Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


mon compte twitter mon tumblr mon compte bétaséries



Les aventuriers de l'article perdu

Archive : tous les articles

Principaux grimoires

Inventaire des ingrédients

Ce qui mijote encore

Potion précédente-Potion suivante
Gilda
--> It's Noirvember!
Johnny Farrell, un joueur américain, est engagé par le dirigeant d'un casino, Ballin Mundson, pour l'assister. Mundson lui présente sa jeune épouse Gilda, que Johnny connait en réalité déjà très bien.

Même si l'on n'a pas vu ce film de Charles Vidor, il est probable qu'on ait au moins en tête l'image de Rita Hayworth en robe noire enlevant ses longs gants de soirée tout en chantant Put the Blame on Mame. Avant de parvenir à cette scène éminemment culte, qui arrive tardivement, on nous tricote un triangle amoureux tordu et une sombre histoire de cartel visant un monopole sur le tungstène.

On ne peut pas dire que le personnage principal, Johnny, ait quoi que ce soit de sympathique. Glenn Ford n'est pas un acteur que j'apprécie mais du coup il colle plutôt bien à ce protagoniste vulgaire et possessif. "Possessif", c'est d'ailleurs le premier mot qui vient pour qualifier son comportement vis-à-vis de Gilda, guère mieux servie avec son mari. Si au départ Gilda a tout de la femme fatale séductrice venue pour conduire les hommes à leur perte, elle devient malgré ses erreurs de jugement bien à plaindre tant on ne l'a laisse jamais respirer. De manière intéressante, Johnny semble par moment autant sinon plus préoccupé par l'idée de protéger son employeur et sauveur Mundson de la vilaine Gilda que vouloir Gilda pour lui tout seul, mais cette idée n'est pas suffisamment développée.

En parallèle de cette "histoire d'amour" que l'on ne souhaiterait pas à sa pire ennemie, on suit aussi une intrigue parallèle au sujet des affaires louches menées par Mundson, tout s'entremêlant finalement. Cela donne lieu aux interventions ponctuelles d'Obregon, un policier sardonique, qui avec le personnage d'oncle Pio apporte pas mal d'humour à froid au film, les deux bonshommes n'épargnant pas leur jugement vis-à-vis du personnage principal. George Macready est parfaitement inquiétant dans le rôle de Mundson tandis que Rita Hayworth crève l'écran à tous les instants.

Il est toutefois dommage qu'alors qu'on fait monter la sauce pour une tragédie qui parait inévitable, les dernières minutes débouchent sur un happy-end, ou une conclusion présentée comme telle, guère satisfaisante. À l'instar de La Rivière Rouge, on a l'impression que ce n'était pas ce qui était prévu au départ mais qu'on s'est ravisé en cours de route. Dommage, car on reste avec l'impression que Johnny n'a pas fait grand chose pour gagner cette fin heureuse, qui ne l'est pas tant que ça pour Gilda, même si ça devait le sembler à l'époque, et que l'on peut au moins se réjouir qu'elle ne finisse pas comme le faisaient trop souvent les personnages présentées comme des tentatrices.

Voilà qui ternit la bonne impression d'ensemble, car par ailleurs Gilda reste un film prenant, mais le rôle-titre aurait probablement mérité mieux.
potion préparée par Zakath Nath, le Mercredi 20 Novembre 2019, 10:13bouillonnant dans le chaudron "Films".