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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Elizabeth Swann

Elizabeth Swann, principal personnage féminin de la trilogie Pirates des Caraïbes (voire personnage principal tout court au dire des scénaristes), est pourtant loin d'être le plus populaire. Si certains aiment son évolution au cours des trois films, admirent sa force de caractère et sont heureux de voir qu'un protagoniste féminin dans un film de pirates ne se résume pas à une potiche, beaucoup sont moins tendres: "Invraisemblable", "salope manipulatrice", "Mary-Sue" sont les épithètes dont elle se voit le plus souvent affublée. Voyons ça de plus près.

Pirates des Caraïbes, La Malédiction du Black Pearl, ou Un pas en avant, deux pas en arrière.

La série s'ouvre sur Elizabeth elle-même, alors âgée de douze ans. Orpheline de mère, elle accompagne son père à Port Royal, où celui-ci vient d'être nommé gouverneur. La séquence d'ouverture montre déjà l'essentiel du personnage: sa fascination naïve et romantique pour les pirates, qu'elle voit comme des aventuriers sympathiques, au contraire de Gibbs et Norrington, qui ont un peu plus d'expérience en la matière; son caractère affirmé, quand juste après que Norrington ait essayé de la détromper sur sa vision idyllique de la piraterie, elle affirme haut et fort qu'elle aimerait bien rencontrer un pirate tout de même; sa nature même de pirate quand elle vole à Will son médaillon, pensant ainsi soustraire un jeune pirate à la justice.

On note déjà qu'elle ne semble absolument pas choquée par le fait qu'un navire entier a été détruit par des pirates, laissant pour unique survivant un jeune garçon.

Huit ans plus tard, Elizabeth n'a pas beaucoup changé. Gâtée par son père, elle fantasme toujours sur Will, son mystérieux pirate romantique, et lutte contre les normes de la société qui voudrait qu'elle fasse un mariage d'intérêt, quand bien même elle admet son estime pour son soupirant, le commodore Norrington, le qualifiant à deux reprises d'"homme bien" (avec sa domestique et dans une scène coupée avec Norrington).

L'attaque de Port Royal et son enlèvement viennent considérablement changer la donne, cependant. Lors de la séquence d'enlèvement proprement dite, on constate plusieurs choses: qu'Elizabeth n'est pas à proprement parler une guerrière (elle manque de se planter une épée dans le pied) mais qu'elle a de la présence d'esprit (penser à invoquer le code des pirates, comprendre l'importance du médaillon auprès de l'équipage du Pearl et en user). On est donc loin de la demoiselle en détresse standard, sans tomber (pour l'instant) dans le stéréotype Xena la Guerrière. Pour autant, son idéalisation des pirates la perd: elle tombe des nues lorsqu'elle s'aperçoit que Barbossa a une interprétation bien personnelle du code des pirates. Quand il ne s'assoit pas carrément dessus.

Le reste du film, jusqu'à l'épilogue à Port Royal, va s'attacher à faire ouvrir les yeux à Elizabeth sur la vraie nature des pirates, et mettre à mal tout ce qu'elle croyait savoir: l'équipage du Pearl est un ramassis de crapules qui l'auraient violé cent fois s'ils avaient pu en retirer un quelconque plaisir. Ce sont bien les "créatures viles et dissolues" dont lui parlait Norrington sans qu'elle veuille le croire. Jack Sparrow, le pirate de légende dont elle avait lu les exploits dans les livres, apparaît comme un mythomane prêt à tout pour récupérer un simple bateau. Et Will, le pirate romantique de ses rêves, est un brave garçon amoureux qui n'a jamais rien eu à voir avec la piraterie, mis à part une filiation malheureuse dont il n'a pris conscience que récemment, contrairement à ce qu'elle avait cru pendant des années.

