Abandonnés à leur sort dans une chaloupe par les mutins de Bounty, le capitaine Bligh et dix-huit de ses hommes vont tenter de rejoindre une colonie hollandaise au Timor. Pour cela, il leur faudra parcourir plus de 3000 milles dans une embarcation non pontée.

Ce volet de la trilogie de Nodhorff et Hall consacrée à la célèbre mutinerie se concentre donc sur l'épopée de Bligh et de sa poignée de compagnons d'infortune. le récit est narré ici par Thomas Ledward, chirurgien-barbier du navire, qui, ironiquement, ne survivra à l'épreuve que pour disparaître en mer lors de son retour en Angleterre. Les circonstances permettent de découvrir un Bligh bien différent du premier tome: cette fois-ci, il est tout à son avantage, impressionnant par ses talents de navigation et la manière dont il s'occupe de ses hommes. Avec deux cent pages d'un quasi huis-clos, on ne s'ennuie pas alors que les péripéties pourraient paraître bien répétitives. On alterne entre les manifestations de courage des personnages, dont certains ne s'étaient jusque-là pas présentés sous leur meilleur jour, et tensions inévitables, notamment entre Purcell, le charpentier, et Bligh. Il est du coup dommage de se dire qu'une fois leur exploit accompli, on retombera dans les mesquineries et les injustices bien moins glorieuses (conduite de Hallet et Hayward face aux aspirants restés malgré eux à bord de la Bounty, Bligh attaquant Purcell pour insolence plutôt que de tourner la page...).

Si à la base seul le premier tome m'intéressait, les deux autres finalement ne manquent pas d'intérêt et permettent un tour assez complet des événements, chacun des points de vue étant abordés.