Séparé de ses compagnons, entre la vie et la mort, Corban doit faire face à la vérité: il n'est pas l'Étoile Vive désignée par le destin pour vaincre Asroth et ses Kadoshims. Alors que Nathair et ses troupes font route vers Drassil pour y réunir les sept Trésors, les alliés de Corban ne rendent pas les armes.

Avant d'entrer proprement dit dans le corps de cet avis, une remarque importante: les personnages ne feulent plus toutes les trois pages mais toutes les deux cents pages. Ce qui sur un bouquin qui en compte plus de 1000 n'est donc pas un incident isolé mais le rationnement est ici louable. Par ailleurs, la crainte de ne pas s'y retrouver en attaquant le dernier tome de la tétralogie sans avoir révisé est encore une fois assez vite écartée: on ne perd pas de temps à faire le point sur la situation de tout le monde tout en faisant avancer l'intrigue d'un bon pas. Il est après tout temps de conclure et les péripéties s'enchaînent à grande vitesse.

C'est surtout l'heure de régler ses comptes et pour certains personnages être enfin punis pour leurs nombreux crimes. Certains vont obligeamment se faire trucider sans trop de difficultés, d'autres vont se révéler quasiment increvables, au risque de rendre les affrontements répétitifs comme c'est le cas avec Lycos (impossible de ne pas penser "va chercher" en lisant ce nom, ceux qui ont connu l'Internet du début des années 2000 savent).

Il y a cependant tellement de personnages qu'on ne peut avoir que des duels personnels. Alors que Corban et Nathair étaient au départ construits en opposition, champions respectifs de chaque camp aux origines bien différentes, ils ne se rencontreront qu'une fois avant de mener des combats séparés durant la grande bataille finale. Bataille qui occupe une bonne partie du tome et tient ses promesses en laissant sur le carreau quelques protagonistes sympathiques. Malgré un retournement de veste que les méchants n'ont pas vu venir alors qu'il implique suffisamment de personnes pour fuiter, les héros n'ont pas la partie trop facile. En revanche, Corban devient particulièrement dur à cuire au point de pouvoir tenir contre Asroth, ce qui semble improbable malgré son entraînement tout au long des quatre tomes.

John Gwynne boucle harmonieusement son cycle, qui s'il ne brille pas par son originalité et par son style offre nombre de rebondissements qui tiennent en haleine.