Lorsque Jack et elle se retrouvent abandonnés par Barbossa sur une île déserte, Elizabeth grandit vraiment, et prend les choses en main, pour se sortir de sa situation, et pour sauver Will, qu'elle aime toujours. Elle énivre Jack pour brûler le rhum pendant son sommeil, et attirer l'attention de la Navy. Après avoir manipulé Jack, sans se soucier des conséquences pour lui (le faire tomber aux mains de Norrington revenait en gros à signer son arrêt de mort) elle manipule le commodore en acceptant sa demande en mariage à condition qu'il sauve Will.

Les deux scènes suivantes, pourtant des plus intéressantes concernant le personnage d'Elizabeth, ont alors été coupées au montage. Dans la première, faisant immédiatement suite au moment où Norrington se décide à sauver Will avec la participation de Jack, le commodore exprime ses doutes quant à la sincérité d'Elizabeth. Celle-ci le rassure, lui affirmant que même s'il avait refusé d'aller sauver Will, elle l'aurait épousé quand même, et qu'il est un homme bien. À ce moment, Elizabeth semble indubitablement avoir grandi. Elle est prête à mettre de côté sa rébellion d'adolescente et se conformer à la norme, accepter que dans la vie, on ne fait pas toujours ce que l'on veut. Elle est réellement prête à épouser Norrington, et même à ne pas essayer de se convaincre qu'elle en sera malheureuse jusqu'à la fin de ses jours, pour sauver Will, son amour d'enfance. Elle manipule Norrington mais n'envisage pas alors de le laisser tomber comme une vielle chaussette dès qu'il aura joué son rôle. Elle fait un compromis au lieu de vouloir le beurre et l'argent du beurre.

La seconde scène, une discussion entre Jack et Elizabeth, montre que le pirate s'est bien rendu compte de son manège, et que même s'il l'aime bien, il ne lui fait pas confiance. Il a compris qu'elle avait autant l'âme d'un pirate que lui-même.

Par la suite, Elizabeth semble revenir sur sa décision en essayant de prévenir Norrington de la nature des pirates qu'il affronte, mais bien sûr, elle s'y prend quand il n'y a plus aucune chance de l'avertir. Elle montre une fois de plus son côté aventureux en libérant l'équipage de Jack prisonnier sur le Pearl, puis en se rendant sur l'île de la Muerta. Will est sauvé, Barbossa est vaincu, Jack et condamné à mort, Elizabeth va épouser Norrington...

Mais Disney oblige, cela ne peut être la fin... Et l'épilogue, même s'il offre une bonne conclusion au film, a un effet dévastateur sur l'évolution d'Elizabeth: le monde va redevenir comme elle l'a toujours vu. Will Turner n'était pas le pirate de ses rêves? Il le devient en apparaissant dans un costume très Errol Flynn, lui déclarant publiquement son amour avant d'affronter la loi pour la bonne cause. La déception causée par sa rencontre avec de vrais pirates est alors effacée par la transformation de Will et le fait que les actions de Jack ont aussi profité au bon côté de la loi. Elle retrouve alors son côté rebelle, faisant front contre les figures de l'autorité, son père et Norrington, sans se soucier des conséquences. Même si elle estime Norrington, même si elle a même de l'affection pour lui, elle ne doit pas pleinement réaliser la portée de son geste. Et Norrington et Swann aident à la maintenir dans cet état, tous deux l'aimant suffisamment pour lui accorder ce qui fera son bonheur, même si cela pourra avoir des répercussions catastrophiques à la fois pour eux et pour elle (ce qu'on pourra apprécier en détail dans les films suivants).

Bref, Elizabeth aura vu le côté sombre de la piraterie, aura démontré déjà qu'elle pourrait très bien s'intégrer à ce monde, mais redevient à la fin la jeune fille réveuse et gâtée par des adultes qui font passer son bonheur avant le leur qu'elle était au départ...

Pirates des Caraïbes, Le Secret du Coffre Maudit, ou Mary-Sue débarque?

