Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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La Marque du Diable
Le collège de Victoria est en émoi après le meurtre de Nicolas Monières, un élève de 3e. On dit qu'il s'adonnait aux jeux de rôle et à des rituels sataniques. Victoria, elle-même adapte de jeux de rôle, enquête, d'autant que la Sorcière Rouge, un personnage qu'elle a créé, commence à lui dicter des instructions.

Après avoir relu avec plaisir mais un peu plus de recul qu'il y a bien trente ans L'Enfant des Ombres de Moka, j'ai comme prévu enchaîné sur La Marque du Diable qui avait presque autant marqué ma préadolescence. Remettons-nous un peu dans le contexte du tout début de cette deuxième moitié des années 90: alors qu'aux États-Unis, les craintes autours des jeux de rôle datent plutôt de la décennie précédente (ce que la saison 4 de Stranger Things s'est fait un honneur d'exploiter), en France où l'on a tendance à imiter les âneries venues d'outre-Atlantique avec dix ans de recul quand eux sont déjà passés à la suivante, on était en plein dedans.

La profanation du cimetière juif de Carpentras avait un temps poussé les médias à chercher les coupables chez des adeptes de jeux de rôles, le fils du maire notamment, l'émission de Mireille Dumas Bas les Masques n'avait rien arrangé et en 1996 un élève perturbé fan de ces jeux avait poignardé un de ses profs. Autant dire que Moka surfait sur une vague et que l'idée de méchants rôlistes invoquant le Diable et capables de meurtres n'inspirait pas confiance sur le traitement de cette forme de divertissement. Heureusement, les protagonistes sont également rôlistes à l'exception de Safia et Victoria montre bien qu'avoir une imagination fertile et vivace est un atout et non une tare.

Le roman est court et sans aucun temps mort. Ce sont surtout Victoria (un peu trop mature, les discussions avec sa psy ne sont guère crédible) et Mamadou qui s'activent à des niveaux différents, tandis que Marc et surtout Safia sont davantage en retrait. De manière surprenante, Andreas évite d'être seulement un petit frère boulet. Le mélange entre ce que Moka se permet en gore et le caractère très roman pour la jeunesse des péripéties est aussi surprenant que dans L'Enfant des Ombres mais pour la collégienne que j'étais lors de la découverte de ces romans c'était idéal La description de plus en plus apocalyptique de la petite ville de banlieue aux prises avec des phénomènes étranges est assez percutante. Les quelques apparitions de la Bête sont aussi inquiétantes.

Son choix de sujet dans l'air du temps de l'époque aurait pu condamner La Marque du Diable à mal vieillir mais en évitant un point de vue réactionnaire Moka livre un bon petit roman d'épouvante pour pré-adolescents.
potion préparée par Zakath Nath, le Mercredi 5 Février 2025, 21:46bouillonnant dans le chaudron "Littérature".