Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Le Livre de la Jungle
Élevé par des loups après que la panthère Bagheera l'ait découvert abandonné dans la jungle, le petit d'hommes Mowgli mène une existence heureuse. Jusqu'au jour où il attire l'attention de Shere Khan, le tigre mangeur d'hommes.

Après le très sage Cendrillon et le très imparfait Maléfique, qui avait au moins le mérite d'essayer de revisiter La Belle aux Bois Dormants d'un point de vue différent, et en attendant La Belle et la Bête, Disney nous livre avec ce film réalisé par Jon Favreau une nouvelle version "live" d'un de ses classiques animés. Si j'utilise le mot "live" entre guillemets, c'est parce que je ne suis pas certaine que le terme soit adéquat quand un seul acteur apparait en chair et en os. Bien qu'il s'agisse avant tout d'un remake du dessin animé, dont je n'ai qu'un vague souvenir, quelques éléments m'ont paru être davantage basés sur les livres de Rudyard Kipling, comme la nature très mystique des éléphants, la scène des buffles ou petit détail sympathique, que l'on ait pensé à agrémenter le corps de Mowgli de quelques balafres, car on ne grandit pas au milieu d'une meute de loups sans en garder quelques traces.

Techniquement, le film est une petite merveille et passé le cap demandant de s'habituer à voir des animaux aussi réalistes converser avec des voix humaines, il n'y a absolument rien à redire. Le jeune Neel Sethi, pour des débuts dans un long-métrage, qui plus est largement tourné sur fonds bleus s'en sort admirablement malgré une tendance à surjouer des bras (un défaut récurrent chez les jeunes acteurs). Le scénario laisse malheureusement assez peu de surprises. Certaines séquences sentent un peu trop le passage obligé: courte apparition de Kaa pour faire son numéro d'hypnose (mais pas inutile pour autant puisqu'il apporte une information sur Shere Khan et permet d'introduire Baloo) avec une fausse bonne idée en confiant le doublage à Scarlett Johansson ou Leila Brakni de par chez nous: on perd l'aspect légèrement comique pour un résultat plus envoutant mais on tombe un peu dans le cliché avec un côté tentatrice vénéneuse.

Du côté de Shere Khan, quitte à lui donner un handicap pour expliquer sa haine des hommes, pourquoi ne pas en avoir fait un boiteux comme dans le livre au lieu d'en faire un simili-Scar? Les borgnes font sans doute des méchants plus badass. Quant à King Louie, on remplace une incohérence géographique (pas d'orang-outang en Inde) par une incohérence historique (pas de gigantopithèque à l'époque). Certes, c'est plus spectaculaire. Mais puisqu'on parle de Louie, sa chanson sent également le passage obligé parce qu'elle est dans le dessin animé mais cadre assez mal avec l'ambiance posée jusque-là dans la scène.

Malgré quelques idées, le film reste donc un peu trop sage une fois encore, en apportant une modeste touche de modernité, une pincée de retour à l’œuvre d'origine, et un ton un poil plus sombre. Néanmoins, comme Cendrillon, si l'on ne passe pas un mauvais moment cette nouvelle mouture n'apporte pas grand chose de neuf et on reste devant un spectacle joli mais finalement assez vain. L'adaptation par Andy Serkis, repoussée en 2018 pour ne pas se retrouver en concurrence directe avec le Disney et peut-être plus proche des écrits de Kipling, sera peut-être plus intéressante, surtout si elle permet de casser quelques acquis dans l'esprit du grand public (comme le fait que Kaa ne soit pas un ennemi de Mowgli).
potion préparée par Zakath Nath, le Vendredi 22 Avril 2016, 19:14bouillonnant dans le chaudron "Films".