Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Gotham Central

Terry Pratchett dédiait Au Guet! à "la Garde du Palais, le Guet ou la Patrouille. Quel que soit le nom qu'on leur donne, leur fonction dans toute oeuvre d'aventures fantastiques reste la même: vers le chapitre trois (ou dix minutes après le début du film) ils font irruption dans la pièce, attaquent le héros un par un et se font massacrer. Jamais on ne leur demande s'ils en avaient envie". Si Gotham Central n'est pas, contrairement aux Annales du Disque-Monde, une série de fantasy humoristique, elle pourrait de la même façon être dédiée à ces flics qui dans les histoires de super-héros, ne servent que de cibles anonymes aux super-vilains et criminels en tout genre, ou d'obstacle au héros, sans qu'on se penche sur leur sort peu enviable et savoir qui ils sont vraiment.

Scénarisée par Greg Rucka et Ed Brubacker, cette série qui n'a malheureusement duré que 40 épisodes, à cause de ventes insuffisantes, suit donc les membres de la Brigade Criminelle de Gotham City, ville protégée par Batman. On voit le quotidien des policiers, le travail qu'ils abattent quand la chauve-souris n'est pas disponible ou qu'ils pensent pouvoir se débrouiller seuls. Et on se rend compte qu'il n'est pas toujours facile de cohabiter avec un super-héros, on en vient même à comprendre que certains flics ne puissent vraiment pas l'encadrer.

Le ton de la série rappelle les meilleures séries policières américaines, et la plupart des histoires sont servies par le dessin de Michael Lark, à quelques exceptions (le changement de dessinateurs n'est gênant que dans une histoire). Si on se perd un peu durant le premier épisode entre tous les personnages, on s'habitue vite et on s'y attache (ah, les échanges entre Davies et Crowe!). Batman apparait assez peu dans les histoires, juste un minimum pour qu'on n'ait pas l'impression qu'il est inutile à la ville, par contre il est rare qu'un épisode se passe sans qu'un méchant connu ait un rôle plus ou moins important. En France, la série a d'abord était publiée chez Semic puis Panini Comics.

Le premier album contient deux histoires. Dans l'exercice de ses fontions met en scène l'inspecteur Driver, qui voit son équipier se faire massacrer par Mr Freeze alors qu'ils enquêtaient sur un enlèvement. Driver demande alors que le Bat-Signal ne soit pas activé, il veut que les flics règlent l'affaire par eux-mêmes. Le mobile reprend l'enquête sur l'enlèvement mentionné dans le premier épisode. La traduction de Racunica semble très bonne, en tout cas les dialogues sonnent vraiment de façon naturelle.

Le deuxième volume contient également deux histoires. La plus longue, Pour moitié, a pour héroïne l'inspecteur Renée Montoya, harcelée par un violeur qu'elle a arrêtée et qui a ensuite était relâchée. Sa vie privée est dévoilée, et peu de temps après, Lipari est retrouvé mort et Montoya accusée du meurtre. C'est une des meilleures histoires de la série qui a reçue plusieurs récompenses (les liens que Montoya et Double-Face ont tissé dans No Man's Land ont leur importance mais on peut apprécier l'épisode sans avoir tout suivi). Rêveries et tristes réalités est une petite histoire sympathique mettant en scène Stacy, standardiste de la Brigade Criminelle, chargée d'activer le Bat-Signal.

Pris pour Cible est le premier volume publié chez Panini Comics d'où la mention volume 1 alors qu'il ne marque pas le début de la série. Il ne comporte qu'une seule histoire, mettant en scène un Joker qui fait des siennes alors que les courses de Noël battent leur plein. C'est également une très bonne histoire, qui aussi bien que Dans l'exercice de ses fonctions montre à quel point il est dur de n'être considéré que comme des pions ou des larbins dans la lutte entre Batman et sa Nemesis. Certains petits passages peuvent rappeler The Dark Knight (interrogatoire musclé du Joker que ça n'empêche pas de rire, sa provoc' pour s'évader...). La traduction est désormais signée Khaled Tadil, et il n'y a pas de baisse de qualité notable.

Encore deux histoires dans ce volume: La vie est faite de déceptions, où la brigade enquête sur des empoisonnements tout en pansant ses blessures après le passage du Joker dans leurs locaux, est une bonne histoire, mais le dessin de Greg Scott est en-deça de ceux des autres. La deuxième histoire, Affaire non classée est excellente et a un petit côté Cold Case. On y croise de plus Harvey Bullock, ainsi que le Pingouin et le Chapelier Fou.

