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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Doctor Who Classic saison 23 - The Trial of a Timelord
Le Docteur est convoqué par les Seigneurs du Temps afin de répondre à des accusations d'ingérence dans les affaires d'autres peuples. La charge est menée par le Valeyard, qui présente des aventures du Docteur à la cour afin de prouver la culpabilité de Six.

À l'époque, Doctor Who était dans une mauvaise passe. Un Docteur tièdement reçu, des audiences en baisse, une série ringardisée par les blockbusters du moment et le nouveau directeur des programmes, Michael Grade, n'avait que peu d'intérêt pour la science-fiction en général, détestait la série en particulier, et allait faire baver des ronds de chapeaux à Colin Baker. Après un hiatus d'un an et les plans initiaux pour la saison 23 jetés par dessus les moulins, Doctor Who est revenu pour une saison de 14 épisodes de 25 minutes (autant dire qu'elle était presque deux fois plus courte que ce à quoi on avait droit depuis l'arrivée de Jon Pertwee). Il y aurait un fil rouge, le procès du Docteur, les aventures projetées avant le final servant de preuves à charge ou à décharge.

The Mysterious Planet, qui ouvre le bal, est la dernière contribution de Robert Holmes à la série. Il allait mourir peu de temps après et malheureusement, si l'épisode a des qualités, on est loin d'une réussite. Pour le positif, on commencera par Michael Jayston dans le rôle du Valeyard, qui se révèle très bon et dont les échanges avec le Docteur sont savoureux. Du coup, cela met également bien le jeu de Baker en valeur, qui n'a pas forcément toujours eu en face de lui des partenaires à la hauteur. les personnages des bandits Glitz et Dibber sont également amusants, et le principe de l'épisode permet une mise en abime intéressante qui permet de jouer également la carte de l'autodérision. Si les limites de l'idée sont vite atteintes, on a néanmoins l'occasion de s'amuser un peu. Hélas, en dehors de ça, on nous ressort une intrigue à base de peuple primitif face à un peuple plus avancé, un vilain robot, et Peri est toujours pénible.

Mindwarp donne l'occasion de revoir Sil, le mini-Jabba adepte de snuff-movies de Vengeance on Varos. J'aurais pu vivre sans le revoir. Le dirigeant du peuple de Sil a besoin de se faire transplanter le cerveau dans un crâne plus grand et il faut un hôte pour cela. On croise BRIAN BLESSED! faisant du BRIAN BLESSED! et le Docteur agit de façon étrange et la pauvre Peri est victime d'un sort particulièrement infâme. Cela permet à Nicola Bryant de changer un peu de registre dans ses ultimes minutes mais comme avec Adric on peut regretter qu'il faille que les scénaristes aillent dans une direction extrême pour leur offrir enfin un bon moment. Cet épisode est au moins marquant dans sa conclusion et on commence à soupçonner que quelque chose cloche dans les aventures qu'on nous dévoile.

Dans Terror of the Vervoids, le Docteur décide de montrer une aventure tirée de son futur pour montrer aux Seigneurs du Temps que d'accord, il a apparemment merdé dans l'épisode précédent, mais qu'il va se rattraper. La volonté est évidemment de proposer de l'inédit et d'introduire une nouvelle compagne, Mel, jouée par Bonnie Langford, mais cela pose deux problèmes: ça n'a pas vraiment de sens de montrer une aventure future alors que le Docteur est menacé de la peine de mort et on ne saura jamais, dans le cadre de la série en tout cas, comment Mel en est venue à voyager dans le TARDIS. En fait, tout ce qu'on sait d'elle, c'est qu'elle aime le fitness, et on la découvre faisant transpirer le Docteur sur un vélo d'appartement. Je n'avais pas vu le pauvre gars aussi humilié depuis l'épisode où le Maître lui fait prendre mille ans dans la tronche et l'enferme dans une cage à oiseaux. Ajoutons à ça une voix agaçante et des costumes ignobles, qui, tout comme le nouveau générique dont j'ai oublié de parler, sont ce que les années 80 ont pu offrir de plus inesthétique, et on comprend d'où vient la mauvaise réputation de cette compagne. Pourtant, malgré ces défauts qui peuvent être rédhibitoire, je n'ai pas trouvé Mel si épouvantable que ça. Je la préfère à Peri pour l'instant. Elle m'a paru nettement moins boulet. Mais dans une série en perte de vitesse, on peut comprendre que les spectateurs n'aient pas eu des réserves de tolérance à son égard lors de la diffusion. Ce n'est pas avec elle, ni la façon dont elle est présentée, qu'on allait réinstaurer un lien de confiance. L'histoire, comme The Mysterious Planet, en vaut une autre, mais justement, l'autre, on l'a déjà vu en mieux, notamment dans Robots of Death. Quant aux Vervoids du titre, l'expression "tête-de-noeuds" est la meilleure description qui vient à mon esprit (mal placé).

The Ultimate Foe, le final en deux parties, est plus satisfaisant. On retrouve avec plaisir Glitz, mais surtout le Maître, qui dévoile la nature du Valeyard: un amalgame des aspects négatifs du Docteur, apparu entre sa douzième et sa dernière incarnation (à l'époque, cela devait signifier la douzième et la treizième vie, mais cette astucieuse formulation permet une liberté quasi-totale jusqu'à nouvel ordre pour caser sa naissance dans un futur scénario). On apprend également que Péri n'est pas morte mais a épousé BRIAN BLESSED! ce qui casse l'impact de la fin de Mindwarp. Tout cela est bien mené et bien gentil, mais tout de même assez flou: que le Valeyard veuille tuer le père, soit, mais pourquoi s'en prendre à une incarnation antérieure à son apparition, compromettant de fait celle-ci?

Le concept of The Trial of the Timelord était cependant séduisant, offre un bon méchant (à défaut d'un méchant cohérent) et on ne peut qu'imaginer ce que la saison aurait pu donner dans une ambiance moins chaotique, avec des scénaristes en forme. L'ensemble laisse une impression d'occasion manquée. C'est également le dernier épisode de Colin Baker, qui sera proprement viré par la suite, et c'est donc l'heure du bilan.

Aucun Docteur ne m'a déplu, et ce n'est pas lui qui va changer la donne. Il ne sera pas dans mes favoris (si je me mets aux audios, qui sait, cela pourrait changer) mais il n'a pas à rougir de sa performance. Même si je trouve, surtout dans la saison précédente, que les scénaristes allaient trop loin dans la représentation de la violence du personnage, Baker savait être amusant sans verser dans la parodie et donnait vraiment le meilleur de lui-même. Il lui manque cependant, au contraire de ses prédécesseurs, au moins un épisode qui sorte du lot et qui soit vraiment recommandable, même si tous n'étaient pas mauvais (j'ai vu pire durant le run d'autres Docteurs). Il lui a manqué une compagne solide. Tom Baker bouffait le décor, et les scénaristes de l'époque ont eu l'air de se démener pour lui offrir des partenaires capables de s'imposer face à lui, ce qui élevait tout le monde vers le haut. Les plus faibles, comme Adric, faisaient parti d'un groupe et cela passait. Colin n'a pas eu la même chance. Je ne lui décernerais pas la médaille du meilleur Docteur, mais la médaille du mérite, sans hésiter.
potion préparée par Zakath Nath, le Jeudi 23 Avril 2015, 22:28bouillonnant dans le chaudron "Whoniverse".