George Edalji, un jeune avoué d'origine parsi, est accusé, à l'aube du XXe siècle, d'avoir tailladé un poney. Condamné aux travaux forcés, il se voit libéré avant la fin de sa peine, sans pour autant avoir été innocenté. George fait alors appel à sir Arthur Conan Doyle pour éclaircir l'affaire.

Cet épais roman de Julian Barnes se base sur une histoire vraie. L'auteur de Sherlock Holmes recevait en effet, diverses demandes de mener des enquêtes, et il avait l'habitude de refuser, agacé d'être confondu avec son encombrante créature. Pourtant, il s'est intéressé à l'affaire touchant Edalji. Le livre est remarquablement écrit et documenté. Le va-et-vient entre les personnages d'Arthur et de George est au départ un peu agaçant, mais se fait moins systématique, chaque partie relative à un personnage se faisant plus détaillée. Tout ce qui a trait à l'histoire d'Edalji est prenante, angoissante lorsque sa famille est en but à des persécutions et des lettres anonymes, et qu'on voit l'étau se resserrer sur ce pauvre George. Les parties concernant Conan Doyle précédant son enquête sont un peu longues par moment, mais non dépourvues d'intérêt et nécessaire pour faire de lui autre chose que le créateur de Holmes se glissant finalement dans la peau de son personnage. Le portrait que Barnes fait de lui est finalement assez contrasté.

Malgré quelques longueurs, ce roman, ni franchement un thriller ni franchement une biographie, est passionnant.