Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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The English (2)
Dimanche 11/02 16:30 - Zakath-Nath
Doctor Who: The Giggle (2)
Lundi 11/12 12:11 - Zakath-Nath
Alice, Sweet Alice (2)
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Over the Garden Wall (2)
Mardi 04/04 09:12 - Zakath-Nath
House of the Dragon, saison 1 épisode 9: The Green Council (2)
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The Goes Wrong Show, saison 2 (2)
Jeudi 15/09 19:05 - Zakath-Nath
Call Me by Your Name (2)
Dimanche 21/08 09:12 - Zakath-Nath
La Quête de Saint Camber (2)
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Lundi 09/05 18:56 - Zakath-Nath
Dracula (1)
Vendredi 21/10 11:26 - ariannememphis

Potion précédente-Potion suivante
Le caducée maléfique
Billy Michaels sait que le Père Noël existe, il l'a rencontré. À moins que ce ne soit le dieu Mercure. Peu importe, il lui a fait un cadeau: un caducée qui lui permet de rendre malade ou en bonne santé qui il veut. Très pratique pour se venger de ceux qui le contrarient, protéger ses proches et une fois adulte faire fortune en provoquant des épidémies que lui seul peut enrayer. Encore faut-il garder le contrôle de ce fabuleux et terrible pouvoir.

Qui a-t-il de plus terrifiant qu'un gamin de six ans capable d'affecter la santé des gens qui l'entourent en fonction de son humeur? Peut-être un enfant de six ans qui ne s'arrête pas en si bon chemin en grandissant et dont on ne sait pas ce qui est pire: qu'il maîtrise un tel pouvoir ou qu'au contraire, ce dernier lui échappe. Le caducée maléfique plonge le petit et inquiétant Billy dans un coin du Minnesota en plein déclin économique et écrasé par une éducation catholique à laquelle il ne comprend pas grand chose. Le cadeau de Mercure va lui permettre d'apporter un peu de satisfaction, en punissant des brutes, mais dès son premier essai, il va recevoir un avertissement: il ne peut défaire ses malédictions et il découvrira plus tard que même ses bonnes intentions ne mettent pas ceux qu'il aime, ou en tout cas qu'il veut protéger, à l'abri de tout danger.

Le personnage principal est d'emblée antipathique, comme le sont souvent dans les fictions les enfants trop intelligents mais guère portés sur l'empathie. Encore que Thomas M. Disch soigne suffisamment sa psychologie pour ne pas en faire un sociopathe trop ouvertement: il l'est, probablement, mais il y a souvent des moments où l'on se prend à espérer qu'il réalise ce qu'il fait, ou que ses mesures pour aider son entourage soit sincère et pas seulement pour son propre confort. Sa famille décomposée et recomposée est aussi complexe, avec des personnages parfois peints de manière féroce comme Mamie O., parfois agaçants pour ne pas dire plus comme la pompeuse Judith, mais qui est finalement très humaine, suffisamment pour qu'on ne veuille pas, malgré les défauts de ses membres, qu'ils souffrent trop des actes de Billy. Les trois-quart du livre, qui se passent durant l'enfance et l'adolescence de Billy, sont accrocheuses, on frémit à l'idée de ce qu'il peut mijoter ou des conséquences de ses malédictions et parfois plus de ses bénédictions tout en appréciant le trait presque satirique qui dessine la société américaine des années 60 et 70. La dernière partie, qui était d'anticipation pour Disch mais qui ne l'est plus désormais qu'il s'agit de décrire le monde et la technologie en 1999, sans parler de la gestion d'une épidémie, devient moins convaincante au fur et à mesure qu'on touche au but. Ce n'est pas tant d'ailleurs par la manière dont Disch imagine la fin du XXe siècle que par les choix dans le déroulement de l'intrigue: s'il est jouissif de voir enfin Billy pris dans l'engrenage qu'il a mis en place, l'auteur semble s'égarer en faisant reposer une bonne partie du dénouement sur le personnage de Juge ou en ramenant Lance, seulement évoqué au début et dont on ne voit pas tellement l'utilité de sa présence mais aussi de certaines de ses actions qui n'ont pas le moindre impact sur l'intrigue. Même l'épilogue introduit une révélation dont il est difficile de comprendre le rapport avec ce qui a précédé.

Le caducée maléfique est donc à son meilleur quand il nous montre Billy tester ses pouvoirs et ses limites tout en évoluant dans un contexte que l'on sent être familier pour Disch. La dernière partie a suffisamment de suspense pour qu'on ne lâche pas le roman jusqu'à la dernière page mais pourrait être un bon exemple de ce qu'on appelle "partir en sucette".
potion préparée par Zakath Nath, le Samedi 9 Septembre 2023, 18:47bouillonnant dans le chaudron "Littérature".