Estienne Caron et ses frères et sœurs quittent la campagne lorraine pour Paris à la mort de leur père. Dans la capitale, le jeune Louis XIV, dont l'autorité est menacée par la Fronde, se voit présenter une mystérieuse sphère dont les propriétés vont changer le cours de l'Histoire.

J'avais beaucoup apprécié Le Tempestaire de Johan Heliot (moins le quatrième tome il est vrai), une tétralogie classée en jeunesse. Ce premier tome de Grand Siècle est publié chez Mnemos, a priori à destination d'un public adulte mais pour l'instant je n'ai pas vu une grande différence au niveau du style et du contenu pour penser que le texte ne pourrait pas s'adresser aussi bien à des adolescents. Cela ne signifie pas que des lecteurs plus âgés ne peuvent pas y trouver leur compte, au contraire, j'ai passé un bon moment avec cette uchronie se déroulant sous le règne de Louis XIV.

La plume de Heliot est à la fois fluide et recherchée (même si justement on pourrait lui reprocher de l'être trop, avec Marie par exemple qui à dix ans parle comme une adulte avec un langage soutenu) et il nous plonge aisément dans un XVIIe siècle où un corps extra-terrestre va bousculer l'Histoire telle qu'on la connait. On n'est pas sans penser à L'âge de la déraison, d'ailleurs. On croise à peu près toutes les figures de l'époque: Louis XIV et Monsieur évidemment, mais aussi Mazarin, Blaise Pascal, le Masque de Fer, Cyrano, La Reynie... tandis que les membres de la famille Caron se retrouvent mêlés aux événements chacun à leur manière et en sont déjà bien éprouvés.

Cependant, le livre souffre d'un des problème trop fréquent dans les premiers tomes: il sent vraiment trop l'introduction, arrivé à la fin du volume on a le sentiment qu'on a surtout mis les pions en place mais que la partie n'a pas vraiment commencée. À voir comment elle va tourner dans les suites, donc.