Plutôt que de continuer d'éditer l'intégrale de la série par groupes de deux épisodes, Panini Comics a récemment décidé de sortir un big book renfermant tous ceux qui restaient. Passé le contentement d'avoir tout d'un coup tout de suite, il faut malheureusement souligner des éléments qui gâchent la fête: la qualité du papier est loin d'être la même que pour les précédents livres. Ce volume ne comporte pas trois épisodes (équivalents à deux histoires) qui n'étaient pas non plus dans les intégrales américaines. Quelques coquilles et incohérences sont présentes, et si Tadil assure toujours à la traduction, les jurons sont ici cryptés, ce qui n'étaient pas le cas avant (alors que contrairement aux autres, ce volume affiche une mention "pour lecteurs avertis"!) et souvent en dépit du bon sens: on a des "putain de m****!" "Bordel de m****!" ou des "p***** de merde"! Va comprendre la logique...

Mais parlons plutôt des six histoires. Dans Corrigan, le coéquipier de Montoya, Crispus Allen, a des ennuis, accusé d'avoir tiré sur un petit malfrat alors qu'il avait normalement atteint l'Araignée Noire pour défendre Montoya. Malheureusement, la balle pouvant le blanchir a été vendue sur internet par Corrigan, un flic ripoux qui se fait du blé en refourguant des pièces à conviction. Corrigan est le premier épisode à traiter de la corruption, même si on en parlait déjà auparavant. Connaissant la police de Gotham, ce n'est pas trop tôt! En tout cas, cet épisode à son importance pour la suite.

Extinction montre encore une fois les rapports difficiles entre Batman et la police, puisqu'il parle de la décision du commisaire Akins d'en finir avec le Bat-Signal après qu'une intervention de Batman ait coûté la vie à énormément de flics et un jeune civil.

Flics de Keystone parle d'un policier victime d'une experience de Dr Alchimie, un méchant de Flash, emprisonné à Keystone au moment des faits. Les membres de la brigade criminelle décide de transférer le docteur à Gotham pour qu'il soigne leur collègue, sans réaliser qu'ils font son jeu. Malgré un choix de traduction gênant qui fait que je me suis demandée pourquoi Alchimie appelait Montoya "Inspecteur Dyke" avant d'apprendre que dyke veut dire gouine en anglais (au moins j'aurais enrichi mon vocabulaire...) c'est une très bonne histoire, avec un aspect fantastique plus présent dû à la nature de l'ennemi.

Dead Robin: le cadavre d'un jeune garçon habillé en Robin est découvert, et les journalistes sont vite mis au courant sans qu'on sache qui leur a refilé des photos des scènes du crime. Bientôt, un nouveau cadavre de Robin est découvert, et on se pose bien des questions: est-ce que Batman utilise plusieurs Robin en même temps et ne serait-ce pas lui le coupable? Est-ce Corrigan qui vend aux journalistes les photos pour se faire de l'argent? Encore une histoire d'un très bon niveau.

Sunday Bloody Sunday: Gotham City semble être le centre d'un gros cataclysme annonçant la fin du monde, tout cela vu à travers les yeux de Crispus Allen. C'est sans doute l'épisode que j'aime le moins. Certes, c'est intéressant de un événement du point de vue d'un simple quidam plutôt que des super-héros type Captain Marvel, mais je l'ai trouvé un peu trop à part pour vraiment accrocher.

Corrigan II: dernier épisode de la série, qui revient sur les événements du début du volume. Allen décide de coincer définitivement Corrigan, alors que celui-ci semble désormais intouchable. La série se finit sur une note amère et dramatique, ce qui est à la fois très bien et un peu frustrant. Même si l'on sait qu'on recroisera la plupart des personnages dans d'autres séries DC (encore faut-il qu'elles me tentent) c'est un peu dommage qu'une série qui a su rester de très bonne qualité se soit arrêtée si tôt. C'était vraiment intéressant de se trouver au coeur de la police de Gotham et d'avoir son point de vue sur Batman (qui apparait souvent comme un vrai enfoiré, du coup).

potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 6 Octobre 2008, 16:12bouillonnant dans le chaudron "Manga/Bandes dessinées".