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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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La Horde sauvage
Après un coup qui tourne mal, Pike Bishop et quatre complices, vestige de sa bande, se réfugient au Mexique où pour se refaire ils promettent de fournir en armes le général Mapache. Mais entre la fourberie du général et les chasseurs de prime lancés à leur poursuite et conduits par Deke Thornton, ancien comparse de Bishop, cette mission pourrait bien n'être qu'un dernier tour de piste.

La Horde sauvage s'ouvre sur un massacre et se referme sur un massacre. Des fusillades où l'on peut observer à loisir l'effet de l'impact des balles sur la chair et où les femmes et les enfants ne sont pas épargnés (dans le cas de ces derniers, pas uniquement par la Grande Faucheuse mais aussi par le fait de les montrer aussi sadiques que les adultes). Entre ces deux scènes-choc, quelques rares moments d'accalmie s'intercalent au milieu d'autres passages où Bishop et ses complices se taillent un chemin à coup de colts vers une destination inéluctable.

Un an environ après Il était une fois dans l'Ouest d'un Sergio Leone à qui la critique de l'époque a reproché plus d'une fois sa violence, le film de Sam Peckinpah se montre nettement plus jusqu'au-boutiste, que ce soit dans la peinture des actes de personnages peu recommandables ou dans l'évocation de la fin du Far-West sauvage: symbolisée dans le western de Leone par l'avancement du chemin de fer, c'est ici un moyen de transport beaucoup plus moderne qui apparait, au point où techniquement on ne devrait même pas considérer La Horde sauvage comme un western. Cela ne fait que mieux ressortir à quel point les protagonistes sont des reliques du passé, des anachronismes ambulants complètement largués mais qui vont néanmoins s'offrir un dernier baroud d'honneur.

Les rescapés de la Horde sauvage n'offrent pas des spécimens d'humanité très reluisants: Bishop abandonne à plusieurs reprises des complices qui risqueraient de le ralentir (Crazy Lee laissé en arrière dès le départ, Buck achevé avant même qu'il ait eu le temps de finir de formuler sa requête, son passif avec Thornton...), les frères Gorch sont particulièrement bas du front, Angel ne peut admettre que sa fiancée ait pu volontairement l'abandonner pour Mapache... Malgré tout, le reste est tellement plus déprimant que l'on comprend la mélancolie de Thornton qui les traque mais au fond de lui préférerait chevaucher avec eux qu'avec ses hommes aussi bêtes que méchants.

Les acteurs servent admirablement des rôles souvent ingrats, avec un solide duo formé par William Holden et Ernest Borgnine, Robert Ryan impeccable en chasseur de prime malgré lui et une bonne brochette de seconds rôles (Strother Martin, Emilio Fernandez, Jaime Sanchez seul jeunot au milieu de ces vétérans et qui ne démérite pas...), le montage est sacrément innovant pour l'époque et seule la musique parait étrangement fade et peu marquante comparée au reste du spectacle.

Sans surprise donc, peu d'espoir au bout du périple à part celui de réussir sa sortie à défaut de sa vie, ou peut-être pour deux personnages qui se trouvent une cause à défendre (vers de nouvelles désillusions?). Le film est éprouvant pas seulement du fait de sa violence mais de son manque de romantisme, qui tourne le dos non seulement aux héros propres sur eux mais aussi aux duels beaux comme l'Antique et savamment chorégraphiés, fussent-ils entre gredins. Inconfortable, donc mais c'est aussi ce qui a contribué à le rendre mythique.
potion préparée par Zakath Nath, le Jeudi 3 Octobre 2019, 22:06bouillonnant dans le chaudron "Films".