Le deuxième opus de la trilogie est intéressant car si Elizabeth y apparait vraiment comme une femme d'action (qui se fait d'ailleurs passer pour un homme pendant une bonne partie du métrage) on peut se demander si mentalement, elle a subi une véritable évolution entre les deux volets. Et la réponse est globalement, non. Certes, elle apparaît comme plus débrouillarde. Quelques mois de cours assidus auprès de son fiancé, et la voilà transformée en escrimeuse émérite (mais loin d'être exceptionnelle: certes, elle se débrouille face à une bande de clodos avinés et de monstres difformes, mais Pintel et Ragetti ne s'en sortent pas mal non plus, et pourtant... Quand on la voit face à Davy Jones dans le troisième film, elle ne brille pas particulièrement, alors que Jack, pourtant moins bon duelliste que Will, Barbossa et Norrington, s'en sortait avec les honneurs. Mais n'anticipons pas).

En fait, on la retrouve à peu près comme on l'a laissé à la fin du premier film. Prête à tout pour sauver Will sans se soucier des conséquences (elle plante son père aux mains de Mercer sans une seconde pensée), négociatrice volontaire mais non hors-pair (elle a la présence d'esprit de faire signer à Beckett les lettres de marques, mais en fin de compte c'est lui qui fait d'elle ce qu'il veut, malgré le pistolet qu'elle lui braque sur le front) et enfin, elle semble toujours, malgré les apparences, au stade où elle n'assume pas ses responsabilités et rêve encore de gentils pirates. Ses relations avec Norrington et Jack sont à ce titre intéressantes. Elle a envers Norrington un véritable intérêt, platonique certes, mais qui montre, mieux que dans le premier film, qu'ils ont une relation de longue date, et que Norrington comprend Elizabeth mieux qu'elle ne le pense (lorsqu'il repère son manège avec Jack, lorsqu'il lui dit de ne pas l'attendre sur Isla Cruces). Mais cette relation montre aussi qu'Elizabeth n'est toujours pas capable de réaliser et encore moins d'assumer la portée de ses actes. "James Norrington, qu'est-ce que le monde vous a fait?": le monde? Elle a une bonne part de responsabilité dans la déchéance de Norrington, même si on ne peut pas la lui imputer entièrement (Jack, Will, la malchance et Norrington lui-même y ont aussi participé). Mais par cette question, elle semble se décharger entièrement de ses fautes.

Quant à sa relation avec Jack, elle flirte éhontément avec lui, alors même qu'elle aime toujours sincèrement Will. Mais Jack représente l'interdit, le rebelle, et elle ne voit que son côté crapule sympathique, refusant d'ouvrir les yeux quand Norrington essaie de lui remettre les idées en place au sujet de la disparition de Will. On se croirait revenu au temps du premier film, quand Norrington l'avertissait de la véritable nature des pirates et qu'Elizabeth, qui savait tout mieux que tout le monde, se retrouvait du coup aux mains de Barbossa. Un autre élément intéressant est que comme dans le premier film, Jack essaie de lui faire avouer ce dont il s'est bien rendu compte, qu'elle est autant une pirate que lui. Et encore une fois, Elizabeth joue les vertues effarouchées (sa leçon sur les méfaits du rhum dans La Malédiction du Black Pearl, son discours sur la morale et l'hygiène dans ce film-là).

Heureusement a lieu la scène finale, qui est la première vraie étape dans l'évolution d'Elizabeth. En manipulant Jack et en le sacrifiant pour se sauver ainsi que les autres et en dissimulant la vérité, elle agit véritablement en pirate et cette fois, les conséquences sont telles qu'elle ne peut plus fuir sa part de responsabilité. Jack est vraiment mort par sa faute, et Will, qui a mal interprêté son geste, la rejette. Cette fois-ci, le Gouverneur Swann et Norrington ne sont plus là pour faire preuve de clémence, elle est seule avec sa culpabilité. Mais ce n'est pas encore suffisant.

