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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Borsalino
Au début des années 30 à Marseille, deux petits truands, Roch Siffredi et François Capella, s'associent et s'élèvent ensemble dans la pègre locale. Ils se font de ce fait des ennemis de plus en plus puissants et doivent muscler leurs propres méthodes.

Borsalino marque la rencontre des deux acteurs français les plus en vue et populaires de l'époque, Alain Delon et Jean-Paul Belmondo. Un film que j'ai regardé au hasard d'une diffusion télévisée mais qui ne m'avait jamais particulièrement tentée, n'étant une fan d'aucun des deux acteurs en question. En fait, Borsalino m'évoque avant tout une anecdote familiale liée à son premier passage télé, à l'époque où l'on recadrait sauvagement parce que les écrans étaient en 4/3. Bref, le film lui-même est librement basé sur Bandits à Marseille d'Eugène Saccomano, Delon s'étant intéressé aux passages consacrés aux truands Carbone et Spirito. Le scénario ne reprendra finalement que l'idée d'un duo criminel dominant peu à peu la pègre marseillaise mais prendra bien soin de changer les noms et surtout de concentrer son intrigue au début des années 30 histoire de ne pas aborder la collaboration des loustics durant l'Occupation.

L'argument commercial du film repose essentiellement sur la rencontre au sommet de ses deux têtes d'affiche, et pourquoi pas, mais bon. Heat, it is not. On sent qu'un soin particulier a été mis pour garder un parfait équilibre entre les deux stars pour qu'aucune ne tire la couverture à elle et rende l'autre jalouse: leur bagarre aux poings se solde par un match nul, ils doivent avoir peu ou prou le même temps d'apparition à l'écran et les rôles sont taillés sur mesure: Alain Delon avec sa beauté antipathique hérite du personnage le plus ambitieux, qui se pique de sophistication une fois riche, mais toujours attaché à sa mama. À Bébel l'air décontracté, la drague joyeuse et les conquêtes (il jongle entre trois femmes sans qu'aucune ne s'en formalise). L'ennui c'est que dès les premières minutes, on insiste tellement pour les montrer être cools, virils (pas comme le fourbe Danseur avec ses chorégraphies et son eye-liner, bouh) que l'effet inverse se produit. Il n'y a aucun recul perceptible vis-à-vis des protagonistes.

Je ne parle pas d'assener une morale comme quoi le crime ne paie pas. Néanmoins, les films et séries de gangsters les plus réussis, quand bien même ils icônisent les personnages et les confrontent à des antagonistes plus déplaisants pour qu'on prenne leur parti, laissent toujours à un moment comprendre que ces mafieux y perdent quelque chose. Il faut ici attendre les dernières minutes pour voir poindre une critique (le dernier échange entre deux prostituées - dont l'une jouée par Mireille Darc - qui laisse entendre que rien ne changera pour elles, peu importe qui gère les rues de la ville) et dans la dernière scène on semble se rappeler que ah oui, bien mal acquis ne profite jamais, il ne peut pas y avoir de happy-end. Les histoires du genre suivent généralement une trajectoire de type ascension/chute, ici la chute ressemble plus à celle que l'on fait accidentellement en glissant sur la savonnette en sortant de la baignoire tellement elle est brusque qu'à un retour de bâton savamment orchestré.

La mise en scène de Jacques Deray est sage, la reconstitution pas vilaine bien que l'on s'aperçoive rapidement que les lieux de tournage n'ont pas du être bien nombreux (de fait, le film a subi des restrictions de budget sévères): quelques intérieurs, les mêmes rues cadrées serrées, une petite sortie dans les Calanques ce qui évite de maquiller les décors modernes... En plus des deux stars dans leurs œuvres, on croise Michel Bouquet en avocat et politicien corrompu ou encore Julien Guiomar qui disparait à la moitié du film et quelques bonnes gueules de seconds rôles du cinéma français de l'époque.

Borsalino remplit son office d'offrir un divertissement reposant sur ses acteurs, qui ne se contentent pas de faire chacun leur boulot dans leur coin mais font preuve d'une bonne alchimie quand ils sont ensemble. En tant que film de gangsters, tout en cochant les cases (beaux costards et sulfateuses), on est très loin des sommets du genre, la faute à une approche beaucoup trop gentillette la majeure partie du temps.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 20 Août 2023, 18:58bouillonnant dans le chaudron "Films".