Chytrine continue d'envoyer ses armées à la conquête des nations voisines tout en cherchant à compléter la couronne qui lui donnera les pleins pouvoirs. Face à elle, Will peut compter sur ses nouveaux camarades pour l'aider à se montrer à la hauteur du statut d'Élu qu'on lui a collé sur le dos, mais doit aussi se méfier des menées politiques des souverains de différents bords.

Michael A. Stackpole poursuit dans le deuxième volet de sa trilogie dans la veine classique du premier: prophétie, élu, objet magique, on est décidément en terrain très connu et les péripéties elles-mêmes, sans qu'on les voit venir à des kilomètres, offrent peu de surprises. De plus, s'il est plaisant de voir Will évoluer et se montrer moins hostile et égoïste, son parcours est rapide et ses discours et prises de positions d'une grande sagesse sont parfois trop artificiels. Il a intérêt à apprendre et se montrer avisé, et il est heureux de ne pas le voir faire du surplace, mais on va un peu vite en besogne.

En revanche, Kerrigan continue de tirer son épingle du jeu en mage surdoué mais élevé à l'écart du monde et qui s'adapte finalement bien à la dureté environnante. D'ailleurs, certains personnages secondaires sont de plaisantes surprises comme le fils de Scrainwood (on n'en dira pas autant de ce dernier) ou le demi-frère de Will qui auraient pu tenir le rôle de rivaux agaçants mais n'en font rien. Du côté des méchants, on complique un peu les choses avec Isaura, la fille de Chytrine loyale envers sa mère mais dont on sent qu'elle n'est pas maléfique et qui pourrait tenir un rôle pivot dans la conclusion.

À défaut d'être inoubliable et fondamentalement originale, La Guerre de la Couronne est donc pour l'instant une lecture distrayante et plutôt solide.