Pirates des Caraïbes, Jusqu'au bout du monde ou Le Roi des Pirates est une femme comme les autres

La première chose qu'on constate au sujet d'Elizabeth dans ce film, c'est qu'il n'y a plus à chipoter, elle est une pirate, une vraie, formant un duo de choc avec Barbossa. Mais une réplique, au détour d'un dialogue avec Will, montre que si une étape a été franchie à la fin de Dead Man's Chest, il reste du chemin à parcourir. En effet, après que son fiancé lui demande s'ils vont s'ignorer encore longtemps, elle a cette réponse édifiante: "quand nous aurons sauvé Jack, tout redeviendra comme avant". Mais bien sûr! Will et elle rentreront à Port Royal comme des fleurs, le gouverneur les attendra là-bas, et on fera comme si rien ne s'était passé. À ce titre, la mort du gouverneur Swann est utile, et pas seulement parce qu'il apporte des renseignements capitaux sur le coeur de Davy Jones. À partir de ce moment-là, Elizabeth va vraiment perdre tout ce qui faisait partie de son ancienne vie, et dont elle n'avait pas apprécié la valeur jusqu'alors. Elle ne peut plus revenir en arrière comme dans La Malédiction du Black Pearl

1) La perte du père

Même si jusque-là on n'en avait pas eu de preuves flagrantes, il était sous-entendu qu'Elizabeth devait énormément aimer son père, sa seule famille. Mais elle semblait le considérer comme éternel, ce qui fait qu'on ne l'a jamais vu s'inquiéter pour lui. Il est à bord du Dauntless lorsque les pirates morts-vivants attaquent celui-ci, mais Elizabeth est trop occupée par Will pour se soucier du danger dans lequel elle a mis son père. Même chose dans le deuxième volet, quand elle part sauver Will, laissant son père face à Mercer, comme cela a déjà été mentionné. Son "tout redeviendra comme avant" tend à montrer qu'elle ne pense pas son père en danger mortel, et sa première réaction en le revoyant de penser qu'il est vivant et en bonne santé, alors même qu'elle le voit au milieu d'une bande d'esprits, le confirme. Elle réalise dans la foulée que son père est non seulement mortel, mais bien mort, et cela lui donne pour la première fois autre chose à faire que s'inquiéter pour Will. Si le sauvetage de Jack semble avoir apaisé le poids de sa culpabilité, elle en vient à réaliser qu'elle aurait pu penser à son père un peu plus ces derniers temps, mais qu'il est trop tard.

2) La perte du chevalier-servant

La mort de Norrington est dans le même ordre d'esprit, ou presque. On voit, lors de leur retrouvaille, que ces deux-là sont décidément plus proches qu'un spectateur inattentif aurait pu le croire. Le premier reflexe d'Elizabeth est de courir vers lui et elle l'appelle par son prénom. Elle se montre ensuite beaucoup plus froide quand elle reprend ses esprits et réalise dans quel camp il est, mais on voit à ce stade qu'il y a une réelle affection entre eux. Et enfin, lorsque Norrington l'aide à s'échapper du Hollandais Volant, elle ne peut plus cacher que si elle n'en est pas amoureuse comme de Will, elle tient véritablement à lui. Comme pour son père cependant, il semblerait qu'il ait fallu que Norrington meurt pour qu'elle mesure à quel point il tenait une place importante dans sa vie.

