Durant la guerre d'Espagne, le jeune Carlos, qui vient de perdre son père, est laissé par son tuteur dans un orphelinat isolé tenu par Carmen (Marisa Paredes) et le docteur Casares (Federico Luppi). Dès la première nuit, Carlos remarque des phénomènes étranges, laissant penser que le pensionnat est hanté, et s'attire l'hostilité de Jacinto, le gardien (Eduardo Noriega). Carlos apprend bientôt que peu avant son arrivée, un élève, Santi, a disparu.

L'Échine du Diable n'est pas un banal film de fantôme visant à faire sursauter à coup de "bouh! Un bruit, ah non, c'est le chat... Bouh, un bruit, ah, ce coup-ci c'est un fantôme". La première apparition de Santi arrive assez tôt, et est très réussie, comme toutes ses apparitions. Même si l'on n'a pas l'impression que le danger vient du spectre, on ne peut s'empêcher de frissonner à chacune de ses scènes.

Mais comme je l'ai dit, le film ne se résume pas à ça. Un des points forts est que l'époque choisie n'est pas un simple prétexte pour expliquer pourquoi Carlos se retrouve où il est, mais joue à la fois un rôle dans l'intrigue et dans l'atmosphère. Guillermo del Toro instaure le suspense sans problème, tout en n'oubliant pas au passage de signer un beau film: la photo est superbe et certaines idées sont très poétiques (la bombe au milieu de la cours).

Quant aux comédiens, ils sont tous très bons. Les enfants s'en tirent très bien, et côté adultes, on est aussi gâté entre Marisa Paredes en directrice unijambiste courageuse, Federico Luppi dans le rôle du bon docteur et Eduardo Noriega qui campe un "méchant" aussi séduisant que repoussant.