Bane, fils illégitime du roi Connavar, vit dans l'amertume d'avoir vu son père et le reste de sa famille lui tourner le dos. Il décide d'accompagner son ami Banouin à Roc. Son périple le conduit à devenir gladiateur tandis que Banouin découvre ce qui se cache derrière la civilisation incarnée par sa ville d'adoption.

À l'issue du premier tome du cycle, Connavar avait repoussé des envahisseurs à un coût élevé et l'on nous laissait entendre qu'une nouvelle attaque, de l'Empire de Roc cette fois, était imminente. Aussi est-ce non sans surprise qu'on découvre dès les premières pages de ce deuxième volume une ellipse de près de vingt ans et qu'une bataille décisive a déjà été menée, et remportée, par les Rigantes. Bien que l'on retrouve les héros du roman précédent et que l'on va développer certaines pistes qui y étaient posées, notamment avec le personnage de Braefar qui prend un chemin prévisible, Gemmell s'intéresse surtout à la génération suivante, qui n'a pas grand chose à envier à ses aînés.

Bane peut paraître au premier abord agaçant, à cause de sa rancœur vis-à-vis de son père, compréhensible mais que l'on sait basée en partie sur un malentendu et son goût pour la violence n'arrange pas son cas. Son passage dans les arènes, loin de virer au remake de Gladiator ou de Spartacus permet une évolution intéressante et quelques bonnes surprises (Bane est doué mais l'auteur n'en fait pas le combattant surpassant en talent tous les autres, ça change un peu).

Par ailleurs, Gemmell se montre toujours aussi classique, dans le caractère de ses personnages, son univers antiquisant ou dans sa réflexion sur l'opposition entre civilisation et barbarie forcément moins tranchée que ne le prétendent les "civilisés" mais entre les complots et les épiques batailles finales, arrivé à sa moitié ce cycle se révèle toujours plaisant.