grandi, Keyhouse. Bode découvre bientôt une clé aux pouvoirs mystérieux et fait la connaissance d'une étrange créature coincée dans un puits.

Il y a quelques années, Hulu avait fait une tentative d'adapter Locke & Key, le comics signé Joe Hill et Gabriel Rodriguez, sans dépasser le stade du pilote. C'est finalement Netflix qui a récupéré la bête, avec une toute nouvelle équipe. Joe Hill a écrit lui-même le premier épisode, car on n'est jamais si bien servi que par soi-même n'est-ce pas? Eh bien rien n'est moins sûr. Le charme de la bande dessinée tient à son mélange réussi entre le merveilleux et l'horrifique: les clés permettent toutes sortes de possibilités d'évasion mais la menace à laquelle la famille Locke fait face est particulièrement vicieuse. On développe également des personnages marqués par une tragédie et qui essaient de repartir après cela. L'adaptation édulcore énormément le fond et la forme: le traumatisme des Locke était plus profond et fouillé (même s'il est loin d'être ignoré dans la série), le parcours de Sam Lesser pour rejoindre Keyhouse particulièrement sanglant... Netflix vise de toute évidence un public plus adolescent en multipliant les lycéens et leurs petites histoires (avec la traditionnelle peste blonde).

Il faut dire aussi que certains concepts amenés dans l’œuvre d'origine ne sont pas forcément évidents à traduire à l'écran, comme la Clé de Tête qui permet d'explorer l'intérieur de son propre crâne. Sur le papier, une image suffit pour saisir le potentiel de l'idée mais retranscrit à l'écran, cela ressemble à des palais mentaux auxquels Steven Moffat nous a déjà habitués. Il y a aussi des changements discutables. Certains sont secondaires: l'action ne se déroule plus dans la petite ville côtière de Lovecraft mais de... Matheson (ah ben oui tout de suite l'allusion est plus subtile). Pas vraiment gênant, mais pourquoi? D'autres sont plus importants, notamment la gestion de Dodge et de Lucas. Physiquement, leurs interprètes sont bien choisis même si le garçon manque de charisme mais les révélations tombent à plat bien qu'on en a réservé une qui devrait aussi prendre de cours les lecteurs qui connaissent déjà l'histoire.

Le casting n'est dans l'ensemble pas mauvais mais terriblement lisse, et le jeune Jackson Robert Scott qu'on a pu croiser en malheureux Georgie dans Ça tombe dans tous les travers que peut présenter un enfant acteur, soit jouant de manière trop "adulte", soit récitant son texte d'une voix forte et autoritaire, ce qui devient vite crispant. Un rôle pareil n'est pas évident à cet âge-là mais même moi qui suit plutôt indulgente quant aux jeux d'acteurs des gamins, j'ai eu bien du mal.

Ayant dit cela, la série n'est pas une catastrophe industrielle non plus: l'intrigue de base est conservée et cette histoire de clés aux propriétés différentes et convoitées par une entité maléfique reste séduisante, la maison offre un beau décor, tout comme la petite ville de bord de mer, et les personnages ne sont pas antipathiques, ce qui fait qu'on les suit sans trop de déplaisir non plus.

En tant qu'adaptation, cette première saison de Locke & Key s'avère fort décevante, ayant pris le parti de s'adresser à un public plus réceptif aux aventures merveilleuses et juste un poil angoissante d'une bande d'ados qu'à plonger dans de l'horreur davantage dérangeante, et peinant à retranscrire de manière percutante les possibilités offertes pas les clés. Si l'on met les bandes dessinées de côté, on reste loin du chef-d’œuvre mais cette première saison n'est pas déshonorante. Avec les distances prises par le scénario par rapport à celui du comics, on peut également se demander comment la suite va se goupiller.
potion préparée par Zakath Nath, le Mardi 11 Février 2020, 20:56bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".