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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Le Choc des Titans
Le roi d'Argos condamne sa fille Danaé et son propre petit-fils nouveau-né, Persée, à être jetés à la mer craignant qu'une fois adulte le garçon ne cause sa perte. Zeus, père de Persée, les sauve et ordonne à Poséidon de relâcher le kraken sur Argos, détruisant la ville et ses habitants. Quelques années plus tard, la déesse Thétis, furieuse que Zeus favorise Persée tout en punissant son fils Calibos pour ses mauvaises actions, envoie Persée à Joppé pour le mettre à l'épreuve. Il tombe vite amoureux de la princesse Andromède et doit affronter bien des dangers.

J'ai découvert Le Choc des Titans sur une petite télévision en noir et blanc, à la fin des années 80 ou au début des années 90, et j'avais été terrifiée au point de sortir de la pièce vers le milieu du film et de n'y revenir que ponctuellement, manquant notamment le combat contre Méduse et la fin. Cette terreur n'allait pas sans fascination et des années après il m'en est resté des images, le début avec la première apparition du Kraken et la destruction d'Argos, la transformation de Calibos filmée par l'intermédiaire de son ombre, Calibos lui-même et la tête de la statue de Thétis se détachant pour maudire Andromède (je n'avais évidemment pas conscience à l'époque que ladite tête avait les traits de Maggie Smith). Il faisait donc partie de ces films que j'ai toujours eu envie de revoir une fois devenue moins impressionnable sans me jeter dessus et enfin, nous y voilà.

Disons le tout net, ce qui impressionne quand on est à l'école primaire (ou maternelle?) ne fait plus le même effet lorsque l'on approche de la quarantaine. Harry Hamlin a un bon physique de demi-dieu grec mais son jeu se montre limité et ses expressions sourcils froncés frôlent comique par moment, quant aux effets spéciaux du légendaire Ray Harryhausen, dont c'était le dernier film, ils sont parfois remarquables comme Méduse, parfois sacrément décevants, même pour l'époque, avec des transparences qui sautent aux yeux ou un Pégase en vol qui va à deux mètres à l'heure. D'ailleurs, quand je dis pour l'époque, si j'ignorais sa date de sortie, j'aurais pu très bien penser qu'il datait des années 50 et non de 1981, comme Les Aventuriers de l'Arche Perdue sorti le même jour ou postérieur à La Guerre des Étoiles (comme on disait de mon temps). Ringard alors? Peut-être déjà au moment de sa sortie, ou quelques années après alors que les images de synthèses s'imposaient peu à peu mais avec le recul, un charme indéniable se dégage de ces créatures en stop-motion et si la réalisation de Desmond Davis n'est pas grandiose, il joue intelligemment des ombres par moment: la transformation de Calibos déjà évoquée est plus efficace et inquiétante que si elle avait été montrée directement, celle de Poséidon d'une mouette en homme est par exemple bien plus maladroite, Willow et son effet de morphing n'étant pas encore passé par là; l'apparition de Méduse...

On n'évite pas le kitsch avec un Olympe où trône Zeus devant des néons suggérant probablement la foudre qu'il peut lancer et où le panthéon grec poireaute toute la sainte journée en attendant de maudire ou favoriser tel ou tel mortel mais si la première scène dans laquelle Danaé et Persée sont confiés aux flots donne l'impression d'avoir été tournée en Bretagne un jour de grande marée, il y a aussi une véritable envie de transporter le spectateur dans une antiquité grecque mythologique et fantasmée, avec les costumes qui vont avec (pas de tenue tout cuir, de coupes de cheveux à la mode de l'année de sortie, ou de fringues qui font à peine fantasy et beaucoup basic de H&M, en somme), ce qui fait que l'on embarque volontiers dans l'aventure, malgré les limites techniques ou le jeu inégal des acteurs.

Car si Hamlin n'est pas flamboyant en Persée, à la revoyure les Dieux et Déesses grecs, joués par des pointures, ne sont pas tellement gâtés non plus. Laurence Olivier a suffisamment de prestance pour camper Zeus sans trop d'efforts et il ne donne pas l'impression d'en faire, on a connu Maggie Smith plus incisive (alors que c'est son personnage qui a le plus de raison d'avoir de la rancœur, elle reste très posée), quant à Ursula Andress en Aphrodite, sa présence tient surtout de l'argument commercial racoleur qui ne paie pas puisqu'elle se contente d'être posée là et de dire sa réplique. Judi Bowker est une très jolie Andromède et on tente bien de lui donner de la personnalité en la montrant accompagner Persée à la recherche de Méduse même quand il lui dit de rester en sécurité mais sa présence est totalement dispensable lors de cette quête, annulant les bonnes intentions. Quant à Bubo la chouette mécanique, elle est amusante et bien faite mais sent trop l'opportunité d'intégrer un personnage à la R2-D2 qui tranche avec la mythologie grecque (cela dit à partir du moment où on fait du Kraken un titan...)

Ni chef-d’œuvre ni navet, Le Choc des Titans est typiquement le film à découvrir, quel que soit son âge, avec des yeux d'enfants pour en apprécier le merveilleux. Dans ces conditions-là, il marche toujours du tonnerre (de Zeus, évidemment) sinon il risque plus de prêter à sourire qu'autre chose.
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 7 Août 2023, 22:46bouillonnant dans le chaudron "Films".