Le quotidien paisible de la petite ville de Dreamthorp est perturbé par une série d'accidents et de meurtres aussi violents qu'inexplicables. Tom, sculpteur récemment veuf, Laura, venue chercher le calme après avoir échappé à un tueur en série et Charlie, retraité amateur de jazz, commencent à envisager une explication surnaturelle à ces évènements.

Encore un achat un peu à l'aveugle au sein de la défunte collection Pocket Terreur. Le nom de Chet Williamson ne m'évoquait rien bien que la quatrième de couverture le présente comme "l'un des auteurs les plus doués de la nouvelle génération" (toutes les quatrièmes de couverture de la collection présentaient tous les auteurs ainsi, en fait, ou peu s'en faut).

D'un côté, une petite ville sans histoire construite sur le site d'un massacre qui aura des répercussions à des siècles de distance après qu'on ait dérangé une statuette amérindienne. De l'autre, un tueur en série avide de vengeance qui trace une route sanglante pour rejoindre l'héroïne. Pendant un bon moment, on peut se demander si l'intrigue secondaire est vraiment utile, on découvrira qu'elle n'est pas sans rapport avec l'intrigue principale. Il y a un lien, que l'on peut d'ailleurs trouver douteux. Les origines de la malédiction ne pourraient pas être moins originales, la manière d'opérer et le pourquoi le sont déjà davantage mais les personnages principaux, une fois qu'ils envisagent la réalité d'une raison surnaturelle aux morts, se montrent bien peu réactifs sur un point. Tom n'est d'ailleurs jamais vraiment sympathique, Laura est plus intéressante même si on reste finalement bien dans les clous alors qu'une héroïne lesbienne pour un roman des années 80/90 aurait été marquant (au moins l'auteur ne botte pas complètement en touche pour "rassurer" le lecteur) et finalement, Charlie Lewis est le personnage le plus avisé, le plus actif et le plus drôle, et forcément on aurait espéré une autre sortie pour lui.

Dreamthorp n'est pas Derry et malgré un certain potentiel, Williamson n'arrive pas à la faire exister totalement, l'atmosphère étrange qui arrive par moment à affleurer ne s'installe jamais durablement. Pour le reste, on a notre content de morts sanguinolentes qui arrivent parfois de manière inattendue, avec un ennemi redoutable (je ne parle pas du tueur) mais une fois le roman refermé,c'est l'insatisfaction qui domine.