Suite à ces deux pertes, Elizabeth devient Roi des Pirates, et est la plus avide d'en découdre avec Beckett. Sa nomination à ce poste pourrait paraître le comble du Mary-Sue... Au point qu'on se demande si ce n'est pas fait exprès, et si ce titre est bien à prendre au premier degré. Si elle reproche directement à Beckett la mort de son père, elle ne fait plus aucune mention explicite de Norrington, ce qui ne veut pas dire qu'il ne joue pas un rôle dans ses décisions. La novélisation entre autre précisant quelle pense à lui dans une ligne de dialogue coupée du film où elle fait remarquer aux pirates que des gens de valeur se sont déjà sacrifiés pour qu'ils aient une chance de se battre. Plus tard, Barbossa (qui semble presque être devenu son maître à penser, ça fait peur) lui fera remarquer que venger son père n'est pas une raison suffisante pour envoyer tout le monde à la mort, ce sur quoi elle tombe d'accord. Elizabeth devient, à ce moment, le véritable chef de file des pirates contre la Compagnie des Indes, au-delà des comptes personnels à régler. Elle arrête de se concentrer sur sa personne, sur Will, sur ses problèmes personnels pour se consacrer entièrement à la cause qu'elle pense juste.

Mais comme en fin de compte, les personnages sont ce qui est le plus important dans l'histoire, au cours du combat final, on revient à du plus personnel, puisque jamais deux sans trois, après Swann et Norrington, c'est au tour de son mari de décéder prématurément. Et même si c'est pour ressusciter ensuite, il y a des conséquences. En fin de compte, Elizabeth aura eu la vie qu'elle voulait (celle d'une pirate combattant pour une cause) et l'homme qu'elle voulait (Will Turner) tout en apprenant à faire des compromis (perdre tout ce qui représentait sa vie heureuse à Port Royal, mettre de côté ses aventures le temps d'élever son fils, accepter de ne pas avoir Will en permanence à ses côtés).

potion préparée par Zakath Nath, le Mardi 5 Juin 2007, 15:29bouillonnant dans le chaudron "Pirates des Caraïbes".


Ingrédients :

  Elwinwea
Elwinwea
05-06-07
à 16:16

Comme d'habitude, tu as su mettre des mots sur des impressions que j'avais et les décortiquer. Ton article est un chef d'oeuvre d'analyse (bon, d'accord, les autres aussi).

Je n'avais pas vu ce glissement où Barbossa devient le maître à penser d'Elizabeth, et déjà que le 3e film m'a beaucoup réconciliée avec elle (même dans le 2, je n'arrivais pas à me défaire de son côté gamine capricieuse et gâtée du 1), ça ne fait que renforcer cette impression.

Contrairement à tous mes amis, j'ai adoré son discours juste avant que les pirates ne se battent. Non, ce n'est pas tout à fait vrai, il m'a émue... je me suis sentie prise au coeur par son discours, sérieusement donc.

  Zakath-Nath
Zakath-Nath
05-06-07
à 16:31

Re:

Dire que Barbossa devient le maître à penser de Liz était peut-être un peu poussé, mais j'ai été frappée dès le début du film par la façon dont ils semblaient être sur la même longueur d'onde la plupart du temps (même s'ils n'ont pas la même stratégie pour affronter la Compagnie). Lors de la scène à Singapour, on dirait vraiment qu'elle est l'élève de Barbossa, dont il doit retenir l'enthousiasme par moment (quand elle menace d'égorger Tai Huang) mais pour laquelle il ne cache pas qu'il apprécie ses "progrès" dans leur domaine (par exemple quand elle se débarasse de toutes ses armes, il semble clairement amusé et impressionné).

Il a du se passer quelques mois entre le 2 et le 3, et vu qu'elle était en froid avec Will, j'imagine qu'elle a été bien forcé de sympathiser avec Barbossa.


  Elwinwea
Elwinwea
05-06-07
à 17:09

Re:

Mais sérieusement, en repensant à certains moments, j'ai vu ce que tu voulais dire par "maître à penser" (une fois de plus tu as raison en disant de ne pas le prendre au sens propre, mais ce n'était pas au sens propre que je l'avais compris) mais c'est vrai qu'on peut voir une presque relation de maître à élève, elle lui jette fréquemment des coups d'oeil, comme pour le consulter du regard et elle est facilement à côté de lui et encore c'est lui qu'elle choisit pour aller avec elle et Jack rencontrer Will Beckett et Jones, elle reprend ses propres paroles avec un regard pour lui pour encourager le Black Pearl et il a une ébauche de sourire (je me demande combien de fois je regarderai cette scène quand je l'aurai enfin en Dvd). Bref, une complicité étagée entre eux.

