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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Firefly - Serenity
Au XXVIe siècle, Malcolm Reynolds et son équipage naviguent à bord du Serenity, survivant en se livrant à la contrebande et à des vols astucieux sur les planètes éloignées du centre du pouvoir représenté par l'Alliance. Leur vie se complique après avoir accepté comme passagers Simon Tam, un médecin, et sa sœur River, dotée de capacités qui la rendent précieuse aux yeux de l'Alliance.

Alors que sa série-phare Buffy contre les Vampires était encore en cours de production, Joss Whedon s'est lancé dans ce qui devait être sa nouvelle grande série populaire, Firefly qui mêlait science-fiction et western. Hélas, très vite des divergences sont apparues entre lui et la Fox qui devait diffuser la série: sur le caractère de Malcolm que le scénariste voulait plus sombre et la chaîne plus enjoué, sur le format à adopter et deux pilotes ont été tournés, l'un, celui prévu par Whedon, Serenity de près d'1h30, présentant les principaux personnages et les circonstances de l'arrivée à bord de certains d'entre eux, et un autre, voulu par la Fox, The Train Job, d'une durée standard de 45 minutes montrant tout le monde déjà en place dans une aventure classique donnant le ton de la série. Tout cela pour que la série soit stoppée après seulement 14 épisodes. Cela ne l'a pas empêchée de constituer atour d'elle un groupe de fans dévoués et trois ans après, un long-métrage, Serenity sortait au cinéma pour conclure, ou tenter de relancer la machine, sans grand succès au box-office.

Malgré sa brièveté, Firefly proposait un univers plein de promesses dans lequel on suivait un équipage hétéroclite se lançant dans des coups fumeux tout en essayant de rester sous les radars de l'Alliance, puissance impérialiste intéressée par le personnage de River. La série mêlait space-opera et western, influences américaines et chinoises. L'Alliance est en effet le résultat de la fusion des deux grandes puissances et des éléments de costumes ou de dialogues sont également mêlés bien que du coup il soit un peu curieux de voir si peu de personnages d'origine asiatique, pas seulement dans les rôles principaux mais dans ceux des représentants de l'Alliance. Malgré des effets visuels très corrects compte-tenu de l'époque, on sent les limites budgétaires, il est en effet bien pratique que toutes les planètes terraformées aient le même climat et la même végétation et que les intérieurs ou les grandes villes aient encore des coins rappelant furieusement le début du XXIe siècle. Les scénarios sont divertissants avec des aventures souvent amusantes, abordant par moment des sujets plus graves et avec un fil rouge intrigant concernant River ou le passé mystérieux de Shepherd (qu'on ne connaîtra jamais).

Hélas, probablement à cause de l'annulation prématurée, on ne pénètre jamais en profondeur dans la société présentée et les personnages principaux, bien que formant un groupe attachant avec des caractères divers, ne sont pas creusés au-delà des archétypes: le capitaine cool qui cache un côté sombre (Nathan Fillion n'a aucun mal avec le premier aspect, est moins crédible quand il doit se montrer impitoyable), sa fidèle seconde dure à cuire, le bien brave pilote, la brute vénale, une courtisane qui est un fantasme sur patte, un jeune médecin coincé, un vieux sage, une mécano ravie de la crèche et River, adolescente perturbée mais aux capacités télépathiques et martiales extraordinaires (si j'étais méchante je persiflerais qu'on dirait presque un personnage de Besson mais non, quand même pas. Pas assez sexualisée, déjà, heureusement). Fillion et Alan Tudyk en particulier sont très sympathiques mais le casting est globalement assez fade et le jeu d'acteurs pas particulièrement impressionnant. Le dernier épisode laissait beaucoup de pistes ouvertes, donc, et le film permet de revenir sur certaines d'entre elles.

Le long-métrage bénéficie d'un meilleur budget pour les effets spéciaux et de quelques séquences réussies comme l'arrivée sur Miranda en traversant une flotte de vaisseaux de Ravageurs, apporte des réponses sur les origines de ces derniers et les pouvoirs de River, et on a Chiwetel Ejiofor dans le rôle d'un dangereux opérateur mais le passage sur grand écran ne permet pas d'éviter une facture très télévisuelle à laquelle il faut ajouter une fin facile et un petit côté "à suivre au prochain épisode" (qui n'arrivera pas). De plus, Whedon se débarrasse cavalièrement des personnages dont les interprètes ne souhaitaient pas rempiler en cas de suite et si le ton est par ailleurs plus sombre avec une violence plus graphique, ces décès sont brutaux après une série à l'ambiance plus détendue, quelle qu'en soit la justification en coulisses.

Firefly rejoint le panthéon des bonnes séries interrompues bien trop vite et elle aurait pu devenir encore meilleure si elle avait pu se développer dans de bonnes conditions. Cependant, en l'état, tout en la trouvant divertissante et attrayante, elle est loin d'être un coup de cœur, la faute probablement à des personnages qui n'ont pas eu le temps d'être suffisamment développés.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 3 Juillet 2022, 20:56bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".