L'avant-dernier tome de la tétralogie de Greg Keyes commence de façon plus qu'intrigante, quoiqu'un peu décousue, puisque le groupe de héros qui s'étaient réunis à la fin du tome 2 est un temps séparé sans qu'on comprenne exactement le pourquoi du comment. Heureusement, on s'y retrouve bien vite et on replonge dans l'histoire avec autant de délice que pour les précédents tomes.

Alors qu'on se dirige vers la conclusion, on retrouve de nombreux personnages qu'on ne s'attendait pas à revoir, les principaux continuant d'évoluer doucement, Anne en tête. Si la barrière bons/méchants est assez claire au niveau des humains, on reste légèrement dans le flou concernant les puissances supérieures, comme depuis la fin du premier tome: il est difficile de dire qui est une entitée purement maléfique et qui est une force de la nature, qui si elle commet des dégâts est aussi indispensable que les saisons. C'est une des grandes forces de la série, car ni le lecteur ni les personnages ne savent sur quel pied danser, et les décisions à prendre ne sont pas évidentes.

On retrouve aussi avec plaisir Stéphane et son travail sur l'évolution des langues, ainsi que Leoff, laissé en mauvaise posture à la fin du tome 2, mais de retour pour montrer que la musique n'adoucit pas forcément les moeurs. Quant au Chevalier de Sang qui donne son titre au livre, s'il est évoqué dès le prologue, il faut attendre la fin du volume pour avoir le fin mot de l'histoire, qui n'est pas forcément celui auquel on s'attendait.

Un bémol toutefois concernant cette édition par Fleuve Noire, avec un peu trop d'inattention au niveau de la ponctuation, des conjugaisons, des tournures de certaines phrases par moment.