Le comte Dracula s'est débarrassé de Van Helsing et Jonathan Harker et est désormais prince consort de la reine Victoria. Sous son régime, des vampires de toutes l'Europe affluent tandis que d'autres se créent chaque jour. Quand des prostituées vampires sont retrouvées mortes et mutilées, non-morts et sang-chaud sont sur la brèche.

On ne compte plus les suites, préquelles, crossovers, adaptations et variations basés sur le célèbre roman de Bram Stoker mais Anno Dracula, premier volet d'une trilogie de Kim Newman débutée dans les années 90, s'est imposé comme un classique du genre. On découvre, par les yeux de différents personnages, que l'on doit à Stoker, Newman ou d'autres, cette uchronie où Vlad Tepes a triomphé. Si certains vampires paraissent très - trop - humains, d'autres sont bestiaux et terrifiants ou seulement pitoyables. Ces différences de comportements ont un semblant d'explication, mais même les personnages n'en savent pas des masses. La science a aussi des progrès à faire pour comprendre les vampires, après tout. À la fois violent et habile, Anno Dracula a aussi un côté ludique car on y croise divers personnages de la littérature de genre anglo-saxonne, du Dr Jekyll à Rupert de Hentzau, et certains ne sont pas forcément aussi facilement identifiables. Quant à Dracula, l'auteur a la bonne idée de ne pas l'utiliser outre-mesure mais sa présence pèse sur tout le livre.

Cerise sur le gâteau, cette édition est agrémentée de divers bonus, comme des extraits du scénario d'une adaptation avortée, une fin alternative et une nouvelle mettant en scène un Dracula intéressé par les progrès technologique de l'époque où il évolue désormais.