Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Happy Valley, saison 3
Catherine Cawood est à quelques jours de la retraite quand la découverte d'un cadavre ravive une affaire concernant Tommy Lee Royce, toujours incarcéré. Son petit-fils Ryan, de son côté, s'attire régulièrement les foudres de son professeur de sport dont la femme se fournit illégalement en pilules auprès de Faisal Bhatti, le pharmacien local.

On était sans nouvelle de Catherine Cawood et de son entourage depuis 2016 et c'est peu de dire que l'on n'attendait plus son retour. La saison 2 laissait certes des portes ouvertes, notamment sur l'évolution possible de Ryan mais se concluait néanmoins de manière satisfaisante si une saison 3 ne voyait jamais le jour. Elle existe désormais et malgré les années passées et un rapide récapitulatif en début de premier épisode qui n'est pas du luxe, on a l'impression de n'avoir quitté Catherine qu'hier. Pourtant, le temps qui passe a été pris en compte, ne serait-ce que parce que Ryan, toujours joué par Rhys Connah, est désormais un adolescent remuant qui va devoir réellement faire face à qui est son père et ce qu'il a fait pour se retrouver en prison. Tommy Lee Royce est toujours égal à lui-même, dangereux et convaincu qu'on se ligue contre lui mais Catherine va découvrir à ses dépends qu'on ne peut être trahi que par ceux dont on est le plus proche.

La troisième saison renoue avec l'ambiance triste de la série, où les problèmes personnels des Cawood se greffent à diverses intrigues reliées entre elles de manière ténue. Le gros morceau concerne évidemment Tommy Lee Royce mais l'histoire liée au trafic de drogue mêle à la fois l'épouse d'un professeur de Ryan et un pharmacien travaillant malgré lui pour la mafia locale qui a ses propres plans vis-à-vis de Tommy Lee. Ces liens peuvent paraître bien pratiques et artificiels mais puisque l'on se trouve dans une petite ville du Yorkshire et non dans une grosse métropole, on peut supposer que tout ce qui relève du crime organisé mène à une même bande. Si l'intrigue "pharmacie" n'est pas moins prenante et horrifiante que le reste, on peut toutefois regretter qu'après une mise en place soigneuse sa conclusion soit livrée en deux coups de cuillère à pot dans les cinq dernières minutes à travers quelques répliques pour nous rassurer sur le fait que le crime ne paie pas. C'est un peu mince.

Heureusement, la série conserve toute sa force quand il est question de Catherine et de ses relations familiales. Ce personnage de policière ordinaire mais tenace et de grand-mère qui en prend plein la figure est toujours aussi touchant. On développe le personnage de Ryan, qui de jeune garçon en difficulté s'est transformé en adolescent bouillonnant et on s'inquiète plus que jamais à son sujet, d'autant que l'on peut se demander si les bonnes intentions de sa grande-tante et du compagnon de celle-ci sont toujours bien avisées. Comme s'il n'avait pas suffisamment de problèmes, son coach l'a dans le collimateur et n'a pas la conscience très nette. Heureusement, une autre des forces de la série tient aux zones d'éclaircies qu'elle apporte malgré un contexte toujours déprimant, évitant de sombrer dans le misérabilisme total qui menace (essayez de faire un résumé de la situation en début de la première saison sans la trouver caricaturale tellement elle multiplie les éléments de sinistrose, et pourtant, en regardant le résultat, ça ne semble jamais excessif).

Le scénario de Sally Wainwright, aussi poignant soit-il et ne loupant pas les scènes attendues comme une dernière confrontation entre Catherine et Royce, n'émouvrait pas autant s'il n'était pas servi par un casting impeccable. Sarah Lancashire est naturellement la plus mémorable du lot dans le rôle de Catherine Cawood mais James Norton, bien loin de son pasteur de Grantchester ou du Prince André de Guerre et Paix est toujours inquiétant dans le rôle de Tommy Lee Royce, dont les rares moments où l'on pourrait avoir de l'empathie pour lui sont vite étouffés. Rhys Connah se tire avec les honneurs de son rôle d'adolescent tourmenté. Il est toujours difficile, quand on engage un jeune acteur, de savoir s'il tiendra sur la longueur et remplira des exigences qui peuvent évoluer avec les années mais c'est le cas ici. Parmi les nouveaux venus de la saison, on reconnaîtra Mark Stanley, Grenn dans Game of Thrones, dans la peau d'un personnage particulièrement antipathique.

Happy Valley réussit brillamment son retour et sa conclusion. De ce qui pourrait n'être qu'une suite de scènes déprimantes, Sally Wainright tire un drame d'une grande humanité menée par ce qui est peut-être une des plus belles héroïnes de la télévision de ces dernières années.
potion préparée par Zakath Nath, le Jeudi 9 Février 2023, 18:33bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".