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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Le Relais de l'Or Maudit
En 1865, Matt Stewart, un officier sudiste, attaque avec ses hommes un convoi de l'Union pour s'emparer de son or. Il apprend dans la foulée que l'armistice a été signé peu de temps auparavant et que leur acte n'est donc plus une opération guerrière mais du banditisme. Le groupe se réfugie avec le butin dans un relais de diligence occupé par une poignée de civils nordistes, alors qu'un groupe de hors-la-loi les assiège pour récupérer le magot.

Le nom de Roy Huggins est surtout associé aux scenarii et à la production de séries télévisées comme Le Virginien et Le Fugitif car en tant que réalisateur, il n'a livré que ce western de série B. Devant le résultat, il y a de quoi trouver cela fort dommage car avec Randolph Scott en vedette et les paysages de Lone Pine, on n'est pas sans penser aux futures collaborations de l'acteur avec Budd Boetticher et Le Relais de l'Or Maudit ne fait pas pâle figure en comparaison.

La première partie du film se déroule en extérieur et offre deux belles scènes d'action tout en présentant les personnages, notamment Matt, incarné par Randolph Scott, le héros qui cherche à bien faire tout en se retrouvant malgré lui du mauvais côté de la loi, Jamie (Claude Jarman Jr. le fils de John Wayne dans Rio Grande), le petit jeune qui a du mal à abattre un homme au début donc on sait que ça resservira plus tard, et Rolph, la brute qui a pris goût à tuer (Lee Marvin à ses débuts mais déjà impressionnant en type violent et qui allait retrouver Scott à deux reprises, notamment dans le génial Sept hommes à abattre). La suite change de tempo avec un huis-clos dans le relais de diligence, sans que l'ennui s'installe pour autant.

En effet, Roy Huggins, qui officie également à l'écriture, sait bien que dans tout huis-clos qui se respecte, le danger doit venir à la fois de l'extérieur et de l'intérieur. Les faux shérifs avides de mettre la main sur l'or qui assiègent le relais usent régulièrement de stratagèmes pour entrer ou faire sortir les protagonistes tandis qu'à l'intérieur la tension monte alors qu'à la compagnie de fuyards se joint le tenancier du relais et sa fille dont le mari et le fils ont été tués par des Sudistes, une infirmière et un homme qui prétend être son fiancé... Des otages qui ne seraient a priori pas tristes de voir le relais pris d'assaut si cela ne les mettait pas aussi en danger de mort. Et dans le groupe de départ, Rolph se montre évidemment de plus en plus incontrôlable.

Tout est donc parfaitement maîtrisé dans la psychologie des personnages, leur évolution et l'avancée du récit, et sur la forme c'est tout aussi carré, le seul reproche qu'on peut faire réside dans des doublures trop visibles lors de la grosse scène de bagarre entre Randolph Scott et Lee Marvin (enfin ça c'est ce qu'on est censé croire!). Les paysages avant l'arrivée au relais sont aussi parfaitement mis en valeur et avec l'assistance de Yakima Canutt, l'attaque de la diligence est particulièrement prenante (ce n'est pas La Chevauchée fantastique non plus, évidemment!)

Le Relais de l'Or Maudit est donc un bon petit western mené efficacement et porté par un Randolph Scott moins monolithique que d'habitude, qui va droit au but tout en donnant à ses personnages le temps d'exister.
potion préparée par Zakath Nath, le Mardi 18 Août 2020, 11:14bouillonnant dans le chaudron "Films".