Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Les Anges aux figures sales
--> It's Noirvember!
Envoyé en maison de correction après une tentative de vol, le jeune Rocky Sullivan en ressort quelques années plus tard pour se tailler une solide réputation de gangster. Il retourne dans son quartier natal où il suscite l'admiration d'une bande de gamins des rues. Jerry Connolly, son ami d'enfance devenu prêtre, aimerait le voir user de son influence sur eux pour les inciter à suivre le droit chemin mais Rocky est incapable de renoncer à sa carrière dans le crime.

Double programme finalement pour ce week-end où après Les Fantastiques Années 20 de Raoul Walsh avec James Cagney en gangster dans le rôle principal et Humphrey Bogart dans un second rôle de vilain traitre, voici Les Anges aux Figures Sales de Michael Curtiz, réalisé un an plus tôt, avec James Cagney en gangster dans le rôle principal et Humphrey Bogart dans un second rôle de vilain traitre. Les intrigues de ces deux films sont par ailleurs fort différentes pour ne pas risquer de s'emmêler les pinceaux ni de s'ennuyer en se disant qu'on a vu quasiment le même film la veille.

Michael Curtiz se concentre sur deux amis d'enfance et leur quartier, populaire et mal famé, brillamment présenté d'entrée par un beau panoramique qui sera repris quelques scènes plus tard quand le personnage de Rocky y reviendra, pour que l'on constate que rien n'y a changé. Rocky et Jerry sont deux adolescents un peu voyous mais seul Rocky ira en maison de correction tandis que Jerry, conscient de l'avoir échappé belle, empruntera dès lors le droit chemin en devenant prêtre et en essayant de sauver les gamins du quartier de la délinquance. Rocky, de son côté, tout en conservant son amitié pour Jerry, s'enfonce de plus en plus dans le crime sans imaginer vivre sa vie autrement et se complait dans l'admiration que lui voue une bande de petits voleurs.

Le film possède une dimension sociale avec cette maison de correction qui aura encouragé plutôt que corrigé Rocky dans son attirance pour le banditisme, ce quartier déshérité dans lequel les jeunes préfèrent ressembler à un criminel bien sapé qui gagne facilement mais dangereusement son argent que galérer honnêtement. On a aussi un pur film de gangsters avec des luttes d'influence, des trahisons et des règlements de compte ainsi qu'une belle histoire d'amitié. La fin du film est restée célèbre, où l'on voit Jerry supplier Rocky condamné à mort de ne pas quitter la scène avec bravade pour ne pas rester une figure admirable aux yeux des gamins des rues tandis que Rocky résiste à cette idée jusqu'au dernier moment, filmé en ombres chinoises.

James Cagney est idéal dans le rôle, teigneux mais dont on comprend comment il peut paraître le sommet du cool aux yeux de garçons impressionnables et en révolte contre les figures d'autorité. Notons que Frankie Burke, qui l'incarne adolescent dans les premières minutes, lui ressemble de manière spectaculaire. En face, Pat O'Brien est plus monolithique avec un rôle qui s'y prête certes mais c'est dommage. Celui d'Ann Sheridan est décevant. Ses premières scènes sont prometteuses mais ce personnage qui a déjà perdu quelqu'un tombé dans le crime, tout à fait consciente de la nature de Rocky et pleine de répondant lui tombe vite dans les bras après quoi elle n'a plus grand chose à faire. Bogart offre une composition étonnante en avocat véreux aussi gangster que ses clients tandis que les Dead End Kids, de jeunes acteurs découverts au théâtre et spécialisés un temps dans les rôles de filous avant de suivre des carrières différentes arrivent à ne pas être têtes-à-claques plus que nécessaire même si seuls trois d'entre eux sur six sont vraiment identifiables.

Les Anges aux Figures Sales fait partie des belles réussites de Michael Curtiz, au final poignant, au propos toujours actuel, moral sans être trop lourdement moralisateur et avec de bons moments de tension.
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 20 Novembre 2023, 22:00bouillonnant dans le chaudron "Films".