Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Happy Valley saison 1
Catherine Cawood, sergent de police quinquagénaire, travaille dans une petite ville du nord de l'Angleterre. Elle partage son quotidien entre son boulot, qui consiste en grande partie à traquer des petits dealers et raisonner des junkies, et sa famille, amputée de sa fille qui s'est donnée la mort huit ans auparavant. De son côté, Kevin, petit comptable dont les espoirs d'obtenir une augmentation afin de payer les études de sa filles ont été déçus, voit une occasion de gagner la somme d'argent dont il a besoin.

Ah, l'Angleterre, sa campagne verdoyante, ses vieilles rues si pittoresques, lieux d'innombrables crimes. Si la littérature et la télévision britannique ont largement exploité ces décors, le ton varie heureusement: comment ne pas penser à Inspecteur Barnaby et son Midsommer dont l'apparence paisible cache le plus haut taux d'homicides volontaires d'Europe, ce qui n'empêche pas la série d'avoir un indéniable côté rassurant: le schéma est connu, le coupable toujours confondu et le héros rentre à l'heure pour dîner. Un bon délassement de fin de semaine mais de temps en temps, un petit électrochoc n'est pas malvenu. Avec Happy Valley on découvre un univers bien moins pimpant, avec une flic compétente et énergique mais fatiguée qui se débat dans des quartiers gangrénés par la drogue pour ensuite faire face à une situation familiale difficile.

Un autre personnage va presque sans y réfléchir mettre le feu au poudre: Kevin, le comptable s'estimant injustement traité par son patron, convainc à la suite d'un hasard malencontreux des petits malfrats d'enlever la fille dudit patron: un plan lancé à la va-vite, une motivation qui pourrait même paraître noble (payer la meilleure éducation possible à ses enfants) mais on sait que cette idée folle ne pourra avoir que des conséquences néfastes. On ne devine même pas à quel point. Sur ce thème, on aurait pu adopter le même ton que Fargo mais ici, rien ne prête à rire. Le quotidien des personnages est sinistre, et si James Norton campe un antagoniste des plus terrifiants en voyou dangereux qui va donner un tour très personnel à l'enquête de Catherine, il n'est que la figure la plus remarquable d'une galerie de portraits bien sombres de l'humanité. En effet, si son manque de remords devant ses actions choquantes est terrifiant, la façon dont Kevin esquive systématiquement ses responsabilités et tente jusqu'au bout de charger les autres font perdre la dose de sympathique que l'on pouvait éprouver à son égard au début. La scénariste Sally Wainwright ne craint pas de montrer la femme de Kevin, qui aurait pu être cantonnée au rôle de pauvre handicapée inconsciente du rôle de son mari dans le drame, se montrer pragmatique concernant l'argent de la rançon. une fois le premier moment d'horreur passé.

Au milieu de toute cette noirceur, c'est finalement la famille Cawood, malgré toutes les tensions et les non-dits en son sein, tournant principalement autour de la simple existence du petit fils de Catherine, qui dans les tous derniers instants fait office d'îlot rassurant. C'est dire si l'optimisme n'est pas le trait principal de cette première saison, qui peut se prendre comme une mini-série mais à qui la BBC a donné son feu vert pour une suite.
potion préparée par Zakath Nath, le Mardi 5 Mai 2015, 14:31bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".