Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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House of the Dragon, saison 1 épisode 8: The Lord of the Tides
Corlys Velaryon, gravement blessé, est considéré comme mourant. Son frère Vaemond décide d'ignorer son souhait de voir son deuxième petit-fils, Lucerys, lui succéder et estime que le titre de Seigneur des Marées lui revient. Rhaenyra se rend à Port-Réal pour défendre la cause de son fils alors que Viserys, au plus mal, délègue ses responsabilités à Otto Hightower.

Six ans ont passé depuis l'épisode précédent, six ans pendant lesquels Rhaenyra et Daemon ont eu deux fils, Aegon et Viserys, et ont mis un troisième enfant en route mais où tout le monde campe sur ses positions. Viserys, rongé par la lèpre, laisse de plus en plus de responsabilités à sa Main et à son épouse. Le trublion du jour venu perturber cet équilibre précaire sera Vaemond, personnage secondaire et pour le peu qu'on a vu peu sympathique, qui en voulant mettre la main sur le trône de bois flotté, va provoquer une réunion de famille qui comme les précédentes va mal tourner. Pour lui, principalement. Aussi agaçant que soit le personnage et pas franchement malin pour s'emporter publiquement en dénonçant la bâtardise de ses "petits-neveux" (même Ned Stark s'y est pris avec plus de subtilité), il ne fait finalement que dire la vérité et si l'on tient compte que les liens du sang sont ceux censés garantir la légitimité, alors il est dans son bon droit. Tout l'intérêt de la série tient cependant dans le fait que tous les personnages ont des raisons de s'estimer dans leur bon droit, injustement traités et lésés et toutes ces susceptibilités n'ont pas encore déclenché une guerre mais seulement parce que Viserys, aussi faible soit-il comme figure d'autorité et désormais physiquement et mentalement, reste une figure fédératrice.

Or, Viserys est proche de la fin, défiguré et ensuqué par le lait de pavot mais il s'offre un dernier baroud d'honneur et pas des moindres. Cela permet à Paddy Considine de briller une dernière fois dans le rôle de ce souverain pathétique qui ne doit la prospérité de son règne qu'à celui qui l'a précédé mais fait de son mieux pour maintenir une cohésion que ses propres décisions ont mise en péril et qui ne peut lui survivre. Dernier protecteur de sa fille Rhaenyra, il va soutenir sa cause avant de demander une dernière réunion de famille où tout le monde, par égard pour lui, va jouer le jeu. Deux scènes particulièrement émouvantes, notamment dans l'attitude de l'habituellement cynique Daemon mais le spectateur n'est pas dupe. Même la réconciliation entre Alicent et Rhaenyra, qui semble pourtant sincère sur le moment, ne peut durer. L'opposition est trop forte entre les fils de la seconde, normaux selon les critères de Westeros, et ceux d'Alicent, qui semblent porter les tares des diverses des Targaryen bien qu'ils ne soient techniquement pas plus consanguins.

Aegon est un bon à rien qui viole les servantes et sa mère ne se fait pas d'illusion sur sa nature, Aemond, comme son nom l'indique, est un reflet de Daemon et tout aussi trollesque et provocateur désormais (Ewan Mitchell s'en donne à cœur joie dans le rôle), Helaena est gentille comme tout mais perchée et beaucoup trop sensible pour ce monde (dont elle n'a encore rien vu. Blood et Cheese les enfants). À côté, Jacaerys et Lucerys paraissent bien lisses, hélas, pour vraiment passionner. Quoiqu'il en soit, on ressort la prophétie d'Aegon, élément d'intrigue qui me rendait dubitative en début de saison mais qui ici fait peut-être un peu plus sens. En effet, j'y voyais seulement un moyen de rendre Rhaenyra plus sympathique aux yeux des spectateurs en lui donnant une raison d'assurer le trône pour elle et ses descendants moins personnelle, puisqu'elle aurait le sauvetage du monde en ligne de mire. Ce qui me semblait un peu superflu. Ici, on a donc une confusion lorsque Alicent interprète mal les paroles de son époux mourant.

Cela relance peut-être artificiellement la machine après avoir laissé entrevoir un espoir de réconciliation qui n'aurait pu se maintenir vu le caractère intenable des jeunes Targaryens. Néanmoins, une Alicent persuadée que son mari a désigné son fils Aegon comme successeur sur son lit de mort devient moins purement ambitieuse même si l'on sait qu'elle fait fausse route. Comme l'équipe de scénaristes a plus de sympathie pour le parti des Noirs que des Verts, cela rétablit un peu la balance et une opposition qui sans cela aurait pu être trop caricaturale.

Malgré un tempo calme et une durée de presque 1h10, cet épisode qui à l'exception d'une saillie gorasse montre le calme qui précède la tempête file comme un rêve et se révèle particulièrement poignant. La semaine prochaine, l'épisode 9. On sait ce que ça donne, les épisodes 9.
potion préparée par Zakath Nath, le Mardi 11 Octobre 2022, 14:48bouillonnant dans le chaudron "Le Trône de Fer".