Le fait aussi que, même quand elle est Roi des Pirates il lui dise : vous ne pouvez pas faire ceci ou vous devez faire cela, ça augmente encore cette relation.

C'est vrai qu'étant moins proche de Will elle a bien dû chercher quelqu'un d'autre à qui parler et je la vois mal faire copine-copine avec Tia. Mais bon, il a tout de même essayé de la tuer dans le premier volet.

Ce que tu n'as pas mentionné dans ton article, c'est que les hommes qu'elle embrasse ont une fâcheuse tendance à mourir prématurément (Jack, Sao Feng, Norrington, Will) et j'ai d'ailleurs plutôt été heureuse qu'elle n'embrasse pas Barbossa (mais justement, cette relation verticale de maître à élève y est peut-être pour quelque chose, et le fait qu'il ait essayé de la tuer et qu'elle le trouve probablement pas assez beau), de toute manière si elle l'avait fait je l'aurais tuée...

  Zakath-Nath
Zakath-Nath
05-06-07
à 17:39

Re:

C'est vrai, ça m'a aussi marqué, le fait qu'elle reprend ses paroles. lors de la réunion des pirates, Barbossa se lance dans toute une tirade où il dit qu'il regrette le temps où les hommes domptait la mer par leur travail, à la sueur de leur front et non par un pacte avec une créature diabolique (me souvient plus des termes exacts). On a alors un plan sur Elizabeth qui le regarde comme si elle le voyait pour la première fois. À ce moment elle réalise que Barbossa n'est pas juste un gros pirate mais qu'il a aussi un sens moral (personnel, d'accord, mais quelque chose). Et en effet, dans son discours elle reprend un peu ce passage et on a un plan de Barbossa qui la regarde. Je ne suis pas fan du discours d'Elizabeth, même si dans le genre j'ai entendu pire (il n'y a vraiment que quand elle dit "mes chers amis" que j'ai trouvé ça de trop. On est pas dans un meeting electoral!) mais il y a des éléments intéressants.

Sinon, c'est vrai qu'il a essayé de la tuer, et elle ne l'a pas oublié. Elle a assez fait de chemin à présent pour savoir qu'elle ne peut faire confiance à personne. Elle comprend même qu'elle ne peut pas faire confiance en Will. Donc c'est sûr qu'elle est sur ses gardes, mais c'est normal, ce sont des pirates, elle sait que si leurs intérêts divergent, ils se lâcheront.

Pour en revenir à la phrase de Barbossa "les hommes domptait la mer par leur travail, à la sueur de leur front et non par un pacte avec une créature diabolique" ça m'a fait penser à Norrington (ouais, il m'en faut peu pour penser à lui) mais je pense que ça illustrait bien une partie du personnage (d'autant que dans cette scène, Elizabeth porte encore le deuil de Norrington. Pas un hasard si elle porte une armure noire): dans le premier film, Norrington s'est élevé au grade de commodore par son travail, honnêtement. Il a vite grimper les échelons, mais ça n'a pas du être facile, etc. Mais à la fin du 2 et au début du 3, en livrant le coeur à Beckett, il a contribuer au pacte entre Beckett et Jones, justement ce que Barbossa pointe du doigt, même si ce n'était pas avec des intentions mauvaises et qu'il pensait que Beckett voulait détruire le coeur (scène coupée, mais faudra attendre l'analyse de Norrington pour que je développe). Heureusement, il arrive à voir ses erreurs et à inverser la vapeur avant qu'il ne soit trop tard.


  ahahah
ahahah
05-06-07
à 18:20

Re:

Excellente analyse comme d'habitude. Décidemment, j'ai manqué pas mal de trucs en voyant les films :-S Mais grâce à ton texte, je vais être plus attentive. Un gros Merci ;-)

  Songe
Songe
05-06-07
à 22:25

Décidémment, tu pourrais faire un fanzine à toi toute seule, mon agrégateur de fils RSS tourne à plein régime avec ton joueb et j'avoue que même moi qui étonne les autres avec mon hyperactivisme, je me demande où tu vas trouver le temps pour mener de telles investigations et en faire d'aussi riches synthèses.

Alors, puisque je n'ai pas souvent le temps de commenter chez d'autres et même plus celui d'écrire chez moi, je tenais à rassembler dans un commentaire toute mes félicitations et mes encouragements pour ton exploration passionnée de l'imaginaire.

Au plaisir de continuer à te lire :)
Songe

  Zakath-Nath
Zakath-Nath
06-06-07
à 16:00

Re:

Merci beaucoup d'avoir pris le temps de passer et de laisser un commentaire sur mon joueb, ça me touche vraiment! :)

  Jika
Jika
07-06-07
à 16:09

Re:

Je suis d'accord, excellente analyse. Je me sens bête, j'ai jamais pris le temps de réfléchir à tout ça, je voyais juste Elizabeth comme le perso féminin du film, sans plus. Merci de m'avoir fait réfléchir plus loin que le bout de mon nez ! Je me demande quelque chose, par contre: quand elle dit à Will que tout redeviendra comme avant après avoir sauvé Jack, est-ce qu'elle le pense vraiment, ou est-ce qu'elle veut juste éviter la conversation ?

  Zakath-Nath
Zakath-Nath
07-06-07
à 16:13

Re:

Un peu des deux, je pense, en fait. Je crois pas qu'elle soit assez naïve à ce stade, pour effectivement réellement penser qu'une fois Jack sauver tout va rentrer dans l'ordre tout seul. Mais elle doit vraiment penser que ça règlera son problème de culpabilité, qu'elle pourra alors avoir les mêmes relations avec Will qu'avant, et qu'ils s'en sortiront sans trop de problème. je n'ai pas l'impression qu'elle ait réflechi à long terme à ce qu'elle devra faire une fois leur expédition dans l'Antre de Jones terminée. On dirait qu'elle s'attend encore à ce que des personnes extérieures règlent les principaux problèmes.

  ahahah
ahahah
09-06-07
à 04:21

Re:

Je l'ai vu en français et anglais. La version française était celle doublée au Québec et Élisabeth ne dit pas dans cette version que "tout redeviendra comme avant" mais "que tout ira bien". Je ne me souviens plus de ce passage en version originale en anglais, si quelqu'un pouvait nous confirmer qu'elle traduction est la plus exacte car ça change un peu l'interprétation du personnage d'élisabeth :-S

  Zakath-Nath
Zakath-Nath
09-06-07
à 09:47

Re:

Je ne sais pas. C'est vrai que ce n'est pas exactement la même chose, mais ça laisse encore entendre qu'une fois Jack sauvé, tout s'arrangera, au moins entre elle et Will. 

  Jika
Jika
10-06-07
à 17:37

Re:

Une dernière question, et après je sors: est-ce que tu fait tout ça de mémoire, ou est-ce que tu trouves des scripts, quelque part ?

  Zakath-Nath
Zakath-Nath
10-06-07
à 17:41

Re:

Je n'avais pas les scripts sous la main mais j'ai vu les deux premiers un certains nombres de fois déjà, j'ai suivi pas mal de discussions sur KTTC, et ma dernière vision du troisième était encore fraîche dans ma mémoire... ;) Les scripts (une version non définitive du 1, ou la fin est assez différente, et la version définitive du 2) sont téléchargeables sur www.wordplayer.com par contre, pour ceux que ça intéresse.