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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Le Passé se venge
--> It's Noirvember!
Vétéran de la Seconde Guerre Mondiale, Eddie Rice est amnésique avoir reçu un morceau de mitraille dans le crâne. Il quitte l'hôpital avec pour seule information sur son passé le fait de s'être enrôlé à Los Angeles. Rice se rend là-bas espérant en apprendre plus et découvre bientôt qu'il est connu des services de police comme Eddie Riccardi, un dangereux criminel.

Un personnage amnésique voilà un point de départ pour une fiction qui promet forcément des révélations fracassantes, à la fois pour le héros et pour le lecteur. Cela a fait ses preuves que ce soit comme ici dans le genre policier (on pense aussi à la série des Monk d'Anne Perry) ou en fantasy (aaah, Le Cycle d'Ambre...). Le Passé se venge est pour sa part une série B de la toute fin des années 40 réalisée par Robert Florey et l'on sait que ces productions à petit budget peuvent recéler de véritables pépites. Serait-ce l'une d'elle? Rien n'est moins sûr.

Commençons par les points faibles. Une partie de la distribution, et pas la moindre, n'est pas enthousiasmante sans être catastrophique non plus. John Payne est un acteur qui sans m'emballer offrait des performances solides dans Le Quatrième Homme ou Quatre étranges Cavaliers. Il est ici un peu trop limité pour jouer un personnage tourmenté, héros de guerre découvrant que son passé n'a rien de reluisant, et il traverse le film bouche ouverte. Au point de ne pas réussir à faire oublier qu'il ressemble à un étrange mélange entre Cary Grant, James Stewart et Robert Mitchum qu'un savant fou aurait tentés de mixer sans que la greffe ne prenne, le résultat n'étant pas égal à la somme des parties. Ellen Drew n'est également pas très affolante dans le rôle de Nina Martin, ex-épouse d'Eddie. Le rôle ne manquait pourtant pas d'intérêt au départ puisqu'elle a eu de bonnes raisons de le quitter mais va percevoir qu'il est devenu un autre homme, ce qui peine à se traduire à l'écran.

Heureusement, il y a aussi des qualités qui permettent au film de ne pas se regarder avec un ennui tout juste poli. Sonny Tufts offre une prestation plus mémorable que ses collègues susnommés en gangster accroc à la manucure, on croise un comparse qui traine partout son chat et les péripéties ne manquent pas, entretenant le suspense jusqu'au bout même si l'on sent trop à l'avance que cela ne finira pas en tragédie (à partir du moment où Nina ne meurt pas immédiatement de la balle qu'elle s'est prise, on comprend définitivement qu'elle et Eddie ne vont pas nous faire le coup des amants maudits).

Un des gros points forts du film vient surtout du fait qu'il est très beau à regarder et ce n'est pas très étonnant quand on voit le nom du directeur de la photographie, John Alton, qui quelques années plus tard va aussi sublimer l'excellent Association criminelle de Joseph R. Lewis. On a droit à un magnifique noir et blanc qui dévoile peu à peu les personnages laissés dans l'ombre (à l'instar de la première apparition d'Eddie Rice) et si l'histoire et l'interprétation laissent parfois à désirer, c'est toujours un vrai régal pour les yeux.

Le Passé se venge n'est pas un classique incontournable du film noir ni même un petit bijou passé injustement inaperçu. Néanmoins, entre les mains compétentes pour ne pas dire plus de son réalisateur et de son directeur photo, il conserve un intérêt esthétique certain.
potion préparée par Zakath Nath, le Jeudi 11 Novembre 2021, 19:30bouillonnant dans le chaudron "Films".