Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Pompéi
Après le massacre de sa famille et de son peuple par les Romains, Milo, un jeune Celte, est réduit en esclavage. Devenu gladiateur, il est emmené à Pompei où il recroise la route du sénateur Corvus, l'assassin de ses parents. La montagne qui gronde au-dessus de la ville favorisera-t-elle ses projets de vengeance ou y fera-t-elle au contraire obstacle?

Paul WS Anderson, voilà un réalisateur dont le nom suscite généralement ricanements et grincements de dents tant il est associé à des adaptations bas-de-gamme de jeux vidéos et des scènes d'action au montage découpé comme un hachis. Pourtant, il a aussi signé une honnête série B d'horreur spatiale avec Event Horizon, certes il y a longtemps, et oserais-je le dire, sa version des Trois Mousquetaires avec vaisseaux volants incorporés m'a fait passer un meilleur moment que le récent diptyque de Martin Bourboulon et même pas en le considérant sous l'angle du nanar. Il n'y avait donc a priori pas grand chose à attendre de lui et en même temps, un petit péplum des familles avec une promesse de destructions spectaculaires en bouquet final, était-ce encore trop lui demander?

Gladiator + Le Pic de Dante + Titanic: voici ce qui compose ce scénario, une addition de succès de la fin des années 90 qui arrive presque vingt ans trop tard pour surfer sur la vague et vingt ans trop tôt pour titiller une quelconque fibra nostalgique. Néanmoins, on mélange suffisamment d'ingrédients pour tomber sur un à notre goût, peut-on se dire. Hélas, il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent tellement l'intrigue se déroule mécaniquement, sans grande surprise à part peut-être à la toute fin, qui va jusqu'au bout de sa logique de dezingage de la population de Pompéi. Avant d'en arriver à des scènes spectaculaires de destructions numériques, on a droit à une version cheap de Gladiator, y compris dans la première scène d'arène qui dépeint une reconstitution d'une bataille dans laquelle le héros se trouve dans le groupe destiné à être massacré mais évidemment, lui et son fidèle compagnon vont renverser la vapeur. L'histoire d'amour est trop expédiée pour faire pleurer dans les chaumières et l'on passe à côté d'un des points importants des films-catastrophes: on passe généralement du temps à poser les personnages et les enjeux autour d'eux pour se soucier d'eux quand la montagne explose, l'immeuble prend feu ou le bateau prend l'eau.

La reconstitution de la Rome antique est à peu près aussi exacte que celle de Gladiator, on dirait d'ailleurs que les armures prétoriennes viennent de là, mais il n'y a pas le souffle épique qui permettait au film de Ridley Scott de se faire pardonner ses inexactitudes et ses facilités. Les hérauts des combats de gladiateurs affublés de masques de théâtre grecs sont amusants et apportent une touche bizarre à un spectacle balisé. On a beau avoir des plans généraux de la cité, vient le moment où l'on ne sait pas trop comment les personnages se retrouvent à un endroit puis à un autre, filant d'une villa sur les hauteurs au port avant de retourner aux arènes puis de quitter la ville mais pas trop quand même... Les personnages sont tous des archétypes qui n'ont pas le temps de s'affiner et ils ne sont pas rehaussés par l'interprétation générale. Il faut dire que quand on joue dans un Anderson, c'est soit pour le chèque, soit par amitié mais rarement pour l'Art.

Kit Harington n'était pas le maillon fort du casting de Game of Thrones et ici, il ne démontre pas qu'il a les épaules pour porter seul un film, en tout cas pas ce type de films. Emily Browning campe un personnage de jeune femme volontaire qui ne se laisse pas guider par les normes de la société mais sa romance nouée d'un coup d’œil avec le héros ne lui permet pas d'être crédible. Adewale Akinnuoye-Agbaje s'en sort plutôt bien avec un personnage stéréotypé de gladiateur d'abord hostile puis complice de Milo grâce à un sens de l'honneur partagé mais c'est Kiefer Sutherland qui se détache du lot en cabotinant comme un malade. Il est méchant, on sent que le public réceptif doit le huer à chacune de ses apparitions. On demande le public réceptif à l'accueil. Jared Harris et Carrie-Ann Moss complètent la distribution, de toute évidence pas suffisamment concernés pour forcer leur talent mais faisant tout de même le taf. Le personnage de Harris s'appelle Severus. Ce qui fait ainsi de Severus le fils de Dumbledore. C'est ce que j'ai choisi de retenir du film.

Pompéi, sans être un chef-d’œuvre, avait les moyens d'être une série B en toge sympathique. Le film ne suscite finalement qu'une indifférence polie, offrant bien l'éruption attendue qui dévaste tout sur son passage mais sans qu'on s'en émeuve, ce qui a précédé ayant peu fait pour qu'on s'attache aux personnages.
potion préparée par Zakath Nath, le Jeudi 5 Décembre 2024, 17:52bouillonnant dans le chaudron "Films".