Parménion grandit à Sparte mais ses origines en partie macédoniennes en font la cible de ses camarades. Cela ne l'empêche pas de devenir un grand guerrier mais il va préférer lutter contre sa cité d'origine après avoir rejoint Thèbes. Ce n'est que le début d'une impressionnante carrière militaire qui rendra Parménion légendaire.

David Gemmell aime les personnages de héros guerriers aux origines humbles qui s'élèvent pour atteindre un statut légendaire qui se gagne avec du sang, de la sueur et des larmes. Ce qui lui a valu quelques critiques sur le côté répétitif de ses œuvres et de ses protagonistes bourrins sortis du même moule. Peut-être est-ce un problème si l'on s'emploie à lire l'intégralité de ses romans à intervalle rapproché. Comme je me contente de picorer de temps en temps en me concentrant sur ses livres les plus recommandés, j'avoue ne pas avoir de problème à me pencher, une fois de temps en temps, sur les destins hors du commun de gros guerriers plein de testostérone mais qui souffrent en dedans d'eux-même.

Gemmell avait écrit une trilogie consacrée à la chute de Troie dans une relecture du mythe vaguement réaliste (on restait tout de même bien en fantasy historique). Il se penche ici sur une période de l'Antiquité grecque plus proche de nous et mieux renseignée en s'attachant à Parménion, général au service de Philippe II de Macédoine puis de son fils Alexandre. En brodant sur ses origines, lui inventant une ascendance spartiate pour expliquer sa formation militaire et brosser le portrait du déclin de la cité grecque. On peut dans un premier temps penser que la magie tiendra une place discrète: il est très tôt question d'une prophétie mais on aurait pu jouer sur l'ambiguïté des visions de prêtresses qui peuvent croire à leurs pouvoirs sans qu'on sache vraiment ce qu'il en est. Très vite cependant on a l'assurance qu'il n'y a pas tromperie sur la marchandise, on est dans de la fantasy pure et dure, le fait de voir Aristote manipuler une épée lumineuse et des boules de feu n'étant pas pour rien dans cette appréciation.

Première partie d'un diptyque (publié autrefois en français en quatre tomes), Le Lion de Macédoine décrit donc le parcours difficile de Parménion de par son isolement au sein de la caserne spartiate où il est formé, les manipulations dans l'ombre de celle qui le voit comme la solution à un terrible danger à venir (prophétie, Grèce, on sait comment ça tourne ces affaires-là)... On a droit à de beaux combats, des batailles, de la douleur et des blessures tandis que Parménion apprend à la dure et qu'il commence à côtoyer les futurs grands de ce monde.

On ne s'ennuie donc pas même s'il s'agit d'un gros tome pour amener tranquillement le personnage très attendu d'Alexandre. On est sur du classique, sur du solide, sur du Gemmell en somme.