Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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How I Met Your Mother
En 2030, Ted Mosby commence à raconter à ses deux enfants comment il a rencontré leur mère. Tout débute 25 ans plus tôt, quand son meilleur ami Marshall Eriksen s'apprête à demander à sa petite amie Lily de l'épouser. Alors que Ted se demande quand lui-même trouvera la femme idéale, il rencontre Robin dans le bar que lui et son ami Barney fréquentent.

Si j'avais, comme pour The Big Bang Theory, écrit un article sur cette série après en avoir vu trois saisons, ce que j'en aurais dit aurait été très élogieux: certes, le groupe d'amis jeunes trentenaires se donnant rendez-vous dans un bar pour discuter entre deux aventures comico-sentimentales n'a rien d'original, le sacro-saint Friends faisant office de référence, et les jeux de narration aux dépends d'un déroulement linéaire ne sont pas nouveaux dans le domaine de la sitcom, je pense à Coupling qui s'amusait beaucoup à cela, par exemple. Point intéressant, cependant, ici, dès le premier épisode, on tendait vers un but précis, la rencontre entre Ted et la mère (on pouvait d'ailleurs au départ supposer qu'on s'arrêterait à la rencontre, après tout, le titre n'en promet pas plus). Ce n'était pas le seul intérêt de la série qui présentait un groupe classique mais bien campé et attachant, avec le perso complètement délirant quasiment obligatoire, ici le désormais célèbre Barney Stinson. La nature du récit permettait des flash-backs et des flash-forwards, avec du teasing parfois assez délicieux et qui ne décevait pas (la fameuse chèvre) et les débuts de certains running-gag comme le slap-bet faisaient mouche.

Et puis, patatras. Il est parfois difficile de pointer quand une série se casse la figure car c'est souvent progressif et la tolérance d'un spectateur à l'autre varie. Pour certains la série s’essoufflait dès la saison 3 ou 4, pour d'autres seules les trois dernières saisons tiraient à la ligne, pour certains encore, la série avait plus ou moins réussi à se reprendre sur la fin après un coup de mou. Quant à d'autres, tout va plutôt bien jusqu'au "worst final ever" du moment. Dans mon cas, je peux le dire précisément. Jusqu'au final de la saison 4, c'est très drôle, après c'est de la merde en bâtons avec de temps en temps une idée sympa, quelques épisodes, un personnage amusant (comme le Capitaine). Pourquoi tout à coup, cela ne fonctionnait plus? Bien sûr, la série a été étirée au-delà du raisonnable et cela explique en partie mon dégoût pour celle-ci, mais au moment de la saison 5, je ne pouvais pas encore lui reprocher vraiment cela. Simplement, pour commencer, les personnages étaient pour la plupart devenus des caricatures imbuvables d'eux-mêmes, la première à succomber étant Lily: elle montrait déjà une tendance à régenter la vie des autres mais c'était toujours amené de façon à ce que l'ont trouve cela drôle, à partir de la saison 5, c'est juste insupportable. Les interprètes sont tous plus ou moins en roue libre à partir de là, semblant en rajouter pour cacher la faible portée des gags et la conduite de leurs personnages parfois juste imbuvable. Alyson Hannigan souffre le plus de cela (enfin, souffre... C'est plutôt elle qui m'a faite souffrir), mais Neil Patrick Harris fait parfois de la peine, enfermé dans un personnage sur lequel on va le plus miser du fait de son caractère délirant. Ce sentiment que la série commençait à filer du mauvais coton a culminé dans un épisode où Ted Mosby, après s'être fait interrompre par ses petits camarades chaque fois qu'il tentait d'avoir une conversation un peu au-dessus du niveau de la mer, se retrouvait à un raout quelconque de la haute société où il se sentait à sa place pour que ses amis débarquent et se comportent comme des gros porcs. Après qu'ils aient été fichus dehors, Ted réalise que les rejoindre regarder du catch c'est finalement bien mieux que de réciter Dante dans le texte. Non seulement associer culture et snobisme est déjà assez déplaisant, mais les personnages étaient complètement incohérents (Lily, cordon-bleu, complètement dégoûtée par quelque chose d'aussi raffiné qu'un amuse-gueule... Barney, capable d'inventer tous les stratagèmes possibles pour emballer, désemparé devant une femme hautaine...). J'ai néanmoins continué, au départ en espérant voir les scénaristes se reprendre, ensuite parce qu'à partir du moment où j'avais fait plus de la moitié du trajet, autant aller jusqu'au bout et avoir le fin mot de l'histoire.

