Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Doctor Who Classic saison 20
Le Docteur et Nyssa rejoignent Gallifrey où le Haut Conseil, persuadé que le métabolisme du Seigneur du Temps a été corrompu par un de leurs ennemis, veut le condamner à mort.

Arc of Infinity, le premier épisode de cette vingtième saison (déjà!), c'est celui où Colin Baker, futur sixième Docteur, tire sur le Docteur en place. Est-ce que c'est plus ou moins cocasse, rétrospectivement, que Peter Capaldi achetant le TARDIS parce que ça fait joli dans un atrium dans Fires of Pompeii, chacun est juge mais Baker a en tout cas l'avantage d'être passé le premier. On ne saurait résumer cet épisode à ce passage, cependant, et on a là un bon début de saison, avec les hautes instances de Gallifrey toujours aussi peu fiables et le retour d'Omega, Seigneur du Temps légendaire et exilé dans un monde d'anti-matière qu'on ne peut s'empêcher de plaindre. La coïncidence pour ramener Tegan est énorme, mais on est néanmoins heureux de la revoir.

Snakedance est une suite de l'épisode Kinda de la saison 19, où Tegan est à nouveau possédée par le Mara. L'ambiance est sympathique, Martin Clunes (le futur Doc Martins) est très bien dans un rôle de tête-à-claques, mais le serpent final est tout aussi peu crédible que lors de sa précédente apparition et le climax en souffre un peu. C'est avec l'épisode suivant qu'on arrive aux choses sérieuses avec The Black Guardian Trilogy.

Le premier volet, Mawdryn Undead, vaut le détour. Le Gardien Noir, toujours vexé d'avoir vu le Docteur lui échapper en saison 16 et avec un joli piaf mazouté sur la tête (don't ask), charge un jeune homme nommé Vislor Turlough de tuer le Seigneur du Temps. En échange de quoi, Turlaugh, en apparence un élève d'un collège britannique mais en fait un alien exilé sur Terre, pourra retourner à la maison. Premier point important, le prof de mathématiques de Turlaugh est un brigadier à la retraite nommé Alistair Gordon Lethbridge-Stewart. Et suite à une histoire de timey-wimey, on aura droit à deux brigadiers au lieu d'un, avec et sans moustache. Le Mawdryn du titre se révèle un ennemi assez inquiétant (mention spéciale au maquillage, un personnage se baladant avec le haut du crâne à l'air dans une série familiale, il fallait oser) mais pathétique quand on comprend son sort et son but. Et ensuite, il y a Turlough, joué par Mark Strickson. On a eu des compagnons boulets, ou qui s'opposait au Docteur, mais celui-ci est sans doute le premier qui arrive dans le TARDIS avec l'intention de lui nuire, ce qui rend sa position très intéressante. Il n'est pas sans rappeler (ou plutôt annoncer), le Drago Malefoy d'Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé, un étudiant arrogant, qui se croit tout permis, et qui commet l'erreur d'accepter une tâche qui le dépasse et qu'au fond il n'a pas vraiment envie d'accomplir. Cela étant, Turlough ne pense jamais que cette mission est un privilège et le Gardien Noir entend bien le voir réussir. C'est un peu le point faible de cette trilogie mais j'y reviendrais en temps voulu.

Terminus, le deuxième volet, est le moins convaincant. On voit le groupe atterrir sur un vaisseau se dirigeant vers Terminus, au centre de la galaxie, avec une cargaison de malades. Nyssa partira à l'issue de cet épisode, il y a un gros rat sympa, mais c'est assez ennuyeux. Quant au Gardien, il commence à vraiment s'impatienter face au manque de résultats de Turlough et à punir le pauvre garçon, et le spectateur de se demander s'il n'y avait pas vraiment quelqu'un de plus indiqué pour assassiner le Docteur et pourquoi le Gardien Noir passe autant de temps à martyriser le jeune homme plutôt qu'à chercher un autre candidat qui aurait des compétences dans le domaine du meurtre.

Enlightement est bien plus réussi. La base de l'épisode est beaucoup plus amusante, avec une bande d'immortels se livrant à une course dans l'espace sur des navires de différentes époques humaines. C'est beaucoup plus dynamique, les Immortels sont bien campés et on pardonne la conclusion assez facile de l'affrontement avec le Gardien Noir.

