Un voyage dans une version spatiale de l'Orient Express, voilà qui semble être une façon classieuse de se changer les idées. Du moins quand une momie ne se matérialise pas devant vous, vous laissant 66 secondes pour mettre vos affaires en ordre.

Je suis partie sur cet épisode avec deux malentendus: d'abord, pour une raison qui m'échappe, j'étais persuadée que le scénariste en serait Mark Gatiss. or l'auteur du jour est Jamie Mathieson, et au vu du résultat il revient quand il veut. Ensuite, pour des raisons plus compréhensibles (fin de l'épisode précédent, promo qui l'occultait soigneusement et synopsis de l'épisode 9 laissant entendre que Clara et le Docteur étaient toujours brouillés) je pensais que ce serait un épisode sans compagne. Aussi en voyant débarquer une Clara enthousiaste aux côtés du Docteur comme si de rien n'était, je m'attendais à moitié à ce qu'elle soit une hallucination du Seigneur du Temps. Heureusement, le dialogue suivant, bien écrit, remet les choses en place (tout comme leurs dialogues finaux sur la plage). De plus, les deux personnages sont rapidement séparés et c'est au Docteur de prendre en charge la plupart des passagers et de trouver une solution, ce qui devrait tranquilliser les spectateurs trouvant Clara trop envahissante.

Le concept de la créature est assez astucieux, le compte-à-rebours accentuant forcément la tension et les personnages secondaires, dont ceux incarnés par David Bamber et Frank Skinner (qui a l'étoffe d'un compagnon), sont bien campés. De plus, si on lorgne vers Agatha Christie (et Galaxy Express 999), il ne s'agit pas d'une redite de The Unicorn and the Wasp, le ton étant radicalement différent. Encore une fois Murray Gold assure en lorgnant par moment vers les illustrations musicales de séries comme Poirot. Seule la résolution de l'intrigue, comme souvent, parait un peu rapide même si elle se tient et laisse un petit mystère en suspens: qui est Gus? A-t-il un rapport avec le fil rouge de la saison, est-ce un élément qui sera exploité la saison prochaine, ou juste un ennemi inidentifiable avec qui un scénariste pourra rejouer à l'avenir si l'envie lui en prend? On a également l'occasion d'apprécier un Doteur toujours abrupt et pragmatique, mais loin d'être aussi indifférent qu'il s'en donne l'air.

Pour ajouter à l'aspect sympathique, on relèvera deux allusions qui font toujours plaisir, avec des jelly babies et une réplique devenue culte. Même si on peut regretter la volonté de repartir au plus vite avec Clara plutôt qu'oser une véritable séparation (même temporaire) en cours de saison, cet épisode se pose parmi les plus réussis de la saison.