Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Lawrence d'Arabie
Durant la Première Guerre Mondiale, le lieutenant Lawrence est dépêché par l'état-major britannique auprès du Prince Fayçal pour l'aider à fédérer les tribus arabes et les convaincre de se révolter contre l'Empire ottoman. Une fois dans le désert, Lawrence va s'acclimater au mode de vie et devenir une figure légendaire.

Comme pour d'autres grands classiques du cinéma à la réputation de chefs-d’œuvre bien établie, il n'est pas facile d'écrire un article sur Lawrence d'Arabie près de soixante ans après sa sortie, alors que tout a déjà dû être dit. Surtout quand on ne ressent pas la fantaisie de jeter un pavé dans la mare en suggérant que tout de même, c'est un peu pourri sur les bords. Non, le (très) long-métrage de David Lean, vu en version restaurée avec ouverture musicale sur fond noir et entracte, est toujours aussi puissant, même découvert sur un écran de télévision et non en salle où l'expérience doit être extraordinaire (du moins si elle n'est pas celle que mon père a subie lors de sa sortie: tous les autres fauteuils étant pris, il a du s'asseoir au premier rang, très près de l'écran et a du garder la tête levée pendant plus de trois heures).

Le film commence par la fin, à la mort de Lawrence et son enterrement permet de découvrir un homme controversé, entre ceux qui voient en lui un héros et d'autres plus mesurés (et qui l'ont davantage côtoyé). Néanmoins, tous avouent ne pas le connaître vraiment et les scènes qui vont suivre vont dépeindre effectivement un homme difficile à saisir, audacieux, mégalomane mais régulièrement renvoyé brutalement à sa condition de simple mortel, amoureux du désert et de ses habitants mais déçu dans ses espérances. Dans un de ses tous premiers rôles au cinéma, Peter O'Toole entre par la grande porte avec une interprétation en nuances, capable de passer d'un comportement d'illuminé convaincu que rien ne peut résister à sa volonté à une sombre dépression. Il est bien entouré, notamment d'Alec Guinness (couvert de fond de teint), d'Anthony Quinn (avec une bonne grosse prothèse nasale) et d'Omar Sharif (tel qu'en lui-même) mais on notera aussi la présence de vétérans comme Claude Rains en émissaire britannique retors et Arthur Kennedy en journaliste américain chargé de populariser la légende. Cela contribue d'ailleurs à rendre le film intéressant car il a beaucoup fait pour rendre inoubliable la figure de Lawrence d'Arabie tout en offrant une réflexion sur sa vraie nature, au-delà des images d’Épinal.

Lawrence d'Arabie, c'est aussi évidemment le souffle de l'aventure épique, avec un désert magnifié comme jamais (l'a-t-on avant et après aussi bien filmé?) mais également le revers de la médaille: on ne cache pas la précarité de l'existence avec en particulier une séquence de sauvetage suicidaire et qui prendra un tour vain et amer un peu plus tard, les Merry et Pippin locaux vont prendre cher et la deuxième moitié évacue totalement l'émerveillement des débuts alors qu'on se perd en tractations et au détour du passage franchement osé pour l'époque bien qu'elliptique où Lawrence est fait prisonnier par les Turcs.

On n'oubliera pas non plus de citer, évidemment, la musique de Maurice Jarre et son thème inoubliable, tout en saluant le fait que David Lean est totalement capable de ne pas se reposer dessus et de ménager de longues plages de silence. Tout de même, rien que pour le plaisir des oreilles:

Lawrence d'Arabie n'a donc rien perdu de sa splendeur avec les ans et mérite d'être découvert et redécouvert, en dépit de la difficulté de se ménager le temps et les meilleures conditions possibles pour le goûter à sa plus juste valeur.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 12 Juillet 2020, 16:00bouillonnant dans le chaudron "Films".


Ingrédients :

  leodagane
leodagane
31-07-20
à 21:49

Tout à fait d'accord avec toi. J'ai revu ce film pendant le confinement, avec quelques doutes vite levés au cours du visionnage. Des acteurs formidables et le désert en personnage quasi principal. Oui c'est long, mais le temps passe quand même vite quand on se laisse emporter. Un film à ne pas rater.

  Zakath-Nath
Zakath-Nath
31-07-20
à 22:05

Re:

Le confinement était effectivement une bonne occasion de rattraper enfin les films de plus de trois heures qu'on ne peut jamais attaquer en soirée!