Malheureusement, le niveau n'a pas été remonté, sauf occasionnellement, et la série, qui aurait pu s'achever en 5 ou 6 saisons (si on avait enchaîné le final de la saison 4 vers une conclusion en une ou deux saisons, cela aurait très bien pu se passer) est artificiellement étirée. Après avoir fait rompre Robin et Barney, on prendra des tours et des détours pour les remettre ensemble, sacrifiant au passage leurs petit(e)s amie(e)s du moment: pauvre Quinn, qui permet à Barney d'évoluer beaucoup avant de se faire virer comme une malpropre pour que Robin en récolte les fruits (enfin ça... je n'en dis pas plus). Pauvre Nick, annoncé en fin de saison 6 comme quelqu'un qui aura un rôle à jouer dans la vie de Robin et qui ne sera finalement qu'un petit copain de plus, sans trait particulier... jusqu'à ce qu'il faille une raison pour le faire gicler de la série, et on découvrira donc tout à coup qu'il est d'une bêtise insondable. Du côté de Ted, avant sa rencontre avec la mère, c'est d'ailleurs la même chose, la pauvre Victoria aurait mieux fait de ne jamais revenir. Alors, me dira-t-on, ce qui importe n'est pas la destination mais le voyage, seulement quand on fait le tour du pâté de maison pendant plusieurs années, au bout d'un moment, le voyage n'a plus aucun charme et est surtout agaçant, comme les épisodes voyant Ted vouloir revenir avec Robin pour expliquer en fin d'épisodes pourquoi ce n'est pas une bonne idée (enfin ça... je n'en dis pas plus).

Arrive enfin la dernière saison et la fameuse mère. L'actrice est bien choisie, et va tirer vers le haut son personnage. Enfin, son personnage. Le problème, c'est que ce n'est pas un personnage, c'est le double féminin de Ted, qui a exactement les mêmes goûts, qui s'accorde parfaitement avec lui, mais en plus un double génial qui va aider chacun des amis de Ted à un moment clé. Pas la peine donc de perdre du temps à expliquer comment Ted et elle peuvent tomber amoureux. Le fait que la mère n'était qu'un prétexte n'a jamais été aussi flagrant. Le final a fait des déçus, certains fans se sont même sentis trahis par la conclusion, mais personnellement, je ne vois pas comment un mauvais final peut surprendre quand la série est mauvaise depuis des années. Comment peut-on reprocher aux scénaristes de se foutre de la gueule du spectateur pour les cinq dernières minutes (allez, les quarante dernières) quand cela fait des années qu'ils le font? Le dernier épisode a au moins le mérite de la cohérence. Le problème n'est d'ailleurs pas une question de couples: les querelles de shipping me cassent les sabots et cette fin, en elle-même, en vaut une autre, le raisonnement qui y conduit n'a rien d'absurde. Mais elle vient après trop de détours, après trop de développements laborieux jetés à la poubelle sans remords parce qu'il le faut bien. La même fin au bout de cinq ou six saisons maximum aurait pu marcher. Là, elle ne fait finalement qu'entériner le fait que la série a trop tiré sur la corde.

How I Met Your Mother, de sitcom sympathique et fraîche qui utilisait bien son parti-pris, est donc devenu un exemple-type de ce qui se passe quand on rajoute des saisons pour capitaliser sur une audience acquise plutôt que parce qu'on a quelque chose à raconter.
potion préparée par Zakath Nath, le Mercredi 2 Avril 2014, 17:54bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".