Pris en tenaille par les Sauvageons, la Garde de Nuit doit repousser un assaut comme elle n'en a pas vu depuis des siècles.

Tout comme l'avant-dernier épisode de la saison 2, The Watchers on the Wall abandonne une narration éclatée pour se concentrer sur un seul lieu et le déroulement d'une grande bataille. On retrouve d'ailleurs Neil Marshall à la mise en scène. J'avais quelque doute vis-à-vis de l'épisode car les scènes au Mur n'avaient pas jusque-là vraiment réussi à instaurer la tension précédent l'assaut inéluctable, seule la sous-intrigue avec les mutins étant parvenue à susciter un peu d'intérêt vis-à-vis de Jon cette saison. Heureusement, malgré quelques défauts, l'épisode arrive à mettre en place une tension palpable et offrir de beaux moments aux personnages.

On sent malheureusement les contraintes budgétaires, peut-être plus que lors de la bataille de la Nera. Peu de plans d'ensemble, par exemple, et si l'armée de Mance apparait comme conséquente, il n'y a pas grand monde pour se précipiter au pied du Mur. Heureusement, les assauts par petits groupes sont bien gérés même si l'éclairage intégralement à la torche ne rend pas toujours l'action très claire.

Un autre problème, c'est Jon Snow, ou plutôt Kit Harington. Cela fait un moment que je le vois comme le maillon faible du casting alors qu'en saison 1 il pouvait encore avoir le bénéfice du doute, mais il est presque inexistant dans la première partie de l'épisode, même si on lui réserve des plans destinés à le mettre en valeur. Sam Tarly est ainsi davantage mis en avant, et pas seulement au travers de sa relation avec Gilly mais dans ses scènes avec Pyp où il finit par prendre l'ascendant sur un personnage présenté au départ comme plus dégourdi mais qui a encore moins d'expérience du combat. Il est d'ailleurs assez gênant de se dire que les ordres et les discours de motivation donnés par Sam, Grenn ou Alliser Thorne (dont je me suis surprise à craindre pour la vie) sont plus exaltants que les quelques moments d'autorité de Jon.

Heureusement, une fois le personnage plongé dans l'action, il se révèle nettement plus convaincant, que ce soit lors de son duel avec le Magnar de Thenn ou dans sa dernière scène avec Ygritte, sobre et émouvante. Mais cela ne balaie pas les doutes que j'entretiens pour la suite des événements au Mur.

Qu'à cela ne tienne, la bataille était ce qu'il fallait de prenante et cruelle. À l'image de la bataille de la Nera, elle donne lieu à de bons moments d'héroïsme de la part de personnages qui ne payaient pas de mine tandis que d'autres révèlent leur lâcheté. On notera également que le bilan est un peu plus lourd que dans le livre, il faut bien tuer quelques frimousses connues pour faire comprendre que l'heure est grave et Donal Noye n'étant pas dans la série, il fallait bien lui trouver un remplaçant.