Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Domina, saison 2
Livia et Gaius reviennent à Rome alors que la ville est en proie à la famine. Tandis que leur famille est menacée, Gaius pense à sa succession. Pendant ce temps Livia n'a pas abandonné espoir de restaurer la République. Elle n'est cependant pas la seule à manœuvrer dans l'ombre.

Il y a deux ans, la coproduction italo-britannique de Sky TV Domina était arrivée avec de belles ambitions: mettre en lumière Livia, l'épouse d'Auguste à la piètre réputation, malmenée notamment par les deux pointures en terme de séries télévisées sur la Rome antique: la matriarche terrifiante et empoisonneuse de Moi, Claude Empereur, la petite sainte-nitouche ambitieuse de Rome que je ne me lasse pas de revoir se faire moucher par Atia. Il fallait bien entendre un autre son de cloche mais hélas, malgré les bonnes intentions et un soucis du détail dans la reconstitution louable (les statues peintes par exemple), Domina ne décollait jamais vraiment, s'avérait parfois ardue à suivre dans les relations entre la progéniture de Livia, Gaius et Octavia, les jeunes acteurs peinant à se distinguer les uns des autres. Aussi n'attendais-je pas particulièrement une saison 2 qui a fini par arriver sur MGM+, cette chaîne étrange proposant des séries pas mauvaises mais pas grandioses, que peu de gens ont l'air de connaître mais qui se font quand même renouveler, ce qui me la rend sympathique.

Ces nouveaux épisodes souffrent peu ou prou des mêmes problèmes que les précédents: pas toujours évident de s'y retrouver entre les enfants de Livia de son premier mariage, les suivants, les cousins, seuls les personnages étant entrés dans l'Histoire largement connue retiennent l'attention. De plus, il y a un vrai manque d'ampleur qui empêche de saisir les enjeux pourtant régulièrement assénés. Que la série n'ait pas un budget faramineux, soit, mais les décors se bornent à une villa, quelques rues, une plage et un sous-bois (pour la Germanie). C'est gênant mais on pourrait passer outre: Rome zappait autant que faire se peut les scènes de batailles, Moi Claude, Empereur était proche du théâtre filmé, sans scènes d'extérieur. Ce n'est pas le cas. Livia et ses alliés répètent régulièrement leur ambition de mettre fin à la tyrannie de Gaius pour revenir à la République mais on ne ressent jamais vraiment cette tyrannie, que Rome et sa population sont vraiment plus mal loties qu'avant et l'on ne sait qu'en conclure: que c'est justement le propos de la série, Livia idéalisant l'ancien régime soutenu par son père alors que fondamentalement il n'y a pas eu de si grands changements ou qu'au contraire, sa cause est importante mais qu'on échoue à illustrer pourquoi.

Ce caractère étriqué se ressent également dans des dialogues peu inspirés. C'est le genre de séries où les personnages lâchent régulièrement des fuck et des fucking pour bien faire comprendre que malgré leurs statuts de patriciens et de personnalités historiques, ce sont des êtres de chair et de sang comme vous et moi, mais il n'y a pas autour de belles tirades mémorables pour équilibrer, d'échanges tendus, de déclarations émouvantes... Il est donc difficile de se sentir impliqué par les doutes de ces personnages fonctionnels, leurs tourments face à des mariages arrangés, leurs envies de vengeance, leurs traumatismes. Pourtant, on sent qu'à côté de cela les scénaristes ont bossé, il y a toujours de courts moments qui montrent qu'on se renseigne et qu'on essaie de placer des petits trucs pas vus dans d'autres reconstitutions de l'époque (à ce que j'en sais) comme les claquements de doigts plutôt que des applaudissements lors d'un mariage.

Les acteurs ne sont pas mauvais mais manquent pour la plupart de charisme à l'exception de Kasia Smutniak qui porte bien le rôle principal. Benjamin Isaac s'illustre aussi comme Tibère dont on voit de plus en plus l'instabilité cette saison mais est-ce seulement dû à sa prestation et à l'évolution du personnage ou surtout au fait que contrairement à d'autres, son destin est très connu ce qui suffit à attirer une attention à laquelle il n'aurait pas plus droit que le reste sans cela?

Le bilan pour cette saison 2 sera donc peu ou prou le même que pour la saison 1: c'est loin d'être risible, il y a du boulot, mais on est trop à l'étroit pour ressentir vraiment le cadre politique dans lequel se joue le drame, qui du coup semble trop se borner à dépeindre une famille dysfonctionnelle coincée entre quatre murs. Il lui manque bien trop de souffle et d'âme pour être passionnante.
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 14 Août 2023, 19:39bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".