Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Buffy contre les Vampires, saison 6
Buffy Summers est morte et enterrée mais ses amis décident de la ramener parmi les vivants. Bien que le sortilège de Willow réussisse, la Tueuse a bien du mal à se faire à son retour.

Étrange saison que celle-ci dans laquelle Joss Whedon, occupé sur Firefly, s'est moins investi que d'habitude à la notable exception de l'épisode musical Once more, with Feelings. De plus, cette saison n'a pas été diffusée à l'origine sur The WB comme les précédentes mais sur UPN, ce qui permettait d'aller plus loin sur les scènes de sexe ou de gore (toutes proportions gardées: ce n'est pas du HBO ou du Starz non plus). La saison précédente n'était déjà pas très gaie, marquée qu'elle était par la maladie et la mort de Joyce mais celle-ci monte d'un cran dans la dépression: Buffy souffre d'être revenue sur Terre après avoir trouvé la paix dans l'au-delà et a bien du mal à affronter, en plus de son rôle de Tueuse, les problèmes d'argent qui la conduisent à travailler dans un fast-food et ses responsabilités envers Dawn. La relation chaotique qu'elle entame avec Spike cristallise tout ce mal-être jusqu'à une scène de tentative de viol qui porte le malaise à son comble.

Les autres personnages n'en mènent pas tellement plus large: le couple formé par Xander et Anya, qui avait tenu le cap trois saisons, se disloque au pied de l'autel. Willow devient accroc à la magie, danger que l'on entrevoyait les saisons passées et là aussi, cela met à mal sa relation avec Tara, qui reprendra du poil de la bête seulement pour être définitivement et tragiquement interrompue. Dawn n'arrange pas son cas en devenant kleptomane et bien que l'on comprenne là-encore ses sentiments et que ce n'est encore qu'une gamine, sa crise dans l'épisode Normal Again où elle sait que sa sœur est sous le coup d'un empoisonnement démoniaque achève de la rendre pénible. Le dernier épisode laisse espérer une amélioration sur ce front mais tout de même... Quant à Giles, Anthony Head préférant passer plus de temps en Angleterre auprès de sa famille, il prend lui-même du recul en passant la majeure partie de la saison dans la perfide Albion sous un prétexte un peu forcé. Bien qu'il soit mon petit préféré, il faut avouer qu'on semblait de toute façon avoir fait le tour de ce personnage qui a du mal à trouver une vraie place dans le groupe depuis leur départ du lycée.

En face, une fois n'est pas coutume, la menace principale est constituée d'humains, trois geeks ayant décidé de prendre le contrôle de Sunnydale. On retrouve parmi eux Jonathan et Warren avec un nouveau larron Andrew (son frère Tucker, croisé en fin de saison 3, devait en fait être le chef du trio en lieu et place de Warren mais l'acteur étant indisponible, la configuration a changé). Le résultat est en demi-teinte: il est assez habile de démarrer avec des méchants a priori ridicules et relativement inoffensifs qui cumulent les traits déplaisants associés aux geeks, tels que la misogynie, la puérilité, une incapacité à ne pas caser des références à la pop-culture à la moindre occasion, pour qu'au moins l'un d'entre eux, Warren s'avère vraiment nocif et au-delà de toute rédemption, entrainant des dégâts considérables. Ils sont également une fausse piste servant à introduire la vraie méchante de dernière ligne droite, Dark!Willow. Sur le papier, tout se tient, à voir à l'écran au fil des épisodes, le décalage entre leur bêtise et les conséquences de leurs actes est souvent plus agaçant qu'autre chose. Bien sûr, c'est en grande partie voulu et leur immaturité est à mettre en contraste avec les problèmes très adultes que les protagonistes rencontrent sur leur chemin mais leurs scènes sont également, par moment, involontairement crispantes quand elles se veulent humoristiques.

Les intrigues épisodiques sont moins marquantes et tardent parfois à démarrer pour laisser plus de place aux relations entre les personnages principaux. Si certaines comme celle de Doublemeat Palace sont anecdotiques, on doit tout de même parler encore une fois de Once more, with Feeling, confectionné à une époque où caser un épisode musical au milieu d'une série qui ne l'est pas était encore original. En dehors de la réussite des chansons et de leur interprétation, il ne s'agit pas d'un simple filler plus soigné que la moyenne sur sa forme puisqu'il sert également de révélateur pour tous les personnages et entraîne des conséquences pour la suite. Néanmoins, après trois premières saisons "d'un bloc", la série semble toujours un peu se chercher: la fac n'a pas remplacé le lycée comme lieu marquant, tout comme la boutique de magie n'a pas la même efficacité que la bibliothèque comme lieu de rassemblement du gang. Ce manque de certitude apparent ne dessert pas la série puisqu'il reflète assez bien les tourments de personnages qui ne savent plus tellement où ils en sont maintenant qu'ils ne sont plus des adolescents aux rôles tout tracés mais on peut en un sens regretter les débuts mieux définis et plus innocents (une innocence toute relative où le grand amour de Buffy redevenait maléfique et tuait Jenny Calendar avant de disposer son cadavre pour une mise en scène macabre, certes. Ce n'est pas toujours plus mignon avant).

Quoiqu'il en soit, cette saison 6 ne s'essouffle pas pour autant alors que la série aurait pu s'achever sur le sacrifice de Buffy au terme de la saison 5. On ne sait pas toujours si l'on est dans la sortie de route ou dans la prise de risque payante mais malgré ces réserves la Tueuse n'a pas dit son dernier mot.
potion préparée par Zakath Nath, le Mercredi 2 Juin 2021, 19:39bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".