The King's Demons est un petit épisode de seulement deux parties, qui conclue la saison régulière, le dernier épisode ayant été abandonné suite à une grève. Le Docteur, Tegan et Turlough débarquent en Angleterre sous le règne du roi Jean, et remarquent vite quelques anomalies. Je trouvais déjà que Ben Miller dans Robots of Sherwood rappelait Anthony Ainley, c'est encore plus flagrant avec cet épisode. Ainley semble d'ailleurs avoir trouvé le bon ton et m'a plus convaincue que précédemment. Une petite histoire légère et agréable même si le Meddling Monk aurait peut-être été plus indiqué comme ennemi que le Maître (même le Docteur trouve que son plan fait petit joueur par rapport à ses standards). Mais le Meddling Monk était sans doute trop obscur pour être réutilisé après autant de saisons d'absence. L'épisode introduit également Kamelion, robot perfectionné destiné à devenir un compagnon du Docteur, mais son opérateur étant mort peu avant le tournage, le personnage sera beaucoup moins exploité que prévu. Pas de véritable final, mais un épisode spécial pour fêter le vingtième anniversaire de la série. Anniversaire signifie épisode avec plusieurs Docteurs, cinq, en l'occurrence. Ou à peu près.

À la base, William Hartnell étant mort en 1975, One ne devait apparaître que brièvement au travers d'images d'archives (on reverra d'ailleurs ses adieux à Susan en début d'épisode). Malheureusement, Tom Baker, s'estimant trop frais dans l'esprit des spectateurs, ne voulait pas revenir si tôt après son départ, décision qu'il a regretté par la suite, et c'est donc lui qui n'apparait qu'en images d'archives tirées de Shada, inédit à l'époque. Le scénariste a donc dû étoffer le rôle de One pour contrebalancer et Richard Hurndall hérite du titre. Il ne fait pas un mauvais travail, on sent parfois les intonations de Hartnell, mais il faut bien le dire, ce n'est pas la même chose.

Tricoter une histoire cohérente quand il faut rendre hommage à deux décennies n'est pas une mince affaire mais on a quand même droit à un joli best-of. Les différentes incarnations du Docteur et certains compagnons sont enlevés et laissés dans un endroit sinistre qui est en fait une zone interdite de Gallifrey où se dresse la Tour Sombre, où se trouve, non pas le Roi Écarlate, mais le tombeau de Rassilon. Le Maître est chargé par le président Borusa de sauver le Docteur en échange d'un nouveau set de régénération. Sur ces bases, on est parti pour une suite d'aventures. Les équipes se font et se défont avant de converger vers le tombeau de Rassilon. On retrouve le côté ambivalent du Maître, désireux de sauver le Docteur, contre récompense tout de même, mais qui finit par faire cavalier seul (il faut dire que quand on essaie de sauver les miches de quelqu'un et que celui-ci refuse de vous prendre en stop et vous laisse au milieu d'un champ de mine, ça vexe). C'est un plaisir de revoir le Brigadier, Sarah Jane, et même Susan, toujours aussi superflue mais qui s'égosille moins. On voit même bien plus de compagnons que ce que j'imaginais. Et enfin, c'est à nouveau l'occasion d'explorer la corruption de Gallifrey avec un Borusa qui a un peu trop abusé de sa position et de ses régénérations successives. On passera sur certaines incohérences. Certaines n'en sont pas vraiment: s'il peut être surprenant de voir Sarah Jane avec K-9, c'est parce qu'elle en a reçu une version (qu'on retrouvera dans School Reunion dans le pilote d'un spin-off avorté, K-9 and Company. Two sait que Zoe et Jamie ont eu la mémoire effacée, mais on ne voit pas comment il pourrait avoir participé à cette aventure entre la fin de The War Games et sa régénération forcée. On peut se raccrocher à la saison 6b pour s'en sortir. Néanmoins, comment expliquer le peu de réactions de One face au Maître? Qu'il ne le reconnaisse pas immédiatement est compréhensible puisqu'il ne l'a jamais vu sous cette forme, mais il n'a pas l'air de percuter davantage quand le Maître évoque leur passé commun. Comme si le Maître n'avait vraiment commencé à exister en tant que tel qu'à partir du troisième Docteur.

L'ensemble est assez fourre-tout mais éminemment sympathique et témoigne de la difficulté d'écrire ce genre d'épisodes, entre les impondérables à gérer et l'équilibre à atteindre entre en mettre le plus possible tout en restant au service de l'histoire et savoir qu'écarter au risque de décevoir les fans qui auraient voulu voir inclus d'autres éléments.
potion préparée par Zakath Nath, le Jeudi 9 Avril 2015, 11:41bouillonnant dans le chaudron "Whoniverse".