Coincé sur Skaro sans TARDIS ni compagnons, le Docteur est seul face à Davros. Mais leur conversation prend un tour inattendu.

Comme on pouvait s'y attendre, on ne perd pas de temps à nous éclairer sur le sort de Clara et Missy. Ce n'est pas un reproche, puisqu'il ne s'agit pas d'une histoire où leur résurrection serait une surprise, ou s'il y avait la moindre ambiguïté possible quant à leur survie. D'entrée de jeu l'explication est donnée mais histoire de ne pas rendre cela trop expéditif, on se sert du Docteur et d'une de ses aventures (dans les escaliers de Poudlard, dirait-on) pour illustrer cela. Pas forcément indispensable mais dès les premières minutes, la dynamique entre Clara et Missy est posée pour le reste de l'épisode.

Cette deuxième partie prend le contrepied de la précédente avec peu de personnages, une unité de lieux en contraste avec les voyages spatio-temporels de The Magician's Apprentice. Cette simplicité permet de se concentrer sur les relations entre les quatre principaux personnages, le Docteur, Davros, Clara et Missy.

Contrairement à ce que la fin du premier épisode laissait penser, l'influence du Docteur sur Davros enfant prend peu de place bien qu'elle ait son importance. On reste principalement sur l'action en cour avec un Docteur face au créateur des Daleks et Clara et Missy s'infiltrant en ville. Le titre de l'épisode est révélateur, la relation entre l'amie d'enfance psychopathe du Docteur et sa compagne, bien qu'elle semble en périphérie du véritable enjeu, est un des points les plus réussis de l'épisode. Clara se méfie à juste titre de Missy mais ne peut s'empêcher d'être stimulée par sa compagnie presque autant que par celle du Docteur, tandis que Missy semble apprécier la présence à ses côtés de quelqu'un de vif, sans pour autant s'empêcher de vouloir sacrifier Clara pour assurer sa survie, pour prouver quelque chose au Docteur ou pour son simple amusement (la scène où Clara est enfermée dans un Dalek, qui évoque au départ l'époque du premier Docteur, renvoie ensuite directement à la première apparition de Clara, avec une fin plus heureuse mais de justesse).

Du côté du Docteur et de Davros, il n'y a pas vraiment de suspens vis-à-vis des intentions du second, le piège est annoncé. De ce fait, le retournement de situation avec un Docteur en apparence naïf (on peut y croire, il est toujours prêt à compatir) mais qui avait prévu le coup n'est pas très surprenant. Cependant, l'entretien entre les deux personnages est un autre grand moment de l'épisode (et Julian Bleach est vraiment un excellent Davros), mâtiné d'un peu d'humour (ah, la chaise, on en avait pas vu chez les Daleks depuis The Curse of the Fatal Death) d'allusions (au Retour du Jet edi par exemple). L'idée d'hybrides Daleks/Timelord est intéressante bien que la solution du Docteur empêche d'y assister - mais ce n'est sûrement que partie remise et quelque chose me dit que la dernière réplique de Missy ne fait pas référence à une nouvelle téléportation. On verra plus tard.

Finalement, si cette histoire ajoute à la mythologie de la série, elle ne la bouleverse pas fondamentalement mais ouvre des questions pour la suite: les Daleks seront-ils plus puissants à l'avenir et comment cela sera exploité dans ce cas? Connaîtra-t-on la nature de la confession du Docteur ou était-ce un simple macguffin?

Un petit mot sur le tournevis sonique, qui visiblement va prendre des vacances. Ce n'est pas la première fois qu'un Docteur s'en sépare. Il n'est apparu qu'à l'époque de Two et avait été abandonné par Five, Six et Seven. Même la saison précédente, Twelve l'avait laissé de côté deux épisodes après se l'être fait confisquer par le shérif de Nottingham. Cela dit, si c'est pour le remplacer par un autre gadget miracle, pas sûre qu'on y gagne. Si son utilisation dans cet épisode était inattendue et plutôt cool, il faudra vir à ne pas en abuser.