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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Insidious: The Red Door
Neuf ans après les événements traumatisants qui ont frappé la famille Lambert, Dalton entre à l'université pour étudier les Beaux-Arts. Il entretient des rapports tendus avec son père qui pour sa part souffre d'absences et de problèmes de mémoire. Alors que Dalton se découvre des capacités de projection astrale, tous deux vont devoir se souvenir du passé pour survivre au danger qui les menace de nouveaux.

De l'association entre Blumhouse et James Wan, je préfère nettement, avec le recul, Insidious à Conjuring. Probablement parce que le premier ne s'appuie pas sur le sensationnaliste "tiré d'une histoire vraie", qu'il n'y a pas le couple Warren qui m'insupporte et parce que le Lointain permet des possibilités narratives et visuelles absentes dans la deuxième franchise. Parce qu'il s'agit bien désormais de franchises, Conjuring allant de suites en spin-off tandis qu'Insidious est allé en avant et en arrière en fonction des séquelles et des préquelles. Ce cinquième opus est censé refermer pour de bon la porte rouge derrière laquelle se terre un démon maléfique avide de faire prisonnier Dalton. Ce dernier et son père ayant été hypnotisés à la fin du deuxième film, ils ne sont pas conscients du danger qui les guette, et c'est reparti pour un tour.

Un tour qui ne s'imposait pas puisque la solution proposée dans le deuxième volet apparait évidemment comme insuffisante, pour ne pas dire nocive, et il faudra en plus une bonne partie du film pour que les héros recollent les morceaux (ce qui est pratique si les souvenirs des deux premiers Insidious sont lointains ou si l'on débarque, moins si on connait l'essentiel) pendant que le quart d'heure final sera vite expédié avant une petite fin lénifiante. Il s'agit en effet là d'assister à une belle réconciliation familiale et s'il n'était pas mauvais en soi d'explorer les traumatismes et les non-dits plutôt que de se reposer sur l'hypnose pour avoir un happy-end, cette partie est traitée de manière niaise et à trop s'attarder sur les rapports entre Dalton et Josh, on met du temps à donner au spectateur ce qu'il attend: du frisson.

Pour son premier passage derrière la caméra, Patrick Wilson s'appuie sur des effets éprouvés dans les précédents films. Cela offre quelques petits sursauts mais tout est trop téléphoné et inoffensif pour vraiment trembler même si certaines séquences montrent quelques germes d'idées intéressantes comme celle de l'IRM qui parvient à être oppressante ou celle du memory durant laquelle Josh est inconscient de la silhouette qui s'avance vers lui. Demeure le fait qu'au bout d'un moment, les ficelles sont connues: on sait quand ce sera une simple fausse alerte, quand une apparition va montrer son visage ravagé, quand elle va s'escamoter pour mieux revenir de l'autre côté... À la longue cela tient plus du spectacle de Guignol que du film d'épouvante. Quant au Lointain, lieu qui pourrait être riche en possibilité, on n'en fait rien de plus qu'avant: un endroit brumeux et l'antre plus colorée du Démon déjà entraperçue dans le premier film, rien d'inventif et une bonne sensation de gâchis en émerge, d'autant que les règles changent au gré des besoins.

Les acteurs font de leur mieux mais n'ont pas grand chose à défendre. Patrick Wilson lasse en père largué et tristounet, Ty Simpkins a bien grandi et fait le job en Dalton sans se distinguer et seule Sinclair Daniel s'en sort un peu mieux que le reste en coturne fofolle sans être trop lourde. On a droit à des petits caméos de Specs, Tucker et Elise parce que leur présence est obligatoire dans un Insidious apparemment et les personnages secondaires sont caricaturaux à souhait comme le membre de la Fraternité étudiante (y-a-t-il une fiction qui les représente de manière positive et si ce qu'on en voit ici est fidèle à la réalité, comment cela peut-il attirer encore des gens?) ou la prof d'art plastique intransigeante.

Alors qu'Insidious revisitait habilement le film de possession et de maison hantée, voilà donc une énième suite dispensable, qui se contente de recycler sans génie les scènes habituelles sans jamais exploiter ce qu'il y a de plus intéressant, les possibilités offertes par le Lointain.
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 17 Juillet 2023, 17:24bouillonnant dans le chaudron "Films".