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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Amazing Grace
--> William Wilberforce and the heroic campaign to end slavery
À la fin du XVIIIe siècle, William Wilberforce, un parlementaire, se lance dans le combat pour l'abolition de la traite des Noirs. Un combat de longue haleine.

Quand on ouvre un livre sur un sujet aussi grave que l'esclavage, doublé d'une bio sur un personnage hors du commun lui-même entouré de personnages hors du commun, on aimerait aimer ce livre. Hélas, l'auteur, Eric Metaxas, n'est pas à la hauteur du sujet.

Un des principaux problèmes est que Metaxas semble davantage vouloir prêcher pour sa paroisse qu'écrire une biographie sérieuse et objective. Wilberforce était un homme profondément religieux, qui a eu comme une révélation alors qu'il avait une vingtaine d'années. On ne peut ignorer cet élément important car il fait partie intégrante du personnage et explique en grande partie son engagement. Mais Metaxas semble partir du principe que le christianisme (et pas n'importe lequel) est la solution à tout, ce qui finit par faire grincer des dents, surtout quand il le compare aux religions orientales "karmiques", qui laisseraient crever les pauvres parce que c'est leur destin. Oui, oui, oui...

L'analyse est donc très orientée, et reste superficielle. L'auteur se montre très dur avec Charles James Fox, ne se privant pas pour rappeler qu'il était de mœurs dissolus, et gros, tout comme son pote le vilain Prince de Galles, alors que le personnage ne se limitait pas à ça. Il lui reconnait tout de même des talents d'orateurs (difficile à nier), et lui accorde un paragraphe où pour une fois il n'a pas le mauvais rôle quand il prend la parole à la Chambre des Communes pour l'abolition de l'esclavage. De plus, Metaxas est par moment plus occupé à faire de l'esprit qu'à expliquer en profondeur les tenants et aboutissants: il qualifie la coalition North-Fox de contre nature et lance des piques spirituelles, mais quelqu'un qui ne connait pas trop la période, en attendant, a du mal à voir en quoi, politiquement, c'était une telle abomination.

Aussi pénible, sa tentative d'expliquer pourquoi le brave peuple anglo-saxon fermait les yeux sur le commerce d'esclaves: ils savaient que ça existait, évidemment, mais n'étaient pas témoins de ses horreurs, qui se déroulaient, loin, en Afrique, en mer, et dans les colonies. Certes, il y en avait qui ne s'en souciait pas jusqu'à ce qu'on leur mette leur nez dedans, mais comme Metaxas décrit aussi longuement la dureté de l'époque, notamment à quel point ce même peuple se repaissait d'exécution publique et de tortures envers les animaux. La simple ignorance ne tient pas vraiment la route. Et cela rend d'autant plus énervant le passage où, quand Wilberforce se bat pour permettre l'évangélisation des gens aux Indes, Metaxas décrit la société indienne comme profondément sexiste et raciste. Certes, en Angleterre le satî n'avait pas cours, mais ce n'est pas parce que les choses étaient encore pire ailleurs que la pilule est facile à avaler.

On pourrait continuer longtemps sur tout ce qui rend dispensable cette biographie (ou hagiographie, car aucun superlatif ne nous est épargné à l'égard de Wilberforce, qui a pour seuls défauts ceux de ses qualités et d'avoir fait la nouba quand il était étudiant. Aucun superlatif ne nous est épargné, la société de la fin du XVIIIe était horriblement dure et corrompue mais heureusement, il a réformé tout ça et l'ère victorienne était bien meilleure et humaine grâce à lui. J'exagère à peine). Le livre se lit tout de même facilement, et est rempli d'anecdotes intéressantes, mais qu'on trouverait sans doute dans d'autres biographies de Wilberforce, de Pitt, ou d'autres personnalités de l'époque, donc autant se dispenser de celle-là.
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 13 Juin 2011, 12:12bouillonnant dans le chaudron "Littérature".