Les Rigantes connaissent un peu de répit à présent que les Varlishes sont en proie à une guerre civile dans le Sud. Kaelin et son peuple vont cependant découvrir que le conflit les concerne en réalité en tout premier lieu et que leur sort repose entre les mains de celui qu'on appelle le Cavalier de l'Orage.

Avec Le Cavalier de l'Orage, David Gemmell clôt sa tétralogie, cette fois-ci sans longue ellipse entre deux tomes, l'action se déroulant seulement quatre ans après les événements narrés dans Le Cœur de Corbeau. Comme le titre l'indique, on se concentre davantage sur Gaise Macon et un peu moins sur Kaelin Ring qui en devient presque secondaire et même assez peu intéressant, tous ses gros conflits derrière lui et le reste, comme la difficulté de s'allier à des ennemis d'hier, vite résolu.

Le précédent opus annonçait déjà que l'auteur ne comptait pas se contenter d'une opposition gentils Rigantes/méchants Varlishes et cela se confirme dans ce tome où d'anciens ennemis vont devoir s'associer. Pour en arriver là, on nous joue la carte de la menace millénaire qui revient pour annihiler l'humanité, ce qui n'est pas ce qui se fait de plus original, convenons-en. On peut également regretter que dès que Gemmell veut que ses personnages masculins principaux prennent une route plus sombre et tourmentée, tuer leur bien-aimée soit l'option de base adoptée, ce qui passe au premier tome mais lasse au quatrième.

Heureusement, les portraits des personnages principaux, du timide apothicaire Ramus au terrible Moïdart, sont suffisamment réussis pour qu'on prenne plaisir à suivre tout ce beau monde dans leurs aventures épiques bien que l'épilogue laisse une sensation d'amertume puisqu'on a l'impression que quoi que l'on fasse, on se retrouvera forcément face à de nouvelles destructions. Il y a tout de même une réflexion toujours intéressante sur la manière dont les événements sont interprétés avec le temps qui passe et le traitement des figures historiques et légendaires qui en découle.

Rigante est donc un cycle qui malgré des éléments a priori éculés se révèle toujours prenant grâce à des protagonistes moins basiques qu'ils n'en ont l'air et son parti-pris de couvrir d'un volume à l'autre une vaste période de temps apporte un agrément supplémentaire.