Haru, une lycéenne, sauve un jour un chat qui traversait la rue. Ce dernier est Loon, prince du royaume des chats et pour la remercier, ces derniers se mettent à lui faire des cadeaux, pas forcément avisés. Quand le roi des chats se met en tête de donner Haru en mariage à son fils, la jeune fille reçoit une aide inespérée.

Produit par les studios Ghibli, adapté d'un manga de Aoi Hiiragi et réalisé par Hiroyuki Morita, Le Royaume des Chats raconte l'histoire d'Haru, une adolescente qui se sent en décalage avec son entourage: en retard pour les cours, elle se morfond en pensant au beau gosse de la classe déjà en couple et sa meilleure amie semble bien plus à l'aise dans sa peau et tout en lui accordant une oreille attentive, n'est pas d'une grande aide. La vie ordinaire d'Haru bascule lorsqu'elle sauve un chat d'un camion et que le félin la remercie à haute et intelligible voix avant de s'éclipser. En faveur auprès du roi des chats, Haru va découvrir leur monde mais devra également échapper à un mariage dont elle ne veut pas, et à se perdre définitivement. Heureusement pour elle, on l'aiguille vers le mystérieux baron Humbert Von Gikkingen et son comparse, Muta. Le baron a ceci de particulier qu'il n'est pas un chat comme les autres mais une statue dotée d'une âme, ce qui explique son physique plus anthropomorphique.

Comme il y a des chats, on se doute bien que ce sera mignon comme tout (le mien a été attiré par les miaulements et est resté attentif pendant un petit moment avant de retourner à sa sieste) mais la première partie, qui dépeint le glissement de la vie ordinaire de Haru vers un monde fantasmagorique est la plus réussie et la plus poétique comme ce défilé de chats devant sa porte ou la découverte de la maison du baron. Une fois dans le royaume des chats proprement dit, les obstacles sont nombreux mais plus convenus et le parcours initiatique de l'héroïne, qui doit se souvenir de qui elle est, ou se trouver elle-même, abordé finalement superficiellement.

Il faut dire que ses comparses Humbert et Mutu sont beaucoup plus actifs pour la tirer des embuches tandis qu'elle doit se souvenir qu'épouser un chat n'est pas franchement la meilleure idée du monde. Le royaume des chats est amusant dans la description de sa cour, avec ses gardes du corps à la fourrure en forme de costard cravate, ses chambellans, mais un peu effrayant aussi. Les chats sont mignons mais ils peuvent aussi être cruels. Si cela se limite à un vieux roi en roue libre, ce dernier peut faire du dégât vu qu'il n'est pas question de remettre ses ordres en cause.

La fin est un peu à rallonge en rajoutant encore quelques rebondissements alors que le problème principal semblait réglé mais en 1h15 à peine, il n'y a guère le temps de s'ennuyer. Les décors, qu'ils soient urbains et réalistes ou imaginaires comme le château du roi des chats, sont particulièrement soignés.

Bien que le thème du passage de l'adolescence à l'âge adulte ait été traité ailleurs de manière plus fouillée et percutante, Le Royaume des Chats est un film d'animation tout